Vin d'honneur
Une fois le mariage célébré, le couple se retrouva sur le parvis, face à tous les invités. Valentine prit le temps de regarder ces derniers plus attentivement et repéra certaines têtes ; Marcelle qui discutait avec Vanessa qui tenait un appareil photo en les regardant, Marianne qui était à proximité de ses parents à elle, Sébastien lui avait expliqué ce qu’il avait convenu avec son frère concernant le déroulement de la fête, Valentine était sereine face à cela, elle avait entièrement confiance en sa belle-mère.
Ses parents et sa tante Annie semblèrent heureux, cela donna à Valentine une drôle d’impression, elle avait du mal à voir sa mère souriante, cela ne lui était pas habituel… Mais là, finalement, Valentine se fit la réflexion que le sourire lui allait bien, tout compte fait.
Elle sentit Sébastien la prendre par la taille et sortit de sa bulle de réflexion pour regarder son époux. Il la contempla amoureusement puis lui chuchota,
— Madame mon épouse, je crois que les invités attendent quelque chose.
— Une chose comme un baiser, c’est ça ?
— Oui, je crois…
— Faisons leur plaisir alors…
Elle se tendit vers lui qui vint à sa rencontre et l’embrassa sous les cris et les applaudissements des invités.
Françoise les interpella alors qu’ils continuaient à se dévorer des yeux après s’être embrassés,
— Dites, les gens attendent le vin d’honneur… Il faudrait bouger, les tourtereaux.
Valentine lui répondit,
— Oui Fran, nous arrivons…
Elle embrassa une dernière fois son époux avant d’emboîter le pas de Françoise qui trépignait.
Une fois sur place, dans la salle de mariage, chacun trouva sa place ; le plan des tables était à l’entrée et des cartons nominatifs indiquaient à chacun la place qui lui avait été assignée.
Pour les parents de Valentine, Marianne s’était arrangée pour les placer à une relative proximité de la table d’honneur ; ils avaient une vue directe sur le couple du jour.
Agnès était assise à côté de sa sœur et tenait la main de son époux assis de l’autre côté,
— Regarde Annie, elle est belle ma fille, non ? Et elle a l’air si heureuse !
— Elle l’est, Agnès, Sébastien est vraiment quelqu’un de bien, il continuera à la rendre heureuse, j’en suis sûre.
Sur un ton très réaliste, Agnès glissa à sa sœur,
— Oui, et je sais bien que je n’y suis pour rien dans ce bonheur… J’aimerais tant me réconcilier avec elle, Annie. Je sais que j’ai été mauvaise avec elle, très mauvaise.
— Elle vous a permis de venir à son mariage Agnès, c’est déjà un bon point, tu ne trouves pas ?
— Oui, mais tu sais, je m’en veux, ce n’est pas grâce à moi qu’elle est heureuse actuellement, je ne lui ai rien donné comme amour ou comme intérêt… Heureusement que tu as pu lui en donner Annie, même si je t’en ai empêché par la suite.
Sentant poindre dans son cœur autant de tristesse pour le passé que d’espoir pour le futur à entendre parler sa sœur de cette façon-là, Annie confirma,
— Écoute, elle a pu se construire avec ce qu’elle a reçu, je trouve qu’elle ne s’en sort pas trop mal, laisse-lui le temps de s’habituer à toi autrement qu’avec l’image du passé, je suis sûre que le temps aidera à ce que cela se passe au mieux.
— Je l’espère Annie, je l’espère vraiment.
Elle se tourna ensuite vers son mari, à qui elle sourit puis continua à contempler sa fille, autant que son fils qui se trouvait lui aussi à la table d’honneur. Elle vit Françoise, superbe dans sa robe et attentionnée auprès de son fils. Elle se fit la promesse d’aller s’excuser auprès d’elle dès qu’elle en aurait l’occasion ce jour.
Annotations
Versions