Epilogue
- Agent Summers faites-moi un rapport de votre mission.
L’Agent James Summers se tenait assis dans le fauteuil club de cuir de son supérieur, comme il s’était déjà tenu plus de cinquante fois, pour faire un rapport circonstanciés des faits sur le dossier Bernstein. Par la fenêtre numérique il faisait nuit. Il jeta un coup d’oeil rapide sur sa montre, par réflexe, mais savait déjà ce qu’il allait voir. 17:12. Il ferait réellement nuit dans une heure au minimum, mais Satanas avait l’habitude de programmer ses fenêtres sur nuit lorsqu’il lui demandait ses rapports. Cela créait une ambiance feutrée qui favorisait les échanges. Satanas adaptait ses fenêtres à son public, avec un autre agent, Summers savait qu’il utilisait une image de plage.
De l’autre côté du bureau, les yeux baissés sur le dossier comme pour scruter la moindre erreur d’organisation, de déroulement, peut-être même juste de frappe, Satanas attendait calmement la réponse. Il n’avait pas levé la tête pour poser la question, il l’avait même articulée dans un souffle. Presqu’un chuchotement.
Summers ne tarda pas à répondre. Même s’il était plutôt fier de la réussite de sa mission, ce genre de situation le mettait mal à l’aise et il ne voulait pas faire traîner les choses.
- J’ai eu l’idée d’Eurydice à la lecture du dossier Bernstein. En fait, tout le projet Cheval de Troyes portait principalement sur Rachel et…
- L’« objectif » agent Summers, l’« objectif ». Vous ne vous rappelez pas votre formation ? Pas d’implication personnelle, pas de nom, pas d’identification, pas d’attache. Les attaches et les sentiments sont les pre…
- ...miers pas vers l’échec. Oui je sais monsieur. Mais vous savez comment je suis, c’est aussi comme ça que je suis efficace. Bref. Je pensais que l’approche de Cheval de Troyes était une mauvaise approche… Euh… Disons, une approche trop restrictive. L’opération n’envisageait qu’un seul versant. Je pensais qu’atteindre notre… objectif… par le biais de sa mère me paraissait plus judicieux, et plus discret. Seulement voilà, malgré toutes mes relectures de dossier il n’y avait pas la moindre aspérité sur elle. J’en étais là de mes réflexions quand j’ai enfin trouvé la faille : à son accouchement elle a été séparée de son bébé pendant quelques dizaines de minutes. Et là… Toutes les études montrent que quatre-vingt-quinze pour cent des gens qui se sont trouvés dans cette situation gardent au fond d’eux le doute qu’il ne s’agisse pas de leurs bébés.
A partir de là nous avons oeuvré pour instiller dans son esprit un doute raisonnable.
Je tiens à souligner le travail remarquable de l’équipe du Dr. Stillman qui a réussi à mettre sur pied toute une falsification de pièces médicales allant du simple papier d’admission à la création d’un caryotype. Tous ces papiers ont ensuite été intégrés dans les différentes bases de données, depuis l’hôpital jusqu’aux archives municipales.
Une fois le doute instillé dans l’esprit de Sarah Bernstein, il ne nous restait plus qu’à aller récupérer Rachel chez elle en faisant croire à une intervention des services sociaux mandatés par la justice pour mettre Rachel en famille d’accueil.
Deux obstacles de taille devaient être anticipés.
Le premier et de taille, était le projet Cheval de Troyes. S’il était appliqué nous prenions le risque d’une panique générale.
Le second était que ni Sarah ni Rachel n’adhèrent aux Services Sociaux.
Le second problème s’est résolu avec force falsification et une bonne dose de persuasion. L’Agent 359 m’est tout de suite apparue comme la meilleure. Elle a fait un excellent travail d’influence mentale. Par ailleurs, elle fait partie des Amazones, elle était donc la mieux placée pour le cas où Rachel interviendrait.
Le premier problème était un vrai risque car Rachel risquait de ne pas pouvoir se contrôler et tuer des tas d’innocents.
