CHAPITRE 102 : « Sur l’ile » « Andréas »
CHAPITRE 102 : « Sur l’ile » « Andréas »
La vision d’avec le nouvel arrivant devrait être suffisante pour que Samuel puisse aller faire son rapport à Thomas, pourtant la pensée ne lui en vient même pas et c’est d’un pas assurer qu’il s’approche du jeune homme, conscient du trouble que ce dernier éprouve à sa vue.
Pourtant Samuel reste fidèle en amitié et n’en oublie pas Ricoh, prenant énergiquement chaque garçon par un bras en les entrainant hors de la pièce, avec juste un semblant d’excuse pour ceux assistant à son entrée pour le moins fracassante.
- On se voit plus tard les papys !!
L’ahurissement des deux concernés par sa phrase lui amène le sourire, sachant très bien qu’ils ne le prendront pas mal, connaissant son impulsivité légendaire qu’il a retrouvé avec la mémoire de sa vie antérieure.
La traversée du couloir se fait en marche forcée, jusqu’à une petite pièce bien connue de Samuel et de quelques autres de ses amis, pour l’utilisation qu’ils ont pris l’habitude d’en faire.
Ricoh comprend alors ses intentions et lui envoie un sourire à la fois de reconnaissance pour l’avoir impliqué dans l’histoire, mais également d’avoir la preuve que leur amitié n’est pas que vaines paroles.
Andréas qui jusque-là attendait la suite des événements en se laissant entrainer, jette un coup d’œil circulaire autour de lui et la vue du matelas comme unique ameublement, lui fait comprendre les intensions de ce garçon qu’il n’arrive il le reconnait volontiers, que difficilement à quitter des yeux depuis son apparition quelques minutes plus tôt.
Pourtant il a un geste de recul en repoussant gentiment mais fermement la main qui lui enserre toujours le bras, n’étant pas dans sa nature de céder si facilement aux sirènes du plaisir, alors qu’en plus il vient déjà de s’y livrer il y a peu de temps avec un parfais inconnu qui plus est.
Quelque chose le trouble suffisamment pour qu’il cherche à en apprendre plus sur ce qui lui arrive, avant de se lancer de nouveau tête baissée ou levée (au choix suivant laquelle il fait référence ) dans les bras d’autres personnes que celui qui jusque là était le seul à avoir ce privilège.
Samuel le sent bien s’échapper, surprit de sa réaction alors que pour lui les regards incendiaires qu’ils se sont lancés ne pouvaient l’induire en erreur sur l’envie commune de faire l’amour.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Andréas qui avait déjà un pied dans le couloir se retourne, son visage marquant bien la surprise d’une telle question.
- Comment ça ?
- Tu ne restes pas avec nous ?
- Pour faire quoi au juste ?
- Le matelas n’est pas suffisant pour que tu comprennes ?
- Justement c’est bien pour ça que je ne reste pas.
- On ne te plait donc pas ?
Andréas fronce les sourcils, pour lui la question n’est pas là et autant ils lui plaisent, autant la façon de faire le rebute au plus haut point.
- La question n’est pas là, juste que je n’aime pas être pris pour un sex-toys !!
Cette fois ci c’est Samuel qui ne comprend plus.
- N’est-ce pas ce que tu as fait avec Florian tout à l’heure ?
- Florian ? ah oui ! Le petit rouquin.
- Tu as bien fait l’amour avec lui sans faire ta chochotte, alors que tu le voyais pour la première fois ?
- Du coup si je comprends bien ta vision des choses, je dois baisser mon pantalon dès qu’on me le demandera ?
- Pourtant tu as bien dit que nous te plaisions ?
L’insistance de ce jeune encore inconnu pour lui commence à amuser Andréas, conscient qu’il est lui même de l’envie qu’il éprouve à cette relation qui lui est proposé de façon plutôt inattendue.
L’autre garçon semble aussi déconcerter que lui l’est, aussi s’adresse-t-il cette fois directement à lui pour vérifier s’il a vu juste.
- Tu ne dis rien ?
- Heu… en fait je ne m’attendais pas vraiment à cela, j’avoue être aussi surpris que tu dois l’être, mais venant de Samuel plus rien ne m’étonnera plus ! Hi ! Hi !
- Tu as… déjà… je veux dire…avec lui ?
Le regard de Ricoh sur Samuel amène la réponse bien avant les paroles, aussi Andréas n’est-il pas étonné de l’entendre répondre par l’affirmative.
- Cela nous est arrivé quelques fois, mais jamais seuls.
- Comment ça, jamais seuls ?
- Toujours avec soit Alexandre, soit Florian et même quelques fois les deux.
Andréas se rappelle des discussions qu’il a pu avoir avec Min sur Alexandre, puis dernièrement sur Florian, aussi n’est-il pas étonné qu’ils soient impliqués dans ces relations de groupe.
- Je suis au courant pour eux et du besoin qu’ils ont d’avoir plusieurs partenaires, mais…
Andréas fait mine d’inspecter la petite pièce en repassant juste la tête par l’ouverture de la porte, revenant ensuite vers le beau gosse sans gène qui arbore un étrange sourire en le fixant dans les yeux.
- Tu te demandes pourquoi je t’ai emmené là, alors qu’ils ne sont là ni l’un ni l’autre ?
- Faut-il vraiment que je devine ?
Le visage de Samuel change soudainement quand il lui répond avec une certaine rudesse peu habituelle chez lui, montrant bien la frustration qu’il éprouve à être aussi visiblement rejeter.
- Arrh et puis merde !!
À peine sa rage déchargée dans cette seule phrase qu’il les bouscules en sortant de la salle pour s’éloigner à grands pas, se retournant néanmoins au bout de quelques mètres pour préciser sa pensée.
- Ne viens pas regretter l’occasion que tu as eu de devenir un de mes petits amis, elle n’est pas près de se reproduire saches le bien !
Samuel n’attend comme il se doit aucune réponse, qu’il disparait déjà à la vue des deux garçons, Ricoh les yeux grands ouverts d’ahurissement devant ce à quoi il a encore du mal à croire.
- Wouah !! Qu’est-ce qui lui a pris ?? Il n’est absolument pas comme ça d’habitude, bien au contraire.
Le regard de reproche qu’Andréas reçoit de Ricoh lui amène un sursaut, comprenant par la même que s’est certainement lui qui en sera porté responsable.
- Quoi !! Que veut dire ce regard ? j’aurais dû lui céder peut-être ?
- Non… je…
L’air pitoyable de Ricoh ne sachant plus quoi répondre et qui tout comme lui a été impliqué sans son accord dans cette aventure pour le moins pittoresque maintenant qu’il a pris suffisamment de recul, à la fois amuse et attendri suffisamment Andréas, pour qu’il éprouve l’envie de lui apporter un peu de réconfort.
- Est-ce que tu m’en veux parce que tu as peur que ton Samuel ne s’en prenne aussi à toi ?
Ricoh baisse la tête en montrant bien qu’il a frappé juste là où cela fait mal, du coup une question vient tout naturellement à Andréas qu’il s’empresse alors de poser.
- Il est si bon que ça au lit ?
Cette fois Ricoh redresse la tête, ses yeux étincelants aux souvenirs des quelques relations de sexe qu’il a eu avec Samuel, une moue amusée lui vient alors qu’il s’apprête à lui répondre.
- Tu ne sauras hélas jamais à quel point cela peut-être le cas, puisqu’il ne te donnera apparemment plus l’occasion de t’en rendre compte par toi-même.
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