Chapitre 5
Take what you want- State of Mine
Hailey
Trois longues semaines qu’Alec m’évite. Si j’ai bien appris une chose, c’est qu’il a la rancœur tenace. Au début, dès que j’essayais de lui parler, il m’envoyait tout simplement bouler. Maintenant, il fait comme si je n’existais pas, même quand il emboîte le pas de Wyatt qui accompagne Betty. Pire, il sort dorénavant avec Leean, qui est ravie de se pavaner à son bras. C’est tellement douloureux. Mais chaque jour qui passe, les parties qu’il avait réussi à abattre dans le mur qui protège mon petit cœur se comblent. À quoi bon ressentir ne serait-ce qu’un dixième de sentiments amoureux si cela fait aussi mal.
Betty me sort de mes pensées en me montrant un déguisement qu’elle a choisi, Catwoman, version sexy. Ce vendredi soir, Wyatt organise Halloween chez lui et forcément on est invités. J’ai d’abord essayé de décliner, mais Betty et TJ ne l’ont pas entendu de cette oreille. Comprenons-nous bien, j’adore mes amis, leur abnégation à mon égard, mais en ce moment je souhaite juste me terrer au fin fond de mon lit, sous ma couette.
— Qu’est-ce que tu en penses ?
— C’est plutôt sexy, je déclare. Mais Halloween, c’est pas censé être une fête où on doit faire peur et non pas envie ?
Elle se contemple sous toutes les coutures dans le miroir qui lui fait face. Un énorme sourire aux lèvres, elle me regarde par le reflet de la psyché.
— Si je donne envie, alors je prends ! Je suis sûre que Wyatt va adorer.
Je lève les yeux au ciel. Ça pour aimer, il va aimer c’est certain.
— Bon et toi ? Tu sais en quoi tu vas te déguiser ?
— Ouais je vais me transformer en Frida Kahlo.
— Frida ? Hmm. Tu n’as pas plus sexy ? Parce que le monosourcil, ça ne risque pas de tenter Alec.
Je la fusille du regard. Je lui ai avoué qu’il s’est passé quelque chose, je n’ai pas pu lui cacher bien longtemps. Elle pense d’ailleurs que j’ai fait une erreur et que j’aurais dû lui parler de toute l’histoire avec Leean. Elle a même proposé de lui dire, mais j’ai refusé. L’amour au lycée n’est tout simplement pas pour moi.
— Sache que Frida Kahlo était une femme amplement épanouie sexuellement. Bon certes, un peu moins côté mariage. Mais son monosourcil comme tu dis, ne l’a jamais empêché de se taper des mecs ou même des nanas ! Mais avant tout, c’est une icône !
— Ok, ok, me coupe Betty. Et du coup, il te faut quoi pour ton déguisement ?
— Une couronne de fleurs, avec des roses rouges, des dahlias roses et des tournesols. Il me faut aussi un singe en peluche. Pour les vêtements, une robe très colorée.
Elle réfléchit, l’index tapotant ses lèvres.
— D’accord. Alors on va commencer par le magasin de jouets pour ta peluche, ensuite on se rendra chez les hippies et enfin le fleuriste.
Une fois tous nos articles achetés, nous sommes allées directement chez elle. Ses parents, architectes ont une maison totalement moderne, à l’inverse de la mienne, plus ancienne. Ici, tout est blanc avec des tableaux aux murs, le reste n’est que baies vitrées. Dans sa chambre, nous nous habillons et lorsque nos tenues sont enfilées, elle s’attelle à me colorer les cheveux avec une bombe de peinture noire avant de les tresser en une couronne. La métamorphose capillaire faite, elle y insère les fleurs fraîches.
Lorsque nous sommes prêtes, on se regarde dans le miroir. Satisfaites, nous rejoignons le rez-de-chaussée, où TJ, qui nous attend depuis peu, est déguisé en Pennywise du film Ça.
— Oh la vache ! je m’écris. Tu es flippant TJ !
— C’est Halloween, c’est fait pour faire peur ! se marre-t-il.