Par ailleurs il fallait contrôler la foule et les média si jamais Cheval de Troyes était activé.
- Que faîtes-vous de la Prophétesse ? Si elle nous a demandé d’appliquer Cheval de Troyes c’est qu’il y avait des raisons.
- Je ne remets pas en question la Prophétesse, seulement nous avions estimé les risques. Et il fallait trouver une alternative. Pour maîtriser au mieux tout cela, nous avons détourner les ondes télé de la maison. Puis avons diffusé un vieux journal de deux jours avant au cas où Sarah prévoyait d’allumer la télé. Elle ne verrait pas le carnage et serait moins tentée de faire une chose imprévue ou de poser des questions.
Quant aux gens susceptibles de quitter précipitamment leur maison par effet de panique, nous comptions sur les messages radiodiffusés pour appeler au calme. Au pire, ils recevraient eux-mêmes les signaux TV que nous diffuserions et ne seraient donc pas au courant de la situation.
Au final il me semblait que le meilleur plan consistait à faire en sorte que ce soit sa mère qui la convainc de partir avec 359. Si nous avions joué la carte des services sociaux faisant appliquer la loi, nul doute que Rachel s’y serait opposée. Alors que si l’idée venait de sa mère, elle serait plus encline à l’accepter.
Quant à sa mère, comme nous l’aurions déjà bien convaincue que sa fille n’était pas sa fille, elle n’aurait eu aucun mal à la laisser partir.
En conclusion, cette mission fut un franc succès. Et ceci est pour une bonne part dû au personnel avec lequel j’ai eu la chance de travailler.
- Je vois. Je vous remercie agent Summers. Vous pouvez disposer.
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Satanas se trouvait devant ses supérieurs hiérarchiques : les responsables de sites. Lui était responsable d’un service, et au-dessus de lui se trouvaient les responsables d’antenne, des sites. Ceux qui coiffaient tout le monde. Et au-dessus d’eux, il y avait… les Autres.
A chaque fin de mission il devait faire son propre rapport de situation à ces gens-là. Il avait toujours détesté faire ses rapports à ces types. Vu de l’extérieur on eut dit un tribunal. Ils étaient six assis en ligne sur une grande table crème, chacun avec une copie de son rapport, un stylo et un surligneur, et un verre d’eau. Ils ne vidaient jamais le verre d’eau mais ils devaient sans doute se dire que cela mettait en confiance. Le surligneur mettait en valeur les points sur lesquels ils attendaient des précisions. Le stylo notait les réponses lorsqu’elles leur convenaient.
Sur une table face à eux, à environ cinq mètres de distance, sur laquelle était posé un micro, Satanas était assis tout seul. Attendant qu’on le sollicite. Le micro était plus là pour enregistrer l’ensemble de ses réponses que pour que ses interlocuteurs entendent, une partie d’entre eux était certainement vieille et sénile mais ils n’étaient pas suffisamment éloignés pour qu’ils n’entendent rien.
Le plus âgé prit la parole et Satanas se dit que la conversation était bien partie pour durer.
- Comment s’est déroulé Cheval de Troyes ?
- Pouvez-vous préciser votre question ?
Lorsqu’ils se tournèrent pour chuchoter entre eux, Satanas se demanda s’ils étaient vraiment stupides ou s’ils étaient en train de le piéger. Que n’avaient-ils pas compris dans « vous pouvez préciser » ? A moins que ce ne soit lui qui paraisse stupide. Ils devaient se demander s’ils avaient bien fait de l’engager.
- Je reformule ma question : pouvez-nous rappeler à l’assemblée les grandes lignes du projet Cheval de Troyes.
- Le projet Cheval de Troyes avait pour but de reproduire un drame comme Columbine afin de détourner l’attention.
Nous avions repéré un jeune du lycée Les Soeurs de l’Annonciation, lycée où était notre cible, et avions décidé de lui fournir des armes.
- Pour quelle raison avait vous décidé de lui fournir des armes et non pas une autre approche.
