CHAPITRE 082 : « Sur l’ile » » « Alexandre »

« Quelques jours plus tard. »

La décision semblant irréversible de Thomas à se remettre en stase jusqu’au jour où une solution de retour viable aura été trouvé, à laisser le reste de la bande dans un sentiment différent pour chacun, suivant qui il est et ses appétences d’avec lui.

Lorgan et Antonin passent le plus souvent leur temps enfermer dans leur chambre à ne souhaiter voir personne, Florian semble pour sa part étrangement calme en ne montrant rien de particulier sur son humeur et ses pensées à ce sujet.

Alexandre depuis une semaine que les faits se sont passés, en a appris beaucoup sur chacun de ses invités rien qu’en les étudiants de loin.

L’étrange attitude actuelle de Florian lui est incompréhensible, tandis que pour Lorgan et Antonin, il comprend parfaitement le besoin d’isolement lier directement à la reconnaissance qu’ils ont tous deux d’avoir eu un comportement odieux envers Thomas, comportement qui n’aurait jamais eu lieu d’être.

Toshio quant à lui reste attentif envers Tomoya, n’ayant tous deux rien de particulier à se reprocher vis-à-vis du père de ce dernier, il n’en demeure pas moins que la décision de Thomas a beaucoup marqué son fils, qui depuis fusille du regard aussi bien Florian que les deux autres incriminés dans l’histoire.

Ceux ayant participer à cette fameuse nuit font profile bas, pas parce qu’ils se sentent eux aussi coupables, mais juste pour ne pas remettre de l’huile sur un feu qui ne demande pas grand-chose pour reprendre.

Pourtant de tous c’est indubitablement Samuel qui semble le plus marquer, Alexandre le voit bien dès que le garçon se croit seul et que des soubresauts le prennent quand la tristesse liée à la situation se fait trop présente dans son cœur.

Alexandre sait qu’il culpabilise et qu’il prend tout sur lui, à la fois malheureux pour Thomas qui reste néanmoins pour lui un inconnu et inquiet sur la suite à donner à sa relation d’avec Florian qui pourtant ne montre aucun signe précurseur d’un quelconque changement de sentiment à son égard, restant tel qu’il a toujours été avec lui durant toute cette dernière semaine.

C’est justement en pensant à Samuel, qu’Alexandre le voit entrer dans la pièce où il se trouve et se diriger vers lui avec beaucoup d’interrogation dans le regard.

- On peut se parler sans détours ?
- Bien sûr, j’avoue que j’attendais ce moment plus tôt, mais il n’est jamais trop tard n’est-ce pas ?
- Parle-moi de Florian !
- Hein ! Tu en sais autant que moi depuis que tu as retrouvé tes souvenirs, du moins il me semble.
- Je ne parle pas depuis qu’il est ici, mais d’avant, là où tu l’as connu.
- Que veux tu savoir ?
- Était-il différent ?

Alexandre comprend très bien le sens de la question, aussi prend-t-il le temps de faire le tri avant d’apporter son opinion.

- Si par différent tu penses à sa façon de penser, alors oui ! Il a beaucoup changé, d’ailleurs tu as bien vu ce que cela a donné !
- Tu penses que ses sentiments pour Thomas ont changé ?
- Je ne suis pas dans sa tête et je ne peux donc pas te répondre, juste qu’il n’aurait jamais agis de la sorte sur la Terre où nous vivions.
- Ce serait moi le responsable de cette dispute, tu crois ?
- Hum… Oui et non ! Je pense que chacun y a une part mais pour le vivre depuis tout ce temps, je pencherais plus sur l’effet maléfique qu’a cet univers sur nous deux Florian. Je le ressens de façon moindre sans doute parce que je ne viens pas du même que lui, n’empêche que c’est un poids qui me pèse et qui m’empêche d’être entièrement moi-même, alors imagine le ressenti sur Florian.
- Je pensais que cela se limitait à ses pertes rapides d’énergies, depuis sa résurrection je n’ai plus eu autant cette impression qu’à l’époque, alors du coup j’avais un peu oublié ce que cela lui faisait.

