La légendaire cité : l'illustre Rathengar
« Du temps où les grandes cités étaient encore debout, avant le déclin de ce monde, je me trouvais là, dans les Montagnes, au milieu du pont menant à Rathengar, la plus grande cité que le monde n’ai jamais connu. Ce pont de pierre semblait flotter au-dessus du vide comme par enchantement. Trois-cents pieds au-dessous coulait l’Alduin, rivière prenant sa source par-delà les monts. J’avançais vers la grande et majestueuse porte d’or, de part et d’autre de celle-ci, ancrés dans une imposante muraille, trônaient deux immenses bastions qui par leur grandeur dominaient toute la vallée. Après avoir franchi ladite porte, alors que je foulais le pavé en direction d’un second rempart, je levai les yeux et au-dessus de tout, j’aperçu le palais du roi. Je ne pus m’empêcher de verser une larme car j’avais le sentiment que jamais de ma vie je ne reverrai pareille merveille. J’enjambai deux à deux les marches de marbre menant au palais royal. Une fois en haut, je me retournai le temps de reprendre mon souffle, une douce brise me caressa le visage.
Même au point culminant de Rathengar, il était impossible d’apercevoir jusqu’où s’étendait l’imprenable cité tant elle semblait infinie. Je m’approchai de l’entrée du palais quand deux gardes me barrèrent la route de leurs hallebardes, je sortis aussitôt l’invitation du roi et leur présenta. Ils prirent brièvement le temps de l’examiner, échangèrent quelques mots et rentrèrent dans leur poste de gardes. La porte s’ouvrit d’elle-même, laissant apparaître deux énormes statues de pierre dont les yeux argentés semblaient briller. On vint me chercher et on me fit patienter sur un banc le temps que le roi se libère.
L’endroit où je me trouvais était un jardin ayant fleurit à l’intérieur même du palais. Le soleil pénétrait par un dôme de verre et arrosait de sa lumière les fleurs, les arbres et la verte pelouse qui poussait en ce lieu. Un mince filet d’eau - peut-être était-ce l’Alduin ? - dansait au milieu du jardin, un pont de bois permettant de passer au-delà. Les mêmes statues de pierre qu’à l’entrée se tenaient çà et là dans l’herbe, la mousse ne paraissait pas avoir eu le temps de s’y déposer, le travail des jardiniers était irréprochable. Le soleil ne cessait de chauffer ma peau et faisait bouillir mon esprit, je dû me trouver un coin d’ombre, dans l’herbe au pied d’un chêne centenaire. C’est ici que je m’assoupis, fatigué par le long et pénible voyage à cheval m’ayant mené en ces terres. Je rêvais de ces statues bougeant à leurs grès, une brume épaisse ou une aura magique émanant d’elles. Tout ceci ne pouvait être réel, les statues sont et resteront immobiles. Et c’est alors qu’une main de femme vint me caresser l’épaule, m’enlevant aux bras de Morphée. C’était une belle femme, peut-être la plus belle de toutes.
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