Cher Journal
Soleil,
j'ai perdu le contrôle. Sous un ciel chargé d'électricité, mon esprit s'est égaré. Mes doigts sur une peau fine, la rage au cœur, un vague à l'âme sur mes tourments étourdissants. J'ai somnolé le temps d'un court instant.
Comment ai-je pu m'absenter si peu mais si mal finalement ? Dis-moi, chère Loupiote, tu t'éteins et mon cœur se plaint. Puis-je te trouver dans un regard opalin ? Sans sa présence, mon subconscient aliéné aurait vociféré ses obscures fureurs. Et pourtant, effacées sont mes tristes faveurs.
Quelques lueurs perdues mais dans un océan cristallin, en silence je lutte. Je nage, ou j'essaie, et puis parfois j'espère une caresse apaisante. Un toucher empreint de tranquillité, quelques bribes d'éternité, mon âme en sécurité.
Mais, Lumière, dans un soupir du temps, un souffle de vent, mes envies se meurent en suffoquant. J'ai taché la chair fragile d'une gorge délicate lorsqu'Ombre a susurré ses attentes brûlantes.
Dans un mutisme affolant, mes cris d'agonie, sans bruit, se réverbèrent contre les parois d'un organe atrophié. Mais les doigts d'un homme ont effleuré ma peau marbrée, jusqu'à atteindre un esprit malmené.
Qu'en sera-t-il de ses caresses, de ses baisers ? Qu'en sera-t-il de nos moments apaisés lorsque Chicago brûlera les derniers espoirs qui sont nés un jour isolé ?
Et, je désire sa présence pour calmer ma peine et nourrir ma haine mais nos mondes sont deux sombres opposés.
Alors, Lumière, à quand mon instant de paix ?
Quand seront noyés mes obscurs regrets ?
Quand seront effacés mes noirs secrets, et hurlés mes jolis souhaits ?
Quand viendras-tu me sauver ?
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