CHAPITRE 033 : « consternation » « Pietro »
CHAPITRE 033 : « consternation » « Pietro »
« Au sous-sol cette nuit-là. »
Seul le bruit des pompes à vide se fait légèrement entendre, alors que le sous-sol baigne dans le noir quasi absolu ou seules quelques "leds" prouvant l’état de marche des différents appareils, y amène un léger halo de lumière bleuté.
Une nuit comme toutes celles précédentes du moins en apparence, si ce n’était cette mollette de réglage qui s’active seule et qui petit à petit redonne une atmosphère respirable à la partie de la salle qui jusque là gardait un vide absolu autour du corps.
Un corps qui depuis sa découverte à déjà beaucoup changé, reprenant une apparence humaine grâce aux diverses poches de perfusions administrées en vingt-quatre, vingt-quatre, depuis que Willy a pris en charge son poste à la demande de son tuteur.
La poitrine se soulève, tout d’abord légèrement avant de reprendre le rythme normal de tout humain en bonne santé, les lèvres s’entrouvrent au rythme de ses poumons qui après un temps incommensurable d’inaction, retrouvent ce pour quoi ils existent.
Le bruit de plusieurs commutateurs qui s’activent sans personne pour le faire, amènerait sans doute la terreur à celui qui s’en retrouverait témoin, pourtant dans cette pièce sensée préservée de toute atmosphère, ce que tous nomment « le corps » ou encore « la momie », se retrouve soudainement baignée dans une salle saine et respirable.
Le visage pâle constellé de taches de rousseur garde pourtant l’impassibilité de la mort, quand soudainement les deux yeux reprennent vie et dévoilent deux iris vert émeraude fendues à la verticale, scrutant les ténèbres du plafond situer au-dessus d’eux.
Le temps passe sans qu’à part le regard et la respiration, rien d’autre n’indique qu’un changement quelconque soit intervenu sur le corps.
L’approche de l’aube voit les boutons et la manette reprendre leur réglages initiales, remettant la pièce dans son état de vide absolu alors que la poitrine cesse à nouveau de respirer et que les paupières se referment, cachant à nouveau le regard étrange, incontestablement inhumain.
***/***
Pietro est le premier à descendre ce matin-là, chacun exécutant à tour de rôle les tâches nécessaires à leurs recherches et à la conservation du corps.
Ce n’est qu’une fois s’être occuper des diverses poches de nutriments et s’être débarrasser du scaphandre lui permettant d’être au contact avec le corps, qu’il prend connaissance des relevés de la nuit, se redressant sur ses deux jambes dans un mouvement compulsif tellement la lecture le rend perplexe.
Il en est encore à tenter de comprendre quand ses amis le rejoignent, parcourant à leur tour le rapport de la nuit et se retrouvant comme de bien entendu à n’y rien comprendre.
- Qui a bien pu faire une chose pareille et surtout dans quel but ?
Bien entendu sa question reste sans réponse, car Pietro voit bien le même ahurissement venant de ses deux amis.
- Il ne reste plus que Willy, mais je doute qu’il en soit responsable ou alors il aurait fait en sorte que le journal de la nuit ne laisse rien apparaitre.
La discussion tourne vite en boucle du fait que rien de nouveau n'amène un début d’explication, ce n’est qu’au moment ou Willy fait son entrée que tous se tournent vers lui, n’ayant d’autres choix que de le considérer comme coupable.
Pietro voit bien ses deux amis commencés à devenir hystérique, aussi préfère-t-il les calmés en prenant le premier la parole.
- D’étranges choses se sont produites cette nuit qui nécessitaient une manipulation humaine, hors cela ne vient pas de nous trois, tu restes à priori le seul restant à avoir les codes d’accès au sous-sol et les connaissances techniques pour ce faire, nous aimerions entendre ce que tu as à dire !!
- De quoi parlez-vous, de quelles choses ?
- Ce n’est donc pas toi qui a remis la salle sous atmosphère respirable pendant presque quatre heures ?
- Pourquoi aurais-je commis une telle folie ?
Théron voit bien que Willy tout comme eux l’ont fait avant lui, tombe des nues en prenant connaissance des relevés et en se tournant ensuite vers eux, son regard montrant l’incompréhension la plus totale.
- Je vous assure que ce n’était pas moi, d’ailleurs Samuel pourra vous le confirmer puisque nous sommes restés ensemble toute la nuit.
- Ah oui ?
Willy se rend compte alors de ce que ses paroles peuvent apporter comme questions à ces trois adultes, qui maintenant l’observe avec un regard qui lui amène la honte de sa vie en comprenant à quoi ils pensent.
- Ce n’était pas pour ce que vous croyez.
- Que croyons-nous d’après toi ?
Pietro et ses deux amis s’amusent visiblement maintenant au dépends du jeune homme, rassurer déjà qu’il n’ait rien à voir avec l’histoire du sous-sol, Samuel ne mentirait pas sur le fait d’être restés ou non toute la nuit avec Willy.
Il va pour lui en remettre une couche quand Willy est sauvé par le gong, ce dernier n’étant personne d’autre que le dit Samuel qui a décidé de lui-même de venir voir le corps du fait que personne jusqu’à présent et contre toute attente, ne le lui avait proposé.
Quand après avoir reconnu leur visiteur, Pietro actionne l’ouverture de la porte, se dernier trouve l’ambiance électrique et s’enquière de ce qui parait être un grave problème, se demandant sur le coup si cela ne viendrait pas de sa présence.
- Je vous dérange ? Je pensais pourtant qu’on faisait tous équipe ?
- Tu faisais quoi cette nuit ?
- Un câlin à Willy, pourquoi ?
La réponse pour le moins inattendue libère grandement l’atmosphère, alors que pour avaliser ses dernières paroles, Samuel s’approche de Willy pour le prendre par la taille en le serrant contre lui, montrant bien par son geste possessif l’attachement qu’il y a déjà entre lui et son nouvel ami.
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« Une heure plus tard environ. »
Une fois acté le fait que les deux garçons ont passé la nuit ensemble, le problème de savoir qui a manipulé les commandes du sous-sol revient avec comme il se doit la forte incompréhension qui en résulte.
- Ce n’est quand même pas l’œuvre du saint esprit !!
Dixit Mario qui après avoir formuler sa phrase, a le même reflexe que ses compagnons en tournant la tête vers le corps derrière sa paroi de verre.
Ce n’est qu’à ce moment précis que Samuel se rappelle qu’il était descendu justement pour découvrir ce corps qu’il n’a jamais eu l’occasion de voir de visu, s’étant évanoui juste avant sa découverte et sa présence aujourd’hui étant sa première visite au sous-sol depuis son arrivé.
Il vient donc coller son visage à la paroi vitrée étanche séparant les deux salles, son regard cherchant à mieux voir le corps jusqu’au moment ou tout simplement Pietro lui allume le plafonnier pour éclairait la salle et qu’il entend alors son neveu pousser un cri perçant, prononçant ensuite deux mots parfaitement audibles de tous avant de s’évanouir sous leurs yeux.
- Maitre « Flo » !!
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« Plus tard dans la journée dans la chambre de Samuel. »
Un bruit de conversation arrive à ses oreilles quand Samuel revient à lui, celle entre son oncle et Willy, son oncle s’inquiétant sans comprendre pourquoi de cette perte soudaine de conscience.
- C’est la deuxième fois qu’il nous fait le coup et à chaque fois quand il se trouve à proximité du corps, c’est à n’y rien comprendre !!
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