La sirène et le noble

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Il était une fois, très loin, très loin dans le royaume, la capitale du Temps était traversée par un grand fleuve. Ses rives étaient très calmes et personnes n'y venait, son eau cristalline lui donnait la réputation de "fleuve trop calme", nom qui n'était pas très flatteur. Les gens avait peur de ce fleuve trop calme, beaucoup trop calme, ils interdisaient à leurs enfant de s'y rendre, craignant que le calme de son eau soit le signe d'un mauvais présage.

Un jour un noble marchait le long du chemin bordant le fleuve, il n'aimait pas non plus le fleuve, mais cet endroit était parfait : il ne risquait pas de rencontrer un paysan bouseux ou un de ces mioches indisciplinés. Le noble n'aimait pas le peuple, il les jugeait trop oisifs, ils ne se doutaient pas de tous les problèmes qui existaient dans le royaume et cette ignorance avait le don de l'agacer prodigieusement. Les roturiers ignoraient les problèmes du pays mais lui ignorait la légende du fleuve.

Alors qu'il marchait il entendit une voix, une voix douce et mélancolique qui chantait d'une clarté que le fleuve aurait à envier. Le jeune noble regarda sur l'autre rive du fleuve et il vit la plus somptueuse des créatures.

Une jeune fille trempait ses pieds dans les eaux froides du fleuves, ses longs cheveux chocolats jonchant sur le sol, le dos droit, ses yeux clairs, elle chantait, ses bras dénudés, elle chantait, sa silhouette caché sous une robe blanche lui donnait l'air innocent d'une toute jeune adolescente.

Le noble ne pouvait détacher son regard de la jeune fille, mais sa raison repris le dessus et il partit. Telle était sa surprise lorsque le lendemain, son esprit l'emmena sans le vouloir le long du fleuve.

Il revint encore et encore et il revoyait toujours la jeune fille.

Un jour il n'en put plus, il revoyait sans cesse la jeune fille, ses longs cheveux bouclés et bruns, sa peau semblable à de la porcelaine.

Il revint au fleuve et voulut appeler la jeune fille, la jeune fille leva la tête et elle lui sourit. Ce sourire fit l'effet d'un coup de poignard au jeune homme. Il sauta et traversa le fleuve.

Arrivé vers le milieu du fleuve, il reprit son souffle et ouvrit les yeux, force de constater que quelque chose se tenait devant lui. Des pieds, de longs cheveux bruns volaient dans le sens du vent.

La jeune fille se tenait debout sur l'eau tandis que le jeune homme était dans l'eau profonde jusqu'au cou, elle se pencha et prit le visage du noble entre ses mains avec force et plongea ses yeux dans les siens. Ce n'étaient pas des yeux doux...des yeux monstrueux emplies de folie, ses yeux étaient ternes et écarquillés puis elle étira un sourire cruel...sourire qui fit frissonner le noble.

Sans que le jeune noble ne put faire quelque chose, la jeune fille l'entraîna au fond de l'eau, son cou si fins se fendit, un tissu pâle se tissa entre ses doigts, ses jambes s'unirent et se couvrirent d'écailles.

La sirène emporta cet homme naïf dans les abysses du fleuve et personne ne les revit depuis.

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