Un trajet en enfer, mais pas plus de 3h quand même

13 minutes de lecture

Alors même que j’attends sur le quai l’arrivée de mon train je sens que ce trajet ne va pas être… normal. Pour une fois j’ai décidé, un peu forcée, de ne pas être en permanence sur mon téléphone ou un autre écran. J’ai prévu un livre, un carnet et un stylo feutre pour écrire ou gribouiller et n’ai même pas pris un casque pour écouter la musique et ainsi me couper de mes compagnons de voyage. En les voyant tous le visage absorbé par leur téléphone, silencieux et ignorant leur accompagnateur s’ils en sont pourvus, je sens une pointe de fierté naître en moi.

J’ai le sentiment d’être une rebelle, supérieur à ces moutons incapables de vivre sans ce petit appareil qui les rend esclave. Bien sûr j’oublie à cet instant que ce qui m’a poussé en premier à cette sobriété numérique c’est le fait que le mien est en réparation et celui que j’ai en ma possession est très limité quant à ses applications possibles. Bref à cet instant je préfère m’enorgueillir d’une prise de décision imposée plutôt que de me sentir diminuée ; tel l’enfant qui porte des habits bon marché au milieu de ses camarades affublés de marques dispendieuses. Et puis j’aurai pu prendre un casque et télécharger des films même sur ce vieux portable après tout, j’ai le droit de prendre les autres de hauts !

Je sors mon livre, et m’adosse à un poteau en attendant et dès que l’annonce d’approche retentit tout le monde abandonne ce qu’il était en train de faire pour se préparer à être le premier à monter. Contrairement aux autres ce n’est pas pour poser mes valises à la meilleure place, j’ai juste un sac à dos, mais c’est pour éviter d’être bloqué derrière ceux qui ont d’énormes valises et mettent une éternité à les ranger. Rapide et efficace pour atteindre ma place et enfin me plonger dans ce nouveau livre.

Je joue de malchance et manque de me faire renverser par une mamie avec valise à roulette qui me coupe la route et me roule presque le pied. Pas grave, je serre les dents et retiens un "Vous auriez au moins ou vous excuser" en voyant cette vielle dame plus paniquée qu’une biche dans les phare d’une voiture. Je boite jusqu’à ma place et deuxième malchance, me voilà dans un carré. Habituellement j’évite d’être en haut, car tous les enfants préfèrent être en haut pour la vue mais leurs parents, pour préserver leur ouïe, les tiennent sages non pas avec la vue mais avec des dessin-animés sans casque. Aujourd’hui je suis en haut, pendant les vacances scolaires et dans un carré. Au moins il n’y a pas d’enfant dans le carré, juste celui d’à côté et dans les 2 autres de la voiture, moyenne d’âge des enfants maternelle. Je me retrouve avec à ma gauche une dame plus vieille que moi et un homme de mon âge en face de la dame. Je pense avoir enfin de la chance jusqu’à ce que l’homme oublient qu’il n’est pas seul se met en travers de son fauteuil quand il comprend que personne ne se placera à côté de lui et étale ses jambes jusqu’à empiéter sur mon petit espace de voyage.

Je prends mon mal en patience et décide qu’une fois le train en marche je partirai à la recherche d’une banquette libre dans les intercirculations. Bingo celle à proximité de mon siège est disponible, je fonds dessus comme un rapace avide de tranquillité. Le peu de temps passé entre les l’inconfort de mes jambes et les parents bobo du petit Hippolyte, parce que pour un enfant aussi éveillé que le leur c’est un prénom évident à écrire (il est sûrement HPI mais ils ne veulent pas le faire tester comme un rat de laboratoire) ont beaucoup épuisé ma capacité à toléré mes congénères.

Plus je vieillis moins je tolère la bêtise humaine, enfin tout dépend qui en fait preuve car dans mon métier j’y suis confrontée mais les gens que j’y côtoie n’ont pas eu les mêmes chances que la majorité et ceux-là par contre me donne envie de les aider. Je suis une sorte de Mère Theresa misanthrope. Dans ces condition un voyage en train qui signifie proximité et enfermement peut être très difficile à supporter pour moi. Les banquette sont l’idéal car les gens ne restent pas à proximité des autres pour passer leur coup de fil et préfèrent trouver un peu d’intimité pour leur échange. Une ampoule est grillée mais il y en a une et entre le plafonnier et la fenêtre j’ai assez de lumière pour lire tranquillement.

