Retour
La rue.
Retour dans la rue.
Retour à la rue.
*************************
Les gens pensent qu'ils connaissent bien leur ville.
Erreur !
Ils ne la connaissent pas.
Pour connaître une ville, il faut s'y perdre et y passer plusieurs nuits.
Pour connaître une ville, il faut y vivre dans la rue !
***************************
Fanny se retrouvait sur le toit d'un immeuble abandonné, une fois de plus.
Et Fanny pensait...à sa ville...
Dans ma ville, il y a des quartiers.
Des quartiers bien séparés. Coupés par des rues à angle droit.
Une ville gigantesque.
Je n’en ai même jamais fait le tour.
Je la soupçonne de continuer à grandir.
La nuit, ma ville vit.
Dans ma ville, il y a des rues.
De jolies rues, bien droites, avec des immeubles tous identiques.
Une belle ville.
La nuit, je la regarde.
Elle est dangereuse, ma ville.
Elle s’étire dans la nuit, comme un fauve qui baille.
Claquements de mâchoires.
Ce sont les dangers de la ville.
************************
La ville, la nuit.
La vie bascule dans un autre dimension.
Les fauves vont boire et tuer, se défouler.
Les proies se cachent et espèrent passer inaperçues.
Alexia devait être quelque part, dans la ville.
Une proie...
La question était : les fauves l'avaient-ils attrapé ?
Fanny interrogeait.
Marchait et déambulait.
Fanny cherchait.
Mais la ville pouvait être un marais salant.
On s'y enfonçait et on disparaissait.
Plus aucune trace de notre passage.
La ville était mortelle.
" Alexia ? Quelle Alexia ? Je ne connais aucune Alexia. Une pute ? Une immigrée ? Une fille-mère ? Une droguée ? Une noire ? Une beur ? Une manouche ?
- Non, non. Juste une fille.
- Je ne connais pas d'Alexia."
Alexia...
La ville l'avait-elle tuée ?
Annotations