Il acheva sa réunion de fort méchante humeur. Rien n’allait comme il le souhaitait : son principal fournisseur en tissu était impliqué dans une affaire de corruption et il craignait que sa société n’en subisse les répercussions, même si, bien sûr, cette dernière n’en était aucunement impliquée.

Pour couronner le tout, son directeur des ressources humaines, en arrêt-maladie depuis quinze jours, n’était apparemment pas en bonne voie de guérison. Le pauvre homme luttait contre cette redoutable maladie qu’est le cancer, et celui-là était grave car il affectait cet organe vital qu’est le foie.

Il s’assit à son bureau et se prit la tête dans les mains. Il avait envie de tout envoyer valdinguer et de… Mais dans le fond, de quoi avait-il réellement envie ?

Oui, peut-être passer un moment avec ses enfants, si innocents et si beaux. Ce soir, il leur demanderait ce qu’ils aimeraient faire pendant le week-end, et il leur consacrerait tout son temps. Peut-être les emmener au zoo de Fréjus ? Il les avait un peu trop délaissés ces derniers jours. Heureusement que sa sœur Rosa s’occupait beaucoup d’eux, surtout de la dernière, Lola, puisqu’elle avait elle-même une fille du même âge. Et Mathieu, à douze ans, se considérait un peu comme un « grand », il avait beaucoup de copains et allait et venait plus ou moins à sa guise.

Oui, il ferait cela, car Olivia n’était qu’un passe-temps sexuel, elle ne lui apportait rien d’autre.

18 heures : pas d’autre réunion, ni de rendez-vous en vue. Il décida de se rendre dans sa salle de sport. Une heure à solliciter son corps et à faire le vide dans sa tête lui ferait le plus grand bien.