« Je vous en prie chère consœur asseyez-vous. Ne vous offusquez pas que notre petit entretien soit enregistré, c’est le protocole.

— Bien, si c’est le protocole. Allons-y.

— Pouvez-vous commencer par décliner votre identité s’il vous plaît ?

— Je suis Anabella Lucchesi, il semblerait que je sois astronaute. J’aimerais pouvoir en dire plus, malheureusement il a dû se passer quelque chose durant notre voyage, je ne m’en souviens pas. Ameer ne se souvient pas, lui non plus. Nous avons des automatismes qui sont restés et nous savons prendre nos marques dans le vaisseau. Je ne peux même pas vous dire mon âge.

— Oh vraiment ? Quel dommage ! Je suis sûr qu’au bout de quelques temps, la mémoire vous reviendra. En tout cas je déplore que le sort ne soit pas avec nous chère Anabella, les probabilités que votre collègue Ameer souffre du même mal que le vôtre étaient minces. Je suis confiant concernant le fait que vous allez tous les deux recouvrer la mémoire. D’une certaine manière, je ne suis pas étonné. Le modèle de vaisseau spatial que vous pilotiez était assez archaïque, je me demande qui donnerait l’autorisation d’un voyage spatial à bord d’un tel engin.

— …

— Ne vous inquiétez pas j’ai bien compris que dans votre état, vous n’en savez pas plus que moi. Je pense que le mieux est que vous vous reposiez quelques temps, vous aurez un suivi médical de qualité. Pardonnez-moi, puis-e vous demander quel modèle êtes-vous Anabella ? Je ne connais pas parfaitement toutes les séries du marché et je ne suis pas beaucoup les nouveautés. A moins que vous ne soyez plutôt un ancien modèle, avec tout mon respect ?

— Je, euh. Je suis un ancien modèle, oui. Ça ne se fait plus maintenant je crois.

— Bien, rassurez-vous, vous semblez aussi douée que possible. Il est inutile de continuer cet entretien plus longtemps, tant que votre mémoire est défaillante.

— Oui, je crois également. Cela fait quand même des semaines que nous ne nous souvenons de rien, je ne sais pas si la mémoire reviendra un jour.

— Mais si. Elle reviendra. Au fait, une dernière chose, répondez si votre mémoire vous le permet. De quelle région provient cet accent que vous avez, ainsi que les expressions étranges que vous employez ?

— Je, je crois que cela vient de… du Nord.

— Du nord du continent quatre ?

— Oui oui, le continent quatre.

— C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui parle comme vous. En tout cas vous voyez, tout n’est pas perdu, il reste encore quelques informations au fond de votre cerveau. Restez ici, je vais aller voir si votre collègue va bien. »