Chapitre 32 : Le Village Des Curieux
Le jour s’était levé, baignant la terre d’une lumière dorée. Après leur séparation avec Herobrine et la terrible vérité qu’il leur avait révélée, Alex et Steve avaient repris la route, le cœur lourd. Pendant des heures, ils avaient marché en silence, chacun perdu dans ses pensées. Herobrine avait tué Zane et Phaylinn, mais il pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour lui. En repensant à eux, Alex et Steve eurent le cœur lourd, ils regrettaient qu'ils ne soient plus parmis eux.
C’est en fin d’après-midi qu’ils arrivèrent enfin devant un village. Il était animé : des villageois allaient et venaient, échangeant des ressources, discutant, réparant leurs maisons. Mais dès que Steve et Alex mirent le pied sur la grande place, un silence pesant s’installa.
Tous les regards se tournèrent vers eux. Un homme s’avança, un joueur comme eux, vêtu d’une armure de fer cabossée. Ses yeux fatigués scrutèrent Alex et Steve avec espoir.
"Vous revenez du Nord, pas vrai ?" demanda-t-il d’une voix grave. Steve hocha la tête, perplexe. "Vous avez vu quelque chose ?" reprit un autre joueur, une femme aux cheveux courts et au regard inquiet. "Quelque chose d’inhabituel ? Des signes de lui ?"
"De qui ?" demanda Alex, même si elle devinait déjà la réponse. Le premier joueur prit une profonde inspiration. "Herobrine."
Un frisson parcourut l’assemblée. Les villageois et les autres joueurs se rapprochèrent, l’angoisse et la curiosité brillant dans leurs yeux. "Il rôde encore dans ces terres," murmura un vieil homme. "Certains disent qu’ils l’ont aperçu, d’autres affirment qu’il hante les ruines à l’Est... Dites-nous, est-ce vrai ? Avez-vous croisé son regard blanc ?"
Steve et Alex échangèrent un regard. Devaient-ils vraiment raconter ce qu’ils avaient appris ? La trahison d’Herobrine, la part d’âme volée à Smile, la malédiction qui le rongeait... tout cela n’était pas qu’une légende. C’était la réalité.
Alex prit la parole en premiere. "Oui," dit-elle d’une voix ferme. "Nous l’avons vu." Un murmure parcourut la foule. Certains joueurs serrèrent leur arme, d’autres reculèrent légèrement, comme si prononcer son nom pouvait suffire à l’invoquer.
"Alors, c’est vrai..." souffla une jeune fille, son regard tremblant d’émotion. "Qu’a-t-il dit ?" demanda un joueur plus âgé, les bras croisés. "Que veut-il ?"
Steve hésita avant de répondre. "Ce qu’il veut ? Peut-être rien... ou peut-être tout. Il est maudit, piégé par un pouvoir qu’il ne contrôle plus. Il est plus qu’un simple spectre... il est une part de ce monde, et il ne pourra jamais s’en détacher."
Une voix se distingua "Alors pourquoi ne vous a-t-il pas tués ?"
Steve et Alex se retournèrent. C’était un joueur robuste, une épée en diamant à la ceinture, le regard dur. "Herobrine n’a jamais épargné personne," insista-t-il. "Il détruit tout sur son passage. Pourquoi êtes-vous encore en vie ?"
Un murmure d’approbation parcourut la foule. Alex ouvrit la bouche pour répondre, puis hésita. C’était une bonne question. Steve prit une grande inspiration. "Parce qu’il n’en avait pas besoin."
Les villageois échangèrent des regards troublés. "Pas besoin ?" répéta un homme en armure de fer. "Ça veut dire quoi ?"
Alex fixa le sol un instant avant de relever la tête. "Quand on l’a rencontré, il aurait pu nous tuer en un instant. Il n’avait qu’à lever la main, et on aurait disparu... Mais il ne l’a pas fait."
"Pourquoi ?" insista un autre joueur. Steve croisa les bras. "Parce qu’il voulait parler."
Un rire amer éclata dans la foule. "Parler ? Herobrine ne parle pas ! Il massacre, il hante, il traque ! Pourquoi vous ?"
Alex serra les poings. "Parce qu’on est comme lui."
Un silence glacé tomba sur la place.
Steve hocha lentement la tête. "Pas entièrement. Mais on est des joueurs. On ne fait pas que fuir ou prier pour que la nuit passe. On affronte ce monde, on forge notre propre histoire… comme lui. Et c’est pour ça qu’il nous a laissés en vie. Parce qu’il voulait qu’on comprenne."
Les regards se baissèrent. Le vieil homme qui avait parlé plus tôt secoua la tête. "Alors... il vous a choisis ?" "Peut-être," souffla Alex. "Ou peut-être qu’il voulait simplement quelqu’un à qui parler, après tout ce qu’il a fait."
Le vent souffla doucement sur la place, soulevant un nuage de poussière. Finalement, un villageois murmura : "Si même Herobrine cherche à parler… alors peut-être que tout n’est pas perdu." Personne ne répondit.
Mais quelque part, loin dans l’ombre du crépuscule, une paire d’yeux blancs brillait toujours, tapis dans l'ombre, regardant de loin ce qui était entrain de se passer.
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