CHAPITRE 136 : « Environ un million d’années plus tôt ». » « Vaisseau ruche »
CHAPITRE 136 : « Environ un million d’années plus tôt ». » « Vaisseau ruche »
« Une fois de retour à la capitainerie du bord. »
Le lieutenant note l’anomalie dans le journal de bord, tandis que son supérieur et ami, consulte les archives à la recherche d’un cas similaire qui si par chance existait lui permettrait de prendre la décision adéquate.
Hélas pour lui, les archives ne font en aucune façon mention de l’existence d’un roi/frère, si ce n’est antérieur au traiter de paix et à l’exode de son peuple dans les douze vaisseaux, conséquences directes des actions meurtrières de ces derniers.
Un claquement bref détourne son attention vers la messagerie, alors que déjà son lieutenant prend connaissance de l’envoi.
- Quoi encore ?
- Un décret royale capitaine ! Il est codé, nous devons ouvrir le coffre.
Les deux hommes entrent chacun un code que seuls ils connaissent, ils ouvrent la porte du coffre pour en sortir une grille de code qu’ils placent sur le pli royal et qui révèle le message de sa majesté.
Il ne fait aucun doute pour les deux hommes que la reine n’ignore plus rien au sujet des embryons, la convocation stipule bien qu’aucunes traces de cette découverte ne doit s’inscrire dans le journal de bord et ce pour des raisons évidentes de sécurité.
Le message stipule également la marche à suivre et les premières actions urgentes à mener avant de répondre à la convocation.
- Qu’a donc en tête sa majesté ? ignorait-elle réellement qu’elle avait donné naissance à un mâle de pure lignée royale ?
- Aux vues des actions à entreprendre cela ne fait aucun doute.
- Mais notre vaisseau a-t-il les réserves nécessaires pour mettre en œuvre un tel chantier ?
- Sa majesté connait nos stocks, si elle a prise cette décision ce n’est pas sans y avoir murement pensé.
Le capitaine soupire en reconnaissant que c’est sans doute la meilleure décision à prendre et cela même si ça risque de mettre le vaisseau en danger en cas d’accident.
- Interroge les cartes, nous devrons très rapidement nous réapprovisionner des matières premières dont nous aurons besoin, les planètes contenant ces minéraux précieux sont suffisamment rares pour que nous soyons obligés de changer notre route. Pendant que tu t’occupes de ça, je vais répondre à la convocation de sa majesté, à mon retour nous ferons le point de la situation.
- Bien capitaine !
***/***
« Appartement royal. »
Le capitaine entre avec une visible hésitation dans une pièce somptueusement meublée, au fond de laquelle se trouve un imposant bureau derrière lequel est assise la reine.
La mine soucieuse qui marque fortement ses traits, rend encore plus hésitant cet homme qui pourtant n’a pas une réputation de couardise.
La reine s’aperçoit de sa présence alors qu’elle était plongée dans ses propres pensées.
- Entrez donc capitaine, les temps sont suffisamment graves pour qu’il n’y ait besoin d’en rajouter avec le protocole.
Le capitaine se pli néanmoins en deux dans une courbette que son dos ne semble pas apprécier et qui lui rappel à l’ordre son âge déjà bien avancer.
L’heure qui suit met au point le plan consistant à préserver comme il se doit la vie de l’embryon, tout en garantissant au mieux le secret de sa conception, la mise en construction de la navette spatiale avec toute la technologie nécessaire à sa survie, ainsi que le programme spécifique à un éventuel réveil seront à mettre en actions dés qu’il quittera les appartements royaux.
Un délai lui est alors donné qui tient comme de bien entendu compte en priorité de l’échange de consort d’avec un autre vaisseau ruche, il devra donc dans un délai inférieur à vingt années terminer la construction de la navette, trouver une terre d’asile et rejoindre le quadrant galactique du rendez-vous.
La discussion arrive à sa fin quand le capitaine ose pour la première fois une question personnelle à sa majesté.
- Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir sur la raison qui vous a poussé à concevoir un mâle royal ?