Un petit silence s’instaure le temps pour chacun de se remémorer le passé, finalement c’est Alexandre qui reprend la parole.

- Ce qui m’inquiète le plus en fait, c’est bien ce changement de mentalité qui pousse Florian vers d’autres priorités, toi en l’espèce.
- Moi ?
- Comment trouver les mots qui reflètent le mieux ma pensée, voyons voir… Transfert… Oui voilà le mot ! Florian sur cette planète a à priori fait le transfert de son éternel amour pour Thomas vers toi, maintenant que j’y pense c’est flagrant ! Idem pour ses deux autres amis qu’il a ramenés ici, Willy et Ricoh semblent avoir pris eux aussi une énorme place dans son cœur.
- Ricoh ? n’est-il pas censé être avec toi plutôt ?
- Oui sans doute, mais avoue qu’il est de plus en plus souvent à vous rejoindre.

Samuel fait une moue dubitative qui le rend encore plus craquant, Alexandre comprend alors le changement sentimental de Florian, éprouvant lui-même une pointe de jalousie dont il vient tout juste de prendre conscience.

- Je reconnais que… Mais alors, pourquoi les avoir fait revenir pour les mettre dans ce genre de situation inextricable ?
- Sans doute un souvenir du passé et un manque de réflexion, qui l’ont poussé dès qu’il s’en est senti la force à faire revenir à lui ceux qui dans sa tête seraient heureux de le retrouvés.
- Tu sais quoi ?
- Non, dis-moi !
- Le rouquin va faire ceinture un bon moment, du moins tant qu’il n’aura pas trouvé une solution ou tout le monde se sentira bien.
- Hi ! Hi !
- Qu’est-ce qui te fait rire ? tu ne m’en crois pas capable ?
- Allons « Sam » ! Il suffit qu’il te fixe un tant soit peu pour que tu fondes comme la neige.
- Je n’ai pas dit que cela serait facile, d’ailleurs je compte sur toi pour m’aider à garder cette résolution.

Alexandre ne s’attendait visiblement pas à avoir un rôle à jouer dans cette idée particulièrement loufoque de Samuel, aussi se désigne-t-il d’un doigt pointer vers son visage.

- Moi ? mais comment !
- En nous prenant sous ton aile, moi, Willy et Ricoh, enfin quand je dis sous ton aile… tu m’as bien compris pas vrai ?

Samuel dévisage Alexandre en y cherchant sa réponse à cette proposition à peine déguiser de se mettre avec lui dans une relation sérieuse.

Alors qu’il commence à désespérer d’y trouver un indice montrant qu’il a bien compris le message, son regard capte un léger mouvement au niveau du bas ventre, dévoilant à moitié un état d’esprit ayant pris en considération ses paroles sans erreur possible.

- Bien… puisque nous nous comprenons, nous emménagerons dans l’après-midi ! Hi ! Hi !
- Comment ça nous ?
- Moi et…

Son doigt pointe sur sa braguette maintenant tendue de la plus belle des façons.

- Lui ! Hi ! Hi !

Samuel fait alors demi-tour avec en tête de mettre au plus vite ses deux copains au courant, quand il est rappelé par une voix semblant d’un coup bien timide.

- Tu es sur ? tu ne t’amuse pas toi aussi avec mes sentiments ?
- T’ai-je déjà donné cette impression de moi ?
- Non, mais… et pour « Flo » ?
- Qu’il résolve déjà ses propres contradictions et nous pourrons en reparler, je l’aime comme un fou et cela ne changera jamais, mais cela ne lui donne pas le droit non plus de jouer comme il l’a fait avec Thomas.

Samuel voit bien que sa réponse est loin d’être celle qu’Alexandre aurait voulu entendre.

- Tu vois, je suis honnête avec toi mais ne t’en fait pas, je t’aime aussi réellement beaucoup même si je ne te le montre pas forcement autant que pour le nain. En plus il y a Ricoh et je ne voudrais pas que les sentiments qui vous lient finissent par disparaitre par ma faute, donc j’aurais toujours en tête ton bonheur et le sien, avant toute chose.