Je m’installe enfin au calme sur ma banquette, les jambes étendues, le dos calé grâce à mon manteau prête pour le voyage pendant le voyage, quand soudain un homme surgit de la voiture d’à côté. Son téléphone collé à l’oreille il hurle dans le micro car tout le monde sait que lorsque la connexion est mauvaise crier permet une meilleure réception et au lieu de passer son chemin en me voyant il décide de s’arrêter devant moi bloquant une de mes sources de lumière. Je souffle, me tortille pour voir un peu mieux et il semblerait que cela fasse sont effet car il finit par couper court à la conversation (il ne parlait même pas français, sa conversation aurait peut-être pu m’intéresser quitte à en être le témoin forcée).

A nouveau seule, je n’ai pas le temps de savourer ma chance revenue que le train s’arrête à l’escale suivante. Les entrants et les sortant se croisent facilement, le nombre de sortant étant très restreint. Tout le monde est à sa place quand le train repart. Je retourne à ma lecture quand un autre homme débarque avec son téléphone. Au moins je comprends ce que lui raconte mais ce n’est absolument pas intéressant, des histoires de plannings, de site, de déplacements. Je lève les yeux pour voir à quoi il ressemble.40-50 ans, jean large, sweat large, casquette et baskets. Il s’exprime comme les ados des années 90, ma génération, il a bien vu ma présence mais ne semble pas dénier descendre les quelques marches qui nous garantiraient un respect mutuel de l’inimité de chacun. Il semble déterminé à me faire profiter de ses échanges téléphoniques, d’autant plus qu’ils sont vraiment sans utilités pour ce qu’il doit faire en arrivant. Je crois mon calvaire terminé lorsque la connexion décline. Seulement l’homme connecté demande à son interlocuteur de basculer sur WhatsApp, le wifi du train permettant d’éviter les coupures.

A ce moment précis je regrette de ne pas avoir pris mes écouteurs et me dit que je devrais investir dans un casque anti-bruit pour les fois où je dois prendre les transports en commun ou dans les musées. Vivre dans le monde du silence mais en choisir son départ.

Je râle intérieurement, maudissant ce crétin de perturber ma tranquillité avec sa logorrhée, que cette fois c’est mon odorat qui se sent agressé. Je cherche son agresseur du regard et apparait devant moi une vielle femme étrange. Elle passe devant moi, avec son caddie de course, les yeux charbonneux, la mine creuse, les cheveux en une savante bataille et laissant derrière un brouillard écœurant de parfum de grand-mère. Cette fois c’est à son tour de poser son regard sur moi, elle a ce regard qu’on les gens mystiques, pour ne pas dire fou. Je l’aurai bien vu m’accoster dans la rue avec son caddie et m’attraper la main en me disant qu’elle voit quelque chose dans mon futur. Mais un grand malheur, je ne la vois pas prédire de bonne choses celle-là.

Elle descend, puis remonte au bout de quelques minutes puis part à travers la voiture suivante. Je l’observe et la vois regarder partout, comme si elle était à la recherche d’autre chose que d’une place assise, car il y en avait quelques-unes de libre, la mienne par exemple que j’avais abandonné pour fuir les discussions entre Hippolyte et ses géniteurs.

Je regarde donc cette femme s’éloigner et je me mets à l’imaginer arpenter le train en long, en large et en travers. Regardant partout, et même à travers les gens allons savoir, trainant son caddie avec elle. D’ailleurs que peut-il y avoir dans son caddie ? Qui prend le train pour un long trajet avec ça en guise bagage ?

Cette femme me parait à la fois effrayante et intrigante. J’ai envie de la questionner mais je préfère laisser mon imagination vagabonder comme elle entre les sièges. Et puis j’ai peur de ce qui pourrai se passer.

Soit sa réponse sera terriblement banale, je serai déçue puis avec ma chance elle se mettra en mode consultation chez le psy et me vomira sa vie fade. Soit ce regard mystique qui me glace est en réalité celui d'une folle et elle aura oublié de prendre ses médocs justement aujourd'hui. Dans ce cas l'histoire pourrait prendre une tournure que je ne suis pas prête à affronter.

