CHAPITRE 010 : « A l’intérieur de la grotte » « Pietro »

Le visage de Pietro marque bien la confusion que lui apporte les paroles de son neveu, pourtant quelque chose qu’il ne saurait définir lui dicte contre toute logique d’accéder à sa demande.

Le temps qu’on lui amène de quoi dessiner et le plan de la grotte tel que les chercheurs l’ont retranscrit, il entend bien les chuchotements venant de tous ceux rester à porter de voix et qui manifestement mettent en doute la raison de Samuel.

Pourtant c’est sans se démonter que le jeune homme s’installe et commence à crayonner sur la carte une fois cette dernière étaler devant lui, encerclant certaines zones puis y inscrivant à quoi elles étaient destinées.

Il ne lui faut pas moins d’une bonne demi-heure pour y reporter les souvenirs qui lui sont apparus en mémoire, terminant par une flèche indiquant un point précis de la paroi la plus éloignée de l’entrée.

Autour de lui et au fur et à mesure qu’il avance dans ses crayonnages sur la carte, plusieurs chercheurs commencent à y porter de l’intérêt en retrouvant dans les inscriptions de Samuel certaines similitudes avec leurs propres découvertes.

Aussi c’est une vraie ruée vers le lieu souligner d’une flèche, une fois que le jeune homme y a indiqué la raison de sa présence par cette phrase sibylline « grotte secondaire ».

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« Réunion de travail, six mois plus tard. »

Ils sont une dizaine et tous responsables d’une équipe de fouille, à faire le point sur la découverte de cette deuxième grotte dont personne jusque-là n’avait jamais eu conscience et pour cause, puisque son entrée était obstruée par un éboulement refermant l’ouverture sur plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur de roches compactes.

Il a fallu trouver une méthode de déblaiement qui respecterait l’intégrité de la première caverne, l’impossibilité d’y faire entrer des engins de chantier paraissant de ce fait évident.

De puissantes et couteuses machines à lasers et à ultrasons furent mises en œuvre, dégageant avec toutes les précautions requises une entrée suffisante pour reprendre les investigations.

L’émerveillement lier aux découvertes qu’ils firent dans cette partie entièrement préservée, fini par sortir du cercle des seuls spécialistes pour venir inonder les médias, qui depuis plusieurs semaines tentent par tous les moyens d’obtenir plus amples informations.

La première partie de la réunion en cours avalise donc les nombreuses découvertes, en adjoignant à chacune d’elles un rapport de datation au plus juste.

- Nous pouvons maintenant connaitre avec une marge moindre d’erreur, le temps qu’a servi cette association de grottes après la fin de la grande glaciation.
- En effet, il s’avère que toutes les datations donnent les mêmes chiffres, soit environ quarante à cinquante mille ans en arrière.
- Ces grottes auraient donc servi à préserver l’humanité durant environ deux cent mille ans !! Wouah !!
- Nous affinerons au fur et à mesure nos estimations, mais cela restera dans cette fourchette je pense, maintenant il nous reste encore beaucoup à découvrir dans les vestiges de la seconde grotte.
- Qu’en est-il de ces parchemins retrouvés dans un état surprenant de préservation ? J’avoue avoir été surprit de cette double enveloppe de terre cuite avec cette espèce de graisse entre les deux gardant à la fois l’étanchéité mais également servant à éviter l’assèchement des matériaux.
- Ce n’est pas une graisse animale mais une sorte de dérivé du pétrole, démontrant déjà une connaissance loin des critères de nos connaissances de cette l’époque.

Pietro en a été le premier étonné, quand les résultats d’analyses lui ont rapportées l’utilisation d’éléments pétrolifères comme isolant pour la préservation des écrits contenus dans ces espèces de jarres retrouvées en nombre dans ce qui devait être à l’origine une sorte de réserve, comme si déjà à cette époque lointaine quelqu’un avait fait en sorte de transmettre leur savoir aux générations futures.

Hélas beaucoup d’entre elles étaient soient cassées, soient poreuses et ne contenaient plus rien de déchiffrable à l’intérieur, seules une dizaine miraculeusement préservée sont restées dans un état satisfaisant de conservation et sont actuellement dans les mains de spécialistes chargées d’en faire des copies pour ensuite en commencer l’étude.

Pietro revient à la réunion avec cette question en tête.