- Je ne connais pas la réponse, tout ce que je me souviens c’est que durant un instant je n’étais plus moi-même et ensuite j’apprends sa conception, je suis consciente que c’est là une ignominie de ma part, mais le mal est fait et vous savez aussi bien que moi qu’il est génétiquement impossible à notre ruche d’attenter à sa vie, le plan que j’ai déroulé devant vous est me semble-t-il celui qui nous garantie un délai suffisamment long avant que d’autres apprennent son existence. Le choix judicieux de son lieu d’exile sera ce qui nous laissera le plus de chance de survie, rappelez vous ceci capitaine, le système choisi doit comporter une planète viable pour notre race, mais encore trop jeune pour qu’une civilisation quelle qu’elle soit s’y soit déjà développée, le mieux serait au début de ces premières mutations biologiques en s’assurant néanmoins qu’une suprématie équivalente à la notre y verra le jour.
- Je comprends parfaitement la situation majesté, je vous tiendrais informer de l’avancement au fur et à mesure que des points clés seront atteints.
- Vous pouvez disposer capitaine.
***/***
« Une dizaine d’années plus tard. »
L’inspection de la navette donne le sourire au capitaine, les délais ayant été respecter avec même un petit gain de temps qui permettra d’affiner le programme informatique.
Rassurer sur ce point il retourne à la capitainerie pour vérifier cette fois les rapports des diverses sondes envoyées tous azimuts, dans le but de trouver une étoile de type correspondant aux valeurs requises.
Actuellement ils se dirigent à pleine vitesse vers celle qui semble la plus prometteuse, un système solaire comportant dix planètes dont une à une distance entrant dans la fourchette acceptable, de plus munie d’une orbite stable et d’une lune, ce qui un instant laisse rêveur le capitaine d’avoir découvert un tel bijou, alors que depuis l’exode des douze vaisseaux aucun système rencontrer n’avait révéler des valeurs aussi proches de leur ancienne patrie.
Il se signe, sa pensée allant vers « Cha-A » le dieu bienfaisant qui donna vie à la première ruche et disparu à leurs yeux le jour de l’exode, comme s’il leurs reprochait d’avoir détruits leur monde natal.
Le lieutenant se signe à son tour, comprenant où dérive l’esprit de son capitaine et qui après moultes discussions philosophiques et autres, s’avèrent être dans la même direction que le sien.
- « Cha-A » nous donne une nouvelle chance…
- Espérons qu’elle ne sera pas gâchée comme la précédente.
- Crois-tu toi aussi que peut-être il en serait l’instigateur ?
- Qui d’autre que lui pourrait-il agir de la sorte sur la conscience de notre reine et lui faire concevoir ce qu’elle-même n’aurait jamais ne serait-ce envisager un seul instant de faire.
- Louer soit cette terre qui va recevoir notre dieu, ne devrions-nous pas surveiller de près ce qu’il en adviendra et peut-être serait-ce là l’occasion de cesser notre errance et de nous poser de nouveau sur un sol accueillant.
Le capitaine sourit car les paroles de son lieutenant reflètent ses propres pensées, pourtant l’idée quoique tentatrice n’en est pas moins folle car il n’est pas dans leurs natures de vivre en paix et ils feraient nécessairement les mêmes erreurs en détruisant tout ce qui à leurs yeux est inutile ou contrecarrerait leur suprématie.
- Je pense qu’il est préférable qu’il s’y retrouve seul à modeler une civilisation moins égoïste si la chose est possible.
- Je comprends mais il reste un facteur inconnu, à savoir si son physique une fois revenu à la vie sera semblable à ceux de la civilisation en place, le cas contraire amènera plus de difficultés que de facilités.
- Si c’est la volonté de « Cha-A » qui a initié ce que nous vivons actuellement, alors nul doute qu’il a aussi prévu toutes les éventuelles difficultés.
Les deux hommes se signes à nouveaux avant de reprendre leurs places devant les écrans de contrôle, l’un d’eux montrant par un point rouge leur destination au milieu du tout nouveau amas d’étoiles découvert par l’une de leurs sondes.
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