Maudits remords
Maurice était là, planté devant ce mausolée, à se remémorer les moments.
Mauvais ou maussades, ils restaient des moments.
Mais hors de question de se morfondre. Ce monolithe, aussi morbide soit-il, inspirait autre chose que des remords enfouis.
Ces années dans de lointains pays, à dos de chameaux, à moto ou même mobylette. Bien au delà des moqueries, ils passaient leurs nuit au motel.
Moquette aux murs et mosaïque éclatante au sol de la minuscule salle de bain. Mauvais goûts, sûrement.
Des souvenirs heureux, mais surtout des voyages : Moscou, le Maroc, Monaco, la Mauritanie, la Moldavie. La vie était belle.
Maurice aimait beaucoup les voyages, et mordre la vie à pleine dents.
Métier fatiguant, Maurice aimait tout de même ce qu'il faisait.
Thermomètre en main, il appliquait des lois, calculait, cherchait. Thermodynamique, thermoélectrique, moteur asynchrone, que de thermo, que de maux.
Mais pendant que Maurice pensait au Monde, la vie, elle, suivait son cours. Elle réparait, racommodait ce qu'elle pouvait.
Il était temps d'admettre que la vie a fait son temps.
Maurice, jumeau de Morgan, était fatigué, mais heureux.
Plus de mauvais remords, de maudits souvenirs ni de mots à maux. Mais mot à mot, ces maux devenaient beaux.
Maurice aime la vie.
Maurice aime offrir.
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