L'incompréhension d'Agnès
— Agnès, Valentine a un autre vécu avec vous, c’est pour cela qu’elle ne vous autorise pas autant de choses que nous avec les enfants.
Françoise avait été un peu sèche avec sa belle-mère ; cette dernière lui avait à nouveau demandé d’intercéder en sa faveur auprès de Valentine concernant les visites qu’elle voulait donner à Alice.
— Oui, mais enfin, c’est le passé tout cela, elle doit tourner la page.
— Vous avez facile vous !
Françoise s’arrêta net et regarda Agnès dans les yeux en lui disant durement,
— Vous avez voulu la tuer, Agnès ! À plusieurs reprises ! Ça ne s’oublie pas comme ça ; c’est ancré en elle.
La mine sceptique, Agnès lui répondit,
— Je sais… Mais je fais ce que je peux pour que ça aille mieux avec elle, je ne sais plus quoi faire.
Françoise souffla. Elle avait, elle aussi, encore du mal à accepter tout ce que sa belle-mère lui disait parfois…
— Je crois qu’il n’y a rien à « faire » Agnès, laissez-la venir, restez ouverte, restez accessible… Mais ne forcez rien, cela ne fait que la braquer.
Françoise soupira et ajouta,
— Comme l’avance sur l’héritage… Je sais que cela la tracasse.
Agnès rebondit sur le sujet qu’avait amené sa belle-fille,
— Oui, justement, je ne comprends pas pourquoi elle refuse !
— À votre avis ?
— Mais… Je ne sais pas, parce que ça vient de moi ?
— Est-ce que vous en avez parlé avec elle ?
— Euh… Non, mais je ne vois pas ce que cela changerait, visiblement, elle a décidé de ne pas accepter notre offre ! Alors que, vu les travaux à faire dans leur future maison, ils en auraient bien besoin, non ?
— Oui, cela les arrangerait, comme cela nous a bien arrangé Grégory et moi, mais je pense que le souci est dans « l’offre », justement, je crois.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Mais je pense que vous le savez…
— Quoi, ce que Sébastien nous a avancé ?
— Oui.
— Mais non, on leur a dit que ça ne voulait pas dire qu’on réclamerait plus de visites ! Elle a de ces idées Valentine !
— Et ça vous étonne qu’elle ait pu penser ça ?
— Mais…
— Moi cela ne m’étonne pas, vous l’avez tout de même confrontée plusieurs fois à certains chantages ; pour le mariage notamment.
Françoise vit sa belle-mère se renfrogner et marmonner pour elle-même. Françoise décida de reprendre la balade et poussa le landau dans lequel dormait Raphaël. Au loin, elle vit que Nathan avait rejoint son père et son grand-père.
Avant de rejoindre leurs conjoints respectifs, Agnès glissa à Françoise,
— Je suis d’accord avec toi Françoise, j’ai trop malmené Valentine, je comprends qu’elle n’arrive pas à me faire confiance.
Elle fit une pause puis reprit, Françoise l’écouta attentivement,
— Mais je ne sais vraiment pas comment me comporter pour qu’elle m’accepte comme je suis maintenant… J’aimerais tant arriver à pouvoir me balader avec elle comme je le fais avec toi. Je sais qu’elle le fait avec Annie, j’en suis jalouse… Mais je sais bien qu’Annie a été sa bouée de sauvetage face à moi.
Après avoir soupiré doucement, Françoise lui répéta,
— Laissez-la venir à son rythme, surtout ne forcez rien.
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