- Demandez-le Leur. Répondit Satanas sur un ton acerbe.
- Je vous demande pardon ?
- Excusez-moi. Je n’en sais rien. C’était dans les consignes du plan.
Ce jeune était fragilisé par son passé (famille socialement défavorisée, mère alcoolique, père absent, prostitution), son présent (dépendance à la drogue) et potentiellement son avenir (une volonté évidente de se venger). En échange de drogue, il n’a pas été très difficile à convaincre que nous souhaitions faire de lui un de nos dealers.
Après avoir convenu avec lui d’un petit trafic de drogue de quartier nous lui avons proposé de l’aider. Très vite il en est venu à nous demander des armes pour se sentir plus fort. Et de fil en aiguille nous lui avons soufflé l’idée de se venger de ses camarades et ses professeurs un jour au lycée. Le taux de victimes potentielles avait été estimé à 65 %. Ce qui était une marge acceptable puisque Columbine avait un taux d’environ 45 % et que les tueries de masse se font de plus en plus fréquentes. Cela passerait pour un nouveau détraqué qui aurait pris les armes.
- Quel était le but de Cheval de Troyes ?
- Le but principal était de rendre officiellement notre objectif responsable de la tuerie. L’idée était d’envoyer des forces de police ou des services spéciaux l’interpeller et nous l’aurions récupérée sur le trajet de sa prison. Le projet Cheval de Troyes n’envisageait pas les suites de la tuerie. Il reviendrait aux autorités compétentes de résoudre le problème, seule comptait la récupération de la cible.
- Et comment s’est déroulée l’opération ?
- Lors du passage à l’acte tout s’est bien déroulé.
C’est l’intervention du SWAT qui a mal tourné. L’agent qui était en contact avec notre Cheval de Troyes a prévenu le SWAT pour qu’il intervienne. Mais nous ne nous attendions pas à une telle réaction de la part de la cible.
A noter que le Sujet PSY005 nous avait averti des risques mais sans préciser lesquels.
Pour l’heure notre cible a été récupérée de justesse d’une autre manière et se trouve dans nos locaux sur le site Crète, comme d’ordinaire pour une formation d’agent.
- Comment qualifiriez-vous le statut de l’opération ?
- Je dirais qu’elle est achevée mais en échec. Je voudrais ajouter que Cheval de Troyes n’était peut-être pas la bonne…
- Merci. Ce sera tout. Messieurs la séance est levée.
Tous refermèrent leurs dossiers et commencèrent à se lever.
Seul assis en face d’eux Satanas continuait de parler fort dans le micro.
- Quand est-ce que vous prendrez conscience qu’Ils ne font pas forcément les bons choix ? Quand est-ce que tout ceci va changer ?
Satanas eut eu geste rageur qui fit voler le micro aux pieds de la table.
Il était tout seul dans la pièce. Les autres étaient sortis en ignorant totalement sa présence.
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Bulletin D'Informations FM News
C’est à 6.30 hier que la police locale est intervenu dans ce domicile de Floride.
La maison appartenait à une femme de 35 ans divorcée et élevant seul son fils.
L’homme qui avait été laissé pour mort il y a quinze jours dans une des rues mal famée de la ville, vient de sortir du coma. Il a alors donné le signalement de son agresseur. Un jeune homme dit-il de seize ans, blond et vivant dans cette maison.
Après avoir obtenu un mandat de perquisition les forces de l’ordre ont envahi les lieux munies de gilets pare-balles, de mitraillettes de poings et de boucliers anti-explosion.
Ils découvrirent alors une scène digne d’un film d’horreur.
Le jeune homme âgé de 16 ans possédait chez lui tout un arsenal de guerre. Les armes n’ont pu être identifiées. Non pas que les numéros de série fussent effacés, mais plutôt, il n’y avait pas de numéro de série. Comme si ces armes n’existaient tout simplement pas.
La police a alors fouillé les pièces de fond en combles, et a découvert à la cave le cadavre partiellement décomposé de la mère du jeune homme.