Il inspecte nos tenues, dubitatif.
— Mouais, vous avez loupé votre coup, les filles.
— Oh ! Ne nous embête pas ! gronde Betty. On verra qui s’amusera le plus quand tout ton maquillage blanc dégoulinera.
— Ah mince, j’ai pas pensé à ça.
Nous éclatons de rire devant son air dépité.
Arrivés devant la maison des parents de Wyatt, une boule d’angoisse s’installe dans mon ventre. Je sais que je ne pourrais pas éviter l’hôte des lieux encore moins son ami. Et qui dit Alec, dit Leean qui le colle tel un chien suivant son maître aux poches pleines de gourmandises. Devant mon hésitation, Betty, qui était déjà sortie de la voiture, ouvre ma portière et me tend la main.
— On est avec toi Hailey. On ne restera jamais bien loin, d’accord ?
J’opine du chef malgré le mauvais pressentiment qui ne cesse de croître en moi.
À l'instant où nous passons le seuil, la musique est assourdissante. Wyatt déboule devant nous me faisant sursauter.
— Hello vous trois ! Betty, tu es superbe, vient là.
Il l’attire à lui et l’embrasse à pleine bouche. TJ et moi, nous nous regardons amusés ne sachant pas trop quoi faire. Au bout d’un moment, qui me semble relativement long, je me racle la gorge sans aucun effet. Avec mon ami, nous décidons de les planter là et de partir à la recherche de boissons. Obligés de jouer des coudes pour atteindre la cuisine, nous attrapons enfin un coca pour moi et un gobelet de bière pour TJ.
J’observe les autres invités, quelques-uns sont avachis dans les fauteuils, certains à se bécoter, d’autres à discuter. Un groupe, les sportifs et cheerleaders à priori, est autour de la table de salon à improviser une sorte de Beer Pong. Décidément, les clichés ont la vie dure. Dans le jardin, plusieurs personnes sont en train de danser, cependant pas d’Alec. Il me prend alors d'espérer qu’ils ne sont pas venus, à moins que… Mes yeux se posent sur les escaliers qui desservent l’étage et donc les chambres. TJ suit mon regard, m'attrape par le bras, puis me conduit à l’extérieur. Il se met à danser, essayant de me faire participer.
Après plusieurs minutes de pitreries de sa part, je me laisse un peu aller sur la pop gnangnan qui passe. Je réponds aux mouvements fluides de mon ami par des gestes plus saccadés, la danse et moi ne sommes pas de grandes copines. Mais peu importe, il faut que je remonte la pente sur les derniers événements et je décide que ça commence ce soir. J’en ai marre de me laisser marcher dessus par tout le monde. Entourée par la foule qui s’agite autant que moi, je ne pense plus à rien. Jusqu'à ce que ma coordination me fasse défaut. Je ne repère pas un couple qui passe trop près dans mon dos. Bousculée, mon soda atterrit directement sur ma robe fuchsia. TJ éclate de rire dans son coin tandis que j’évalue les dégâts, tout en fusillant du regard mon ami.
— Oh putain, Hai’ ! Tu t'es pas loupée !
— Pff ! ma robe est fichue, je me lamente.
— Allez, bouge pas. Je vais te chercher de quoi t'essuyer.
— Merci TJ.
Je m'éloigne du cercle de danse pour éviter d’être à nouveau percutée et en profite pour regarder les plantes du jardin. Mes pas me portent jusqu’à un cabanon en bois. Je vais pour faire demi-tour et retrouver TJ quand des bruits étouffés me parviennent de derrière.
— Si c’est pour me faire peur, c’est loupé, je lance en avançant, pas tellement rassurée.