- Combien de temps avant de pouvoir accéder au contenu de ces documents ?
- Encore quelques semaines tout au plus, nous devons déjà les consolidés pour pouvoir les dérouler sans qu’ils ne se brisent en mille morceaux, ensuite reprendre un à un les symboles dont l’encre est à moitié effacer par le temps. Pourquoi un tel empressement ? Il y a encore tant d’autres choses à découvrir !!
- Peut-être y trouverons-nous des indications sur le lieu de sacrifice de « l’unique ».
- Allons mon ami !! Ce ne sont que de vieilles légendes, intéressons-nous aux modes de vies de nos ancêtres de façon cartésienne !! Nous autres savants, ne pouvons donner foi à ce qui relève du culte, la légende de « l’unique » n’est-elle pas la démonstration du besoin des peuples à croire en l’existence d’un dieu salvateur durant les moments les plus noirs de leur histoire.

Pietro garde le sourire, connaissant bien cette façon de pensée de ceux estimant être au-dessus des autres intellectuellement parlant et qui pratique la politique du « je ne crois que ce que je vois », aussi préfère-t-il reformuler ses dernières paroles pour ne pas passer pour un doux rêveur aux yeux de ses amis.

- Je ne mets pas en cause son existence ou sa non existence, je me base sur mes recherches qui tous me renvoient vers un lieu bien précis ou se serait sacrifié celui qu’à cette époque les gens nommaient « l’unique » et qui aurait pu également être selon d’autres documents, le maitre d’un puissant groupe marchand, ce dernier vouer corps et âme au combat contre la pauvreté et de la barbarie. Qu’il ait été déifier avec le temps je peux le comprendre, le fait est pourtant qu’il aurait eu des connaissances suffisantes, inconnues à cette époque pour créer d’une manière encore inexpliquée la rupture fractale de la plaque terrestre, occasionnant la séparation des continents par le déclenchement d’une formidable éruption volcanique. De cela tous ici en connaissent la véracité et le but de ma recherche n’est rien de moins que de retrouver trace de ce point centrale qui a déclenché tout cela pour en trouver la cause réelle, rien de plus mais rien de moins. La légende de « l’unique » est incontestablement basé sur des faits ayant existé, à nous de faire la différence entre la vérité et la croyance.

Les discussions perdurent encore une bonne heure, n’amenant rien de plus concret pour l’instant si ce n’est l’impatience de tous à comprendre cette époque qui a vue annihilée une civilisation entière en quelques décennies, réduisant à une peau de chagrin l’espèce humaine, sauvegardée essentiellement grâce justement à ce lieu de fouilles qui n’a pas encore et de loin tout révélé de ses secrets.

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« Un semestre plus tard. »

La journée se termine aussi bien pour les parents sur le lieu de fouille, que pour les enfants sortant des différents centres d’éducations scolaires, suivant leurs âges et leurs niveaux.

Samuel a fêté ses dix huit ans quelques semaines plus tôt, tandis que Thomé fêtera ses dix sept ans le lendemain, Pietro et Henrietta ayant inviter leurs amis les plus proches pour cette occasion.

Le garçon devenu adulte sort tout sourire de sa classe, se sentant particulièrement bien dans sa peau depuis qu’ils sont arrivés ici l’an passé.

Il ne subit déjà quasiment plus de pression venant de son cousin qui vie maintenant quasi en permanence en couple avec Mickey, ayant préféré le dortoir de l’école plutôt que le long trajet journalier et sans doute avec l’idée bien ancrée de pouvoir rester toutes ces nuits à les passer ensemble à se câliner.

Il reste donc le plus souvent seul avec son oncle et sa tante, ne partageant sa chambre que le week-end quand Thomé ne trouve pas la bonne excuse pour s’inviter chez son petit copain.
Henrietta en est souvent triste de ne plus avoir son fils et encore plus quand il fait en sorte de ne même pas être là quand il n’y a pas d’école.

Pietro par contre vit sur un nuage, entièrement vouer à ses recherches avec en prime l’aide primordiale de son cher neveu qui passe tout son temps libre avec lui.

Il l’attend avec impatience ce soir-là, ayant reçu quelques heures plus tôt les premières photocopies des quelques parchemins suffisamment intactes trouvés dans la seconde caverne.

Le bruit de la porte de l’entrée s’ouvrant se fait à peine entendre, qu’il est déjà sorti de son bureau pour prendre Samuel par la manche avant même que ce dernier n’ait eu le temps de se déchausser.