Une rapide analyse balistique faite ce matin a confirmé que les balles tirées à bout portant sur l’homme provenaient bien d’une arme de poing retrouvée sur les lieux.
Compte-tenu de la masse importante d’armes diverses découvertes chez lui, le jeune homme risque d’être poursuivi pour tuerie de masse en rapport avec l’acte terroriste qui a eu lieu la semaine dernière au lycée Les Soeurs de l’Annonciation, lycée où il était officiellement inscrit.
S’il s’avérait être responsable du drame, il encourrait une peine allant de 112 ans de perpétuité à la peine de mort pure et simple. Ce qui n’était plus le cas depuis 2008.
C’était Niki Noto pour FM News.
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Tunguska, Sibérie Orientale
- Vous pensez que l’on en a encore pour longtemps ? Cria le scientifique au chauffeur de la jeep. Il craignait que si le trajet dure encore quelques heures il ne rendit son déjeuner sur le plancher de la voiture. Ce qui aurait été très embêtant, surtout pour le portable MSI qui avait coûté cher au centre de recherches.
Le chauffeur ne jugea pas utile de répondre et fit celui qui n’avait pas entendu.
Piotr Illyanovitch regarda par la fenêtre et se demanda ce qu’il avait bien pu faire pour récupérer cette mission de recherche. Son chef savait qu’il détestait la voiture, et l’envoyer faire des prélèvements sur site au fin fond de la Tunguska avait un relent de vengeance personnelle.
Avec une dernière embardée, le chauffeur fit faire à la jeep un virage à trente degrés, chose dont Piotr pensait que la voiture n’en serait pas capable, et pila net devant une zone légèrement dégagée entre les arbres.
- Vous faîtes partie du complot non ? Demanda-t-il au chauffeur tout en sachant très bien qu’il parlait encore dans le vide.
- On est arrivé. Lança le chauffeur.
Piotr descendit et prit avec lui le portable.
Il sortir son téléphone portable et vérifia qu’il avait du réseau. Bien évidemment, avec la chance qui l’avait caractérisé depuis le début de la mission, il n’y avait aucun signal. Avec un soupir résigné, il remit le téléphone dans sa poche.
- C’est par là, dit le chauffeur en pointant le doigt vers un point aussi éloigné qu’indistinct. Et il passa devant. Piotr lui emboita le pas.
Au bout d’un petit temps de marche, au milieu des arbres, les hommes s’arrêtèrent. Piotr ouvrit des yeux fasciné. Il fit quelques pas supplémentaires et se mit à genoux. Devant lui une petite fissure d’une trentaine de centimètres coupait le sol comme une coupure sur un doigt.
Après une première analyse grossière de la situation, il se tourna vers son guide.
- On va camper ici.
- Vous êtes sûr ?
- Oui c’est bon pour moi. Vous pouvez aller chercher le campement.
Il sortit son pc et brancha l’antenne satellite qui assurait les liaisons internet en zones blanches.
Sitôt que la liaison fut établie, Piotr envoya un mail.
De : piotr.illyanovitch@gmail.com
Pour : jean.huissey@cnrs.fr
Objet : Séisme Tunguska
Salut Jean,
Je reviens des analyses du Nord de la Tunguska.
Effectivement il y a bien une faille. Pas très grande, peut-être une trentaine de centimètres, mais assez profonde : les sondes ne réussiront pas à scanner le fond.
Le plus gênant est le gaz qui s’en échappe. Une espèce de soufre ou d’ammoniaque.
Heureusement c’est une zone sans habitation. J’ai fait quelques prélèvements mais je reste sur le site pour les jours qui viennent, je te tiens au courant.
Prends soin de toi et de Fanny.
P.I.
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Centre Hospitalier de Tallahassee, Floride
Service de réanimation
Le Soleil filtrait par les persiennes tirées devant la vitre. A cette heure de la journée, les chambres de l’hôpital étaient brûlantes et le personnel avait pris l’habitude de fermer les stores pour limiter la température.
