Les éclats d'un jour fané

de Image de profil de Na OrasNa Oras

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La nuit s’étire,
Elle s’infiltre dans mes veines.
Je bois son encre,
Une gorgée pour chaque souvenir
Qui m’échappe.
Le goût est âpre,
Mais c’est tout ce qui reste.

Le matin s’épanche
Comme une encre dorée
Qui déborde des marges du ciel.
Chaque goutte éclabousse
Les nuages en reflets d'ambre,
Et je bois la lumière
Avec des mains avides.

Les étoiles s’effacent,
Fatiguées de briller pour personne.
Je leur ressemble,
Spectre d’une lueur oubliée.

Le vent murmure
Des promesses qu’il n’a jamais rompues,
Des contes d’horizons ouverts
Et de vagues qui dansent,
Infatigables.
Je le sens m’enlacer,
Complice de mes songes,
Frère des routes infinies.

Et là, au fond du couloir,
L’écho d’une porte qui claque.
C’est moi qui l’ai fermée,
Ou bien c’est le monde
Qui a décidé que je restais ici ?

Les feuilles s’ouvrent
Comme des paupières éveillées,
Chaque nervure chante
Un hymne au vivant.
Les arbres, ces cathédrales vivantes,
Dressent leurs cimes
Pour tutoyer l’éclat d’un monde neuf.

Les murs soupirent,
Ils se resserrent,
J’entends leur râle sourd,
Comme une plainte complice.
Ils savent, eux aussi,
Que le temps ne fait rien
Que mordre lentement.

Je marche sur l’herbe
Comme sur un tapis d’émeraudes,
Chaque pas réveille un parfum,
Une douceur invisible
Qui enlace l’air
Et s’attarde au creux des heures.

Alors je laisse tomber mes chaînes
Dans le puits d’un dernier regard.
La corde me brûle les mains,
Mais je ne tire plus.
À quoi bon ramener des éclats
Quand tout est brisé ?

Les oiseaux éclatent en couleurs,
Flèches de joie suspendues
Dans l’azur d’un ciel infini.
Leur chant fend le silence
Comme une clé ouvre une porte.
Et je me tiens là,
Devant l’univers tout entier,
Soufflé par sa démesure.

Le silence gronde,
Il est tout ce qui reste.
Un écho sourd,
Un poids au creux de l’âme.
Et moi, je me fonds en lui,
Ombre parmi les ombres.

Et si tout s’arrête,
Que la lumière glisse et retombe,
Je saurai que j’ai tenu,
Ne serait-ce qu’un instant,
Entre mes doigts tremblants,
L’éclat d’un monde en fête.

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*Chapitre2 messages | 1 mois

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