CHAPITRE 104 : « Sur l’ile » « Alexandre »

« Toujours à bord du « Kannn ». »

Samuel commence à se sentir franchement mal à l’aise sous le silence et la pression constante du regard de Florian poser sur lui, pourtant il commence à réaliser deux choses, la première étant que sans aucun doute possible il est le seul fautif de cette malencontreuse dispute et la seconde, que la petite flamme qu’il voit briller dans les yeux du petit rouquin lui est plus que connu pour ce qu’elle annonce.

Du coup il commence à son tour à retrouver cette sérénité qu’il avait perdu par pure jalousie, cherchant comment s’excuser sans pour autant sembler rendre les armes aussi facilement.

Le regard de Florian quoique fixer dans celui de son compagnon, n’en a pas moins cette faculté de garder la conscience de ce qui se passe dans un plus grand rayon de perception, aussi n’est-il pas dupe de ce qui se trame dans la tête de Samuel, ne serait-ce déjà par ces petits tressautements nerveux au niveau de sa braguette qui commence à prendre une forme beaucoup plus voyante et suggestive.

Pourtant malgré l’énorme excitation qui le tient, il résiste pour ne pas être encore et toujours, celui qui cède à ses instincts, se forçant à reprendre le cours de la discussion histoire de lui libérer l’esprit de ses pensées érotiques qui déjà lui sont une véritable torture.

- Venant de moi c’est de l’abus d’autorité, alors je me demande comment tu nommes se que tu as fait subir à Andréas ?

Samuel n’ayant pas l’intention de céder et comprenant bien que maintenant ce sera à celui le plus fort mentalement de vaincre à cette joute qui malgré tout l’amuse, il garde donc le ton du début pour lui répondre.

- Pourtant de là à dire que j’ai voulu abuser de lui…
- Je n’ai jamais dit cela ! Pourtant ce que tu as tenté de faire n’est pas un acte sans conséquences, ni quelque chose que je me serais attendu venant de toi, alors tu me diras bien ce qui t’as pris ?
- …
- Te voilà soudainement devenu muet, je vais donc répondre pour toi et il n’y a pas trente-six raisons à un tel comportement, pour ma part j’en vois au moins deux, la première et celle qui m’est tout de suite venue à l’esprit serait que tu t’es senti jaloux, c’est quelque chose que je peux comprendre et donc excuser, la deuxième par contre, je ne préfère pas en parler parce qu’elle me ferait te voir autrement que jusqu’à maintenant.

Samuel est autant troublé par les paroles que par le ton employé, ce qui du coup lui fait retomber l’énorme excitation qu’il tenait jusque-là.

- Me voir comment ?
- Que comptes tu faire maintenant ?
- Tu n’as pas répondu à ma question !
- Et je n’y répondrais pas, à toi de comprendre ce que j’ai voulu dire et de ne pas me faire regretter d’avoir préférer choisir ma première idée.
- Je vais rester avec Toshio et mes amis !

Florian absorbe le coup sans rien montrer, pourtant il doit puiser loin dans ses ressources les plus profondes pour ne rien laisser s’extériorisé de l’immense peine qui lui bloque la respiration.

- Si c’est ton choix je n’ai plus rien à rajouter, excuse-toi juste auprès d’Andréas avant que nous ne quittions la planète, je ne voudrais pas qu’il passe le reste de sa vie à se sentir fautif de notre séparation.

Florian ne supporte plus d’être seul avec Samuel de peur de craquer devant lui, d’une pensée il active la téléportation pour se retrouver tous les deux dans le manoir, mais cette fois dans la salle réservée à cet effet.

Samuel est encore sous le coup de la réponse qu’il a reçu, n’ayant jamais réellement penser qu’il ne chercherait même pas à lui faire changer d’idée et qu’il accepterait aussi facilement leur séparation.

Il rame à chercher comment faire revenir le sujet et surtout trouver le bon prétest pour revenir en arrière, car il n’a jamais été dans ses intensions d’être séparer de celui qui a hanté ses rêves durant quasiment toute sa vie.