L’infirmière Emily Brown, diplômée d’État depuis vingt-trois ans, passée par tous les services de cet hôpital dans lequel elle oeuvrait depuis plusieurs années, entra dans la chambre pour faire le point de situation du début d’après-midi comme elle faisait depuis une semaine.
Dans le lit était allongée une jeune fille blonde, avec une plaie au front.
Les ambulanciers du 911 l’avaient amenée après la tuerie du lycée. Ils n’avaient rien trouvé qui eut permis de l’identifier. Elle se trouvait dans la masse de corps à la porte d’entrée du lycée et n’avait comme seul signe particulier qu’un foulard rouge autour du cou. Elle avait une vilaine plaie à la tête faite par une balle, mais aucun corps étranger. La balle avait frôlé la boîte crânienne ou était ressortie, en tout cas la plaie avait beaucoup saigné, pas de substance cérébrale au sol, et pas de balle dans le cortex. Ils avaient opéré les premiers soins, RCP, scope, défibrillation, et intubation. La base quoi. Ils l’avaient amenée en urgence à l’hôpital où elle avait été mise sous respirateur. Par principe. Pour que quand la famille viendrait la voir ils puissent dire qu’ils avaient tout tenté… Avant de la débrancher… Mais cette gamine n’avait pas de famille.
C’est en tout cas ce que pensait l’infirmière Emily Brown, diplômée d’État depuis vingt-trois ans. Et elle pouvait penser cela d’expérience. En étant passée par tous les services de l’hôpital, elle en avait vu des comateux, des légumes, des paraplégiques… S’ils ne recevaient pas de visite au bout de trois jours dans des conditions « communes » : un accident de maison, un accident de la route, etc. Ils n’en recevraient pas par la suite. Alors une fille cérébralement décédée en arrivant, de nom inconnu, maintenue sous respirateur, sans visite au bout d’une semaine après une tuerie de cette ampleur n’avait forcément pas de famille du côté de cet hémisphère.
L’infirmière Emily Brown, diplômée d’État depuis vingt-trois ans, prit le dossier au nom de Jane Doe suspendu au pied du lit pour le remplir comme elle l’avait fait des milliers de fois.
Elle commença par contrôler les perfs, à moitié remplies elles tiendraient encore le tour de garde suivant. Puis les différents scopes, les tracés étaient plats. Le respirateur ronronnait dans son coin. Elle tenta une nouvelle fois de tester les pupilles avec la lampe-stylo. Toujours aréactives, sans surprise. Elle la piqua au bout du doigt avec une aiguille, fit pareil aux orteils nus et n’obtint aucune réaction. Inutile de s’attarder plus. Inutile de lui parler. Inutile de traîner plus longtemps dans cette chambre. Elle avait vu cela des centaines de fois et affichait désormais plus que du détachement. C’était une sorte de lassitude.
Alors elle se redressa et regarda sa montre. 14:32. Elle nota l’heure dans la case et griffonna un « RAS » dans la case de commentaire puis raccrocha le dossier au pied du lit.
En sortant de la pièce elle jeta un dernier coup d’oeil à la jeune fille en soupirant. Puis referma doucement la porte.
Si l’infirmière Emily Brown, diplômée d’État depuis vingt-trois ans, était restée quelques secondes de plus dans la pièce. Et si elle avait pris le temps d’observer Jane Doe tranquillement. Et si elle n’était pas partie du principe que tous les cas d’un hôpital suivent la même logique d’évolution, qui fait qu’elle n’avait pas besoin d’en faire plus. Si l’infirmière Emily Brown avait fait tout cela, elle aurait remarqué d’imperceptibles mouvement de paupières. Comme quelqu’un qui rêverait et ferait un cauchemar. Elle aurait aussi perçu dans ses doigts de légers mais incessants petits tremblements. Elle aurait vu les lèvres s’entrouvrirent et articuler un son.
Soudain Jane Doe ouvrit les yeux.
22 Mai 2021 – Rév. 24 Mai 2023
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