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Le son que tu vas entendre, c’est celui d’un sablier. Les petits grains qui tombent, un flux continu. Tu demanderas ce que c’est, alors que la lame de mon ciseau caresse ton sexe, que ma langue frôle ton gland, alors que la jouissance s’impose à toi. J’insère de nouveau un doigt dans ton anus, puis un second, aussitôt entouré par ta chair avide de ce va-et-vient lent et délicieux : je sens ton humidité chaude et rance, son parfum imprimé sur mes doigts, que je te fais lécher en les enfonçant dans ta bouche. Tu découvres ton propre goût, plus saumâtre que jamais, en gémissant comme une lope qui se roule dans sa propre fange.

A cet instant, j’ai envie de te baiser profond, te prendre comme la pute servile que tu es. Après avoir baissé mon pantalon, fait glisser mon boxer comprimé par ma chair turgide, je masturbe d’une main possédée mon sexe. Je ne pense pas seulement à te pénétrer, alors que tu le réclames à corps et à cris, mais à la somme de toutes mes dérives. Je pense à mes fantasmes, déjà comblés par la présence sur les draps de tes larmes de sang, engorgées dans le tissu blanc. Je pense à mon désir toujours brûlant, que j’ai envie de combler, à tes entrailles, que j’ai envie de souiller. Toi, tu n’existes pas, ton plaisir, je m’en contrefiche au-delà du mien : tes râles de plus en plus pressants me conditionnent, alors que je regarde mes gants en plastique, pliés dans ma petite mallette à outil.

Je me dis que j’ai tout mon temps en frottant mon gland contre ton anus humide… Pourquoi ne pas prendre encore plus de plaisir alors que tu t’offres ainsi, les jambes écartées, prêt à me recevoir ? Défoncé ou non, tu ne seras plus qu’un trou noir et avide maintenant que ton corps est porté par la compensation sensorielle, soumis à mon emprise. Je te remplirai à loisir à mesure de nos rencontres, jusqu’à ce que tu m’ennuies et ne provoque plus chez moi la moindre envie. Alors, profitant de ta confiance aveugle, je te ferai descendre dans mon caveau familial, un sac sur la tête, et je t’y laisserai pourrir, dévoré par les vers.

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