Une silhouette se dessine au loin, mais quand je m’approche une seconde forme apparaît. Lorsque je suis assez près, je m’arrête net. Alec est là, déguisé en pirate la tête en arrière, soupirant d’aise. Accroupie, Leean, en sirène, est devant lui. Je n’ai pas besoin d’un dessin pour savoir ce qu’elle lui fait. Devant cette scène d'horreur, je devrais partir, m’éloigner sur-le-champ, mais mes pieds refusent d’obéir. Ils sont comme empêtrés dans du ciment. Lorsqu'il pousse un râle de plaisir brut, mon cœur se brise en morceaux, mes paupières se remplissent de larmes. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même ! Tout ceci ne serait pas en train de se passer si je ne l’avais pas rejeté. Ses pupilles s’ouvrent et se portent sur moi. La cheerleader le bouffe des yeux, attention qu'il ne lui retourne pas. Il semble hésiter, se frotte le visage. L’instant d’après, il se rhabille précipitamment. Quand Leean suit ce qui retient son regard, autrement dit moi, elle m'adresse un sourire conquérant tout en s'essuyant la bouche. Reprenant mes esprits, je tourne le dos, puis m'enfuis à toutes jambes.
De loin, j’entends avant de voir, les voix de mes deux amis qui me cherchent. Je me dirige aussi vite que je peux vers eux. Lorsque je suis à quelques mètres, ils se lancent vers moi. Je me jette dans leurs bras. Mes larmes ne tarissent pas. Betty et TJ échangent un regard dans l’incompréhension la plus totale.
— Hai’, ma chérie qu’est-ce qui se passe ?
Les mots ne parviennent pas à sortir de ma bouche. Je me sens atrocement mal. Bien sûr qu’en les sachant ensemble, je me doutais qu’ils ne faisaient pas que jouer à la marelle. Mais de là à les surprendre en plein… Ça… Il y a une marge. La main réconfortante de Betty ne cesse de me caresser le dos.
— Quelqu’un t’a fait du mal ? rage TJ.
Je secoue négativement la tête, c’est tout ce dont je suis capable.
Des pas venant du cabanon s’approchent de nous. Je me blottis encore plus contre le corps de Betty. Leean appelle Alec, mais ce dernier est déjà à nos côtés.
— Toi ! TJ lui hurle. Qu’est-ce que tu lui as fait ?
— Alec, attends-moi ! Pourquoi tu lui cours derrière ? On n’en a rien à foutre de cette pétasse !
Tout se passe très vite, trop vite. Alec, qui tourne la tête vers Leean ne voit pas mon ami foncer sur lui et lui décocher un coup de poing au visage.
Les autres membres du lycée attirés par le bruit se rapprochent pour faire leurs curieux. Betty, qui m’a lâchée, recule TJ alors que Wyatt attrape Alec et l’éloigne. Leean se met à hurler et le suit non sans me bombarder d'injures au passage.
Je me relève et en un regard, nous prenons la sortie de la maison. Je savais que cette soirée se passerait mal, mais j’étais très loin d’imaginer ça. Dans le salon, Leean pleure entourée de ses amies. Toutes me lancent une œillade noire. Dans l’allée menant à la ruelle, Alec apparaît et m’appelle, mais je l’ignore. J’ai eu assez d’émotions pour ce soir. Je ne rêve que d’une chose, me retrouver seule. Je presse le pas pour atteindre la sécurité, toute relative, du véhicule de TJ. La voiture s’éloigne, dehors Alec me suit des yeux, l’air abattu.
Je me tourne vers mon amie qui me couve du regard.
— Je suis vraiment désolée pour la fin de soirée. J’imagine que tu avais d’autres projets Betty.
— Ne t’excuse jamais pour ce genre de choses, Hailey. Jamais. TJ et moi serons toujours là pour toi.
Je hoche la tête.
— Par contre, je pense que toute cette histoire avec Leean commence à bien faire. Il va falloir que tu fasses quelque chose. Nous serons derrière toi, mais c’est à toi de te libérer de son courroux.
— Vous avez raison. Ça ne peut plus durer. J'en ai marre qu’elle me pourrisse la vie.
Betty et TJ m’ont déposée chez moi. J’observe mon reflet dans la glace. Ma tresse n’a pas tenu le coup et seule une rose rouge reste sur ma couronne. Je me démaquille avant de passer sous la douche pour enlever le noir de mes cheveux. Quand je suis propre, j’enfile un pyjama et m’écroule dans mon lit.