Retour à ma lecture, cela reste la décision la plus raisonnable car je suis enfermée dans ce train encore quelques heures et je ne veux pas gâcher la tranquille qui semble enfin s'offrir à moi

Quelques pages plus loin l'Univers semble voiloir me faire un cadeau. Le contrôleur au moment de lire mon nom sur le billet lève les yeux et me reconnaît. Il est surpirs de voir que je suis dans l'inercirculatio alors que j'ai un numéro de siège et que je lui explique, juste le début pas la vieille folle, il regarde son petit engin électronique et me dit que je peux aller en première classe, il me donne un numéro de voiture et de place. Je traverse les clase de seconde en mode conquérante, le regard condescendant si l'un de ceus assis me regarde, puis une fois la traversée des premières classes attaquée j'ai plus un sentiment d'impostrice car je sais que je n'ai pas payer le même pris qu'eux et que je ne suis là que part piston.

Joie du fauteuil isolé, plus large et sans accoudoir à partager. Il faut tout de même que je partage ce plaisir, et une table, avec un monsieur en face de moi mais il est trop absorbé par l'écran de son téléphone pour faire attentio à moi. De plus il a la délicatesse de ne pas prendre toute la place avec ses jambes sous la table. Mon bonheur est presque complet, je navigue à nouveau entre mon livre et le paysage qui défile. Au fur et à mesure que le brûme se dissipe je regarde un peu plus le paysage. Il est si différent de celui dnas lequel je vis. Des plaines vertes avec des maisons parcimonieusement dispersées, des ville quels minutes plus loin qui représentent en réalité des dizaines de kilomètre. vu l'allure à laquelle nous roulons.

Dans chacun de ces endroits je serai une étrangère avec un accent rigolo.

Avant que je commence à partir dans un nouveau récit sur la terre ferme cette fois, mon, attention est attirée par la porte qui s'ouvre. Je suis placé au début du wagon et face à la porte, l'emplacement idéal pour l'observatrice que je suis car je peux voir le balai des gens qui vont au toilettes ou passer des coups de fils sur la plateforme. tenter de deviner si la converstaion est agréable ou non en étudiant leur gestuelle, mais cette fois ce n'est pas quelqu'un qui sort ou revient à sa place, non c'est à nouveau la veille au regard noir !

Qaund la porte s'ouvre j'entend un "tatatatammmm" qui résonne dans ma tête le temps où elle pose à l'entrée de la voiture. Moi qui avait fini part la chasser de mon esprit je dois lui faire face à nouveau et elle ne met pas longtemps à envahir l'espace que j'avais libéré.

Sa présence et son odeur devienne oppressante pour moi, les autres ne le saven pas encore mais nous sommes l'ultime partie du train qu'elle n'a pas encore visité et si la foudre de la malédiction doit s'abbatre, oui j'ai fini par décidé qu'elle était une vielle sorcière, ce sera sur l'un d'entre nous.

Elle s'avance bien droite presque crispée, a-t-elle senti celui ou celle vers qui des forces obscures la pousse. Je retiens mon souffle quand elle passe devant moi, pour l'odeur autant que par peur. In exorablement elle tire son caddie derrrière elle et regarde partout... Qui va-t-elle maudire ? Quelle sort va-t-elle lancer ? Ou alors c'est bien une folle et elle a un fusil dans son caddie et elle va commencer par ici pour laisser plus de chances à ceux de secondes classes de s'en sortir et le cadeau que l'Univers m'a fait et en fait empoisoné. Je l'entend qui reveint vers la porte d'entrée et de sortie pour le coup. Si elle se retourne vers nous c'est certain elle va sortir son arme et ouvrir le feu sur nous.

Elle franchit le seuil, la porte se ferme, mon esprit se clame et je ris intérieurement de ma bêtise et là elle se retourne. J'ai l'impression qu'elle me fixe moi, merde la méldiction c'est pour moi. Je ne sais plus où me mettre et me tortille sur mon siège. Je la regarde, je ne la regarde pas, jela regarde, je ne la regarde pas. Tant de petits coup d'oeil pas du tout discret vers elle sans qu'elle ne bouge d'un millimètre. Cela semble durer une éternité, mais elle finit par se diriger vers les toilettes, tout cela n'a dû dure qu'une minute.