Pourtant il n’en a pas le temps que déjà Florian a quitté la pièce en le laissant seul, l’énormité de ses paroles dites sous le coup de la colère lui reviennent alors à l’esprit, lui amenant en retour de flamme une tristesse telle que ses jambes le lâchent et qu’il se retrouve à genoux pleurant à chaudes larmes, prit dans une série de hoquets douloureux qu’il n’arrive pas à juguler.

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« Quelques jours plus tard, jour du départ. »

Les bagages sont déjà sur le « Kannn » quand après le petit déjeuné, toute la petite troupe se retrouve réunis pour ce qui ressemble fort à un adieu définitif, chacun vivant cet instant avec un sentiment différent, mais tous quelque part se sentent tristes d’avoir à se séparer.

Pourtant deux d’entre eux manquent à l’appel, Samuel n’ayant plus donné signe de vie depuis son retour du « Kannn » et ce malgré les recherches menées sur toute l’ile à le retrouver et Kim qui a mystérieusement disparu sans prévenir personne, sans avoir répondu à la demande de Florian de bien vouloir les suivre ou non.

La cérémonie d’adieu ne s’éternise pas, trop de chagrin viendrait sinon à ressortir là où ils font tous d’énormes efforts à se quitter sans verser de larmes.

Une dernière accolade entre pères et fils, en se souhaitant le meilleur et dans un petit « pop » à peine perceptible ceux qui restent voient disparaitre parents et amis, ces derniers pour la plupart à la poursuite de leur but final à rejoindre l’univers qui les a vus naitre.

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« Réunion dans la salle du manoir. »

Ils sont huit assits autour de la table, Thomé et Mickey ayant pris la difficile décision de rester, ne pouvant se résoudre à abandonner leurs parents et leurs amis, ayant de plus ressentis un réel coup de cœur pour Toshio et Tomoya.

Au centre de la table un étrange grimoire aux reflets bleutés amène la curiosité de ceux qui en ignore encore l’origine, mais surtout le rôle primordial qui va être le sien, pour que leur petit groupe puisse vivre indéfiniment sur cette planète en gardant cette jeunesse florissante qui est la leur.

Toshio explique comment l’utiliser en quelques phrases, faisant passer ensuite à chacun de ses amis l’épreuve de reconnaissance qui feront d’eux les protégés de l’ancienne magie de « Penn » qui coule à grand flot dans ses veines depuis la création de son nouveau corps par son père.

Bien sur ils ne ressentent rien de spécial, à se demander même si le charme a fonctionné, mais de cela ils n’en auront la preuve qu’après quelques années, une fois qu’il sera flagrant pour eux qu’ils ont bien reçu la jeunesse éternelle, comme l’a reçu durant des millénaires l’ancien grand maitre du temple de « Linn ».

Vient ensuite une longue discussion sur les projets à venir, chacun d’eux comprenant bien que de rester à juste faire l’amour ne durera qu’un temps avant que l’ennui commence à les prendre.

Toshio développe alors l’idée qu’il a eu avec son père pour l’unification des cinq continents.

- Nous nous séparerons par couple, chacun ayant une mission à long, voir très long terme sur un continent diffèrent des autres.

Il voit bien les doigts qui se tendent à se compter et sourit en prenant de l’avance sur la question à venir.

- Vous vous dites que je ne sais plus compter ! Hi ! Hi ! Mais rassurez-vous ce n’est pas le cas, juste qu’un dernier couple devrait arriver sous peu.
- Qui cela peut-il être ?
- La décision n’est ni encore prise, ni de mon ressort, actuellement elle doit être en plein pourparlers sur le « Kannn ».
- Sur le « Kannn » ? Ils étaient pourtant tous partant pour le voyage ? à moins que…

Toshio sourit à Thomé en comprenant que le fait de se poser la question lui avait donné la réponse.

- … Non ! Ils sont sur le « Kannn » ?
- Oui et normalement s’ils arrivent à se mettre d’accord, deux devraient nous rejoindre et nous aider aussi bien dans notre projet que pour… disons… le reste ! Hi ! Hi !