Je suis réveillée par mon téléphone qui ne cesse de vibrer sur ma table de chevet. Qui peut bien m’embêter à – je regarde mon portable – cinq heures ! Je le déverrouille et consulte ma messagerie. Six messages, tous d’Alec. J’hésite avant de les ouvrir.
[Alec 03:14 - Hailey, je suis désolé pour tout à l’heure]
[Alec 03:51 - Faut qu’on parle Hailey.]
[Alec 04:58 - Je comprends pourquoi tu te sens si bien ici]
[Alec 04:58 - télécharger la photo]
Mon pouce appuie sur l’image en pièce jointe. Mon écran affiche Stone House éclairée par la lune. Je suis émue de le savoir dans ce lieu. Comme s’il n’était plus qu’à moi, mais à nous deux, nous liant l'un à l'autre.
[Alec 04:59 - J’ai besoin de te parler Hailey …]
[Alec 04:59 - S’il te plaît. PS : tu sais où me trouver]
Je maintiens mon téléphone contre mon cœur. Des semaines que j’essaie de lui parler et ce soir c’est lui qui fait un pas vers moi. Le dernier regard qu’il m’a lancé m'apparaît sous mes paupières. Il paraissait vraiment perturbé par les événements. Sans que je ne sache pourquoi, je me lève, attrape un jean, un t-shirt, un sweat et m’habille rapidement. J’attache à la va-vite mes cheveux en un chignon. Je descends doucement pour éviter de réveiller mes parents, enfile mes Converse et mon blouson, puis passe par l’arrière de la maison pour récupérer mon vélo. Sur le chemin, je n’arrête pas de me demander si je fais le bon choix, mais une seule réponse prend le dessus sur tout : il faut que je comprenne. Tout ce qu’il s’est passé n’était-il qu’un jeu ? Ai-je rêvé cette alchimie ?
J’arrive quarante minutes plus tard devant Stone House. Je pose mon vélo contre un muret. Il fait encore nuit, mais la lune presque pleine éclaire mes pas.
— Alec ? je demande incertaine.
— Hailey ? C’est toi ? me répond une voix endormie.
À la lumière du flash de mon portable, j’avance vers le bruit qui s’échappe à l’intérieur des vieux murs en pierres. Je retrouve Alec en train de se redresser, plusieurs bouteilles de bière éparpillées autour de lui.
— Tu as bu ?
Il se stoppe, ses yeux me sondent plusieurs secondes avant de me répondre d'une voix endormie.
— J’avais besoin de réfléchir. Et de prendre du courage pour te parler.
Je soupire et m’assieds en face de lui. Je n’ai rien contre ceux qui boivent une ou deux bières, mais là je compte une bonne dizaine de bouteilles.
— Moi aussi j’en avais besoin pendant ces trois dernières semaines.
Mes mots le figent. Que croyait-il ? Que je viendrais la bouche en cœur et ne dirais rien sur son comportement ?
— Bon, je suis là maintenant. Que voulais-tu me dire ? Tu as deux minutes.
— J’ai besoin de réponses.
— Moi aussi. Tu sors vraiment avec Leean ?
Il souffle, prend son temps pour peser ses paroles.
— Il y a trois semaines, on était ici. J’ai eu l’impression qu’il se passait quelque chose entre nous. Quelque chose que je n’avais jamais ressenti avant pour aucune fille.
Mon cœur saute un battement à ses mots. Ses yeux se fixent aux miens et ne les lâchent plus.
— Le lendemain, tu m’as avoué avoir fait une erreur. Ça m’a fait vriller.
— Tu ne m’as pas laissé le temps de t’expliquer.
— Je t’ai dit, j’ai vrillé. J’ai pas su gérer, répond-il, penaud.
— Et donc tu es partie te consoler dans les bras de Leean ! je lui lance, hargneuse.
Il se lève d’un coup et se plante devant moi.
— Je ne suis pas avec Leean ! hurle-t-il.