Je m'apaise et tenter de continuer mon livre. Je jette régulièrement un regard à la porte des toilettes pour la voir ressortir et ainsi pouvoir me cacher sous la table si elle sort avec un fusil. Presuqe un centaine de pages sont écoulées quand une autre dame venue d'en haut, le haut de la voiture pas du ciel, appui sur le bouton d'ouverture des toilettes. Je m'attend à ce qu'elle ne s'ouvre pas mais elle s'ouvre sur les toilettes vides. La vieille femme au regard noir avaiy quitté les lieux sans que je ne m'en soit rendue compte.

Habituellement le moindre petit bruit me dérange, et cette fois alors que j'étais en état d'alerte et que cette femme était assez bruyante avec son caddie, je n'avais rien vu. Elle semblait avoir disparue sans que je ne m'en sois rendue compte.

Après tant d'émotions, et pour en avoir le coeur, je décide d'aller moi aussi dans ces toilettes une fois qu'elles sont libres.

Une fois à l'intérieur absolument rien, même pas un reste d'effluve de son parfum. Je m'assois pour faire ma petite affaire et mon regard se pose sur la partie lavabo de l'espace. Je bloque sur un filet d'eau qui semble s'écouler du robinet, esthétiquement dissimuler dans un bloc de métal au-dessus du bac. Mais non, je ne distingue aucun mouvement dans ce liquide. Peut-être du savon alors, plus gélatineux il a pu plus ou moins sécher et se figer. Mais en core un thérie de réfuter car je remarque que le début de ce truc ne provient pas de sous le bloc mais du devant.

Losrque je me met debout, je constate que pour une personne plus grande que moi, chose qui n'est pas du tout difficile, et qui serai pour vu d'un sexe masculin... mon imagination fait des sienne à nouveau. Après être parti à la poursuite d'une vielle femme, me voilà en train de tenter d'élucider le mystère de la tâche et de vouloir démasquer un potentiel pervers.

Si ce liquide était ce que j'avais fini par penser qui pouvait bien se branler dans les toilettes d'un train bondé pendant des vacances scolaires, même si c'était celles de première classe ! Qui pouvait faire cela ? Pourquoi ? Etait-ce un voyageur d'une voiture venant accomplir son méfait dans la nôtre trop honteux ? Ou bien un homme dans la voiture que j'occupais, assez confiant et pervers pour faire cela et contempler les personnes qui sortiraient des toilettes après lui ? Je peux comprendre que certains homme aient du mal à se retenir mais un homme sain aurait visé les toilettes ou au moins nettoyer après lui.

Etait-ce une forme de fétichisme où l'exciataion viendrait du fait d'imaginer les autres devoir faire face à son sperm pendant qu'ils sont dans une position de faiblesse ? Un amoureux des trains excité par les vibrations du voyage ? Tellement de possiblité commencent à affluer dasn mon cerveau qu'il faut que j'arrête.

La tentation de toucher et peut-être sentir cette chose est grande mais vraiement trop dégueu pour moi. j eme nettoierai les mains avec mon liquide antiseptique une fois à ma place.

Pendant que je retourne sagement à ma place, je suis tout de même tentée de dévisager tout les hommes de la voiture. Ils ont l'air tous si paisibles absorbés par leurs écrans ou endormis. Devrais en fixer un ou deux avec un regard accusateur qui dirai "je sais que c'est toile pervers des toilettes !" jusqu'à ce que j'en trouve un qui se tortille à force d'être mal à l'aise ou au contraire qui me ragarderai avec défis à son tour.

Mauvaise idée si je tombe sur un vrai obsédé il pourrait croire que c'est appel au sexe et non en vérité je veux savoir ce qu'il va arriver aux personnages de mon livre. Avant de le prendre en main, je saisis mon carnet et un stylo, peut-être que si j'écris tout cela je pourrai oublier, me concentrer à nouveau et finir ce livre avant la fin du voyage.

Je vais mettre le point final quand un dernière hypothèse s'impose d'elle même. Et si ce liquide était en fait un ectoplasme, résidus de la vieille dame au regard noir.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Juliem ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0