Sa voix résonne contre les quatre murs tagués et me fait tressaillir. Il se pose lourdement à mes côtés.
— Mais tout à l’heure ? je demande d’une petite voix.
Il soupire, ses mains frottent son visage avant de me regarder de nouveau droit dans les yeux.
— Qu’est-ce qui s’est passé entre toi et Leean ?
C’est le moment Hailey de t’ouvrir aux autres. Et de peut-être aussi la court-circuiter. Je prends une énorme bouffée d’air, replonge dans mes souvenirs.
— Leean et moi, on se connaît depuis que nous sommes petites. Depuis la primaire en fait. À cette époque, nous étions meilleures amies. Nos parents travaillaient ensemble, on se voyait souvent le week-end aussi. Puis en première année de la middle school, un garçon sur lequel elle craquait fêtait son anniversaire. Aaron m’a invitée, pas Leean. Elle l’a très mal vécu et m’en a tenu pour responsable. Ça aurait très bien pu s’arrêter là mais elle a la rancune tenace. Elle a commencé à raconter à tout le monde que j'embrassais tous les mecs que je croisais et d’autres bêtises du genre. Ensuite, elle a été dire que je faisais des trucs aux garçons dans les toilettes de l’école. Et tu sais comment ça se passe à cet âge-là. Les garçons sont en rut et un grand nombre, même des plus vieux ont commencé à me tourner autour, à me demander de les accompagner et à m’insulter, car je refusais. Quand ce n'était pas des gestes équivoques ou des railleries, des photos de porno avec ma tête étaient régulièrement accrochées aux murs. Mon casier était soit tagué, soit forcé et j'y retrouvais souvent des préservatifs, même usagés. C'était horrible. Plus personne ne voulait m’approcher de peur d’être associé à ces rumeurs. Puis en deuxième année, Betty et TJ sont arrivés dans notre école. Ils m’ont sauvée.
Ses mains se crispent tout le long de mon histoire sur son pantalon de pirate.
— Je crois que sans eux, dans l’état où j’étais à ruminer sans cesse, j’aurais pu faire une bêtise. Très grosse même.
Un de ses doigts se pose sur ma joue et efface une perle salée qui s’est échappée sans que je m’en aperçoive. Puis d’un coup, je suis attirée par son bras contre son torse. Son odeur, sa chaleur, son contact me réconfortent. Mes barrières lâchent et je fonds en larmes, cachée au creux de son épaule. Je me détache de lui après m’être calmée, contrariée d’avoir craqué devant lui.
— Je vais y aller, j'annonce en me levant.
Lorsque je sors, le soleil se lève. Je m’arrête un instant pour profiter de la beauté du moment.
— Je ne suis pas avec Leean.
Le souffle chaud d’Alec dans ma nuque me surprend, cependant je ne bouge pas.
— Le lever du soleil est magnifique. Presque autant que toi, ajoute-t-il.
Mon palpitant fait une embardée. Je ferme les yeux pour tenter de calmer les battements de mon cœur devenu fou.
— Hailey, regarde-moi.
Sa supplique finit par me convaincre. Je me tourne et tombe sur ses obsidiennes perturbées.
— Je ne suis pas avec Leean, répète-t-il. Et je te jure de tout faire pour qu’elle te foute la paix.
— Ok, je souffle dans un léger soupir.
— Et… il hésite. Est-ce que nous deux on pourrait reprendre là où on en était ?
Oui, j'aimerais, mais j’ai tellement souffert ces dernières semaines que j’aie besoin de réfléchir, d’être rassurée. J’ancre mes pupilles aux siennes.
— J’ai besoin de temps, Alec. J’ai eu mal. Je ne suis pas comme toutes ces autres filles, je ne suis pas comme Leean. Je ne fais pas ce genre de… trucs… dans un coin sombre.
Il hoche la tête en signe de compréhension.
— J’attendrai alors.
Jeu à boire américain dans lequel les joueurs de deux équipes doivent lancer une balle de ping-pong à la main sur une table pour la faire atterrir dans l'un des verres à bière à l'autre extrémité.
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