Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (8)
Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Frédéric, Koen et Peter marchèrent au bord du lac jusqu’à 9h30, heure à laquelle ils avaient rendez-vous avec Martin, le masseur des architectes. Il faisait beau, pas trop chaud, l’eau rafraîchissait l’atmosphère. Les amis enlevèrent leurs chemises.
Graf & de Bruson étaient très éclectiques, le pavillon au bord de l’eau était recouvert de plaques d’ardoise grise, à l’intérieur comme à l’extérieur. Il avait forme d’un parallélépipède rectangle, perpendiculaire à la rive du lac, la paroi donnant sur celui-ci était une baie vitrée, ouverte en cette saison. Un escalier descendait jusqu’à une plage de sable. L’intérieur était occupé par un sauna finlandais, un bassin d’eau froide, une douche, des toilettes et la table de massage, recouverte d’un drap blanc.
Martin les attendait, il n’était vêtu que d’un slip blanc minuscule. Koen admira ses pectoraux et eut la crainte d’être broyé. Frédéric remarqua la page déchirée d’un carnet, encadrée contre le mur. Il lut le texte suivant :
En ce 6 juillet 1822 quatre jeunes amis invertis se sont baignés nus dans le lac et se sont touchés. Que nous restions amis au-delà de la mort.
Eudes von R., Johann H., Olav et Georg.
En dessous, il y avait des esquisses des quatre hommes, avec le pénis en érection. Martin donna des explications :
— Ce papier a été retrouvé lors de la construction du pavillon, enterré dans une boîte. Nous disons depuis que c’est le premier camp naturiste gay de Thurgovie.
— Le seul aussi, dit Frédéric en riant, et pas seulement pour le canton. Savez-vous qui étaient ces gens ?
— Non, peut-être qu’on retrouvera un jour d’autres documents qui nous expliqueraient le but de leur voyage. Ils devaient voyager car il n’y a pas de nobles « von R » dans la région. Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour perpétuer la tradition du camp naturiste gay. Je ne pense pas que vous soyez plus prudes qu’en 1822 et vous semblez bander tout aussi bien qu’à cette époque.
Martin montra l’exemple et enleva son slip. Son pénis non-circoncis n’était pas très gros, le prépuce recouvrait entièrement le gland. Koen le regarda avec attention.
— Tu peux le mater, mais pas le toucher. Cela ne me dérangerait pas, mais lors d’un massage tu dois rester passif. Et le masseur ne bande normalement pas, mais avec vous trois ce sera difficile.
— J’aimerais bien que tu bandes, dit Koen, c’est juste pour mes statistiques.
— Tu es incorrigible, fit Frédéric.
Martin se plia aux désirs de Koen, il était royalement payé pour être très prévenant avec les invités de ses patrons. Son pénis érigé était dans la moyenne. Frédéric se demanda s’il se contentait de masser les architectes ou s’il les sodomisait aussi.
Les trois jeunes gens enlevèrent rapidement leurs habits et les pendirent à des patères.
— Qui désire se faire masser en premier ? demanda Martin.
— Je propose notre pâtre grec, dit Frédéric.
— C’est vrai qu’il ressemble à un pâtre grec avec ses cheveux et ses poils pubiens bouclés, tu es d’accord, Peter ?
— Oui.
— On peut tout te faire ?
— Euh… je pense. Que veux-tu dire par tout ?
— Mettre nos doigts dans tous les orifices de ton corps. Je vais laisser aussi Koen et Frédéric essayer. Si ça ne te plaît pas on arrête tout de suite. Tu n’es pas obligé non plus d’éjaculer. Je te conseille de pisser avant.
Après s’être soulagé, Peter se coucha sur le ventre. La table de massage, dessinée spécialement par Graf & de Bruson, avait un trou au milieu afin de laisser pendre le pénis et les testicules, c’était plus agréable, ils n’étaient pas comprimés. Koen admira le petit cul rebondi de Peter et ne put s’empêcher d’écarter les fesses.
— Ça va, docteur ? pas d’hémorroïdes ? de fistules comme Louis XIV ? demanda Frédéric en souriant.
— Ce ne serait pas très prudent de le masser s’il en avait, expliqua Koen.
— C’est quoi cette histoire de fistule ? s’enquit Martin.
— La seule fois qu’un cours d’histoire m’a intéressé, quand notre professeur nous a expliqué très sérieusement comment elle avait été guérie après de nombreux essais sur des indigents.
— Et Louis XVI avait des problèmes de prépuce, ajouta Koen.
— Fort intéressant, dit Martin, mais je vous propose de commencer les massages.
Martin montrait les mouvements à effectuer, Koen et Frédéric essayaient ensuite de l’imiter, chacun d’un côté de la table de massage. Ils commencèrent par les jambes, puis les fesses, le dos et les bras. Peter s’impatientait, il voulait découvrir la sensation des doigts dans son anus. Il n’avait jamais osé s’enfoncer autre chose qu’un crayon, caché dans le grenier de la maison de sa grand-mère lorsqu’il était en vacances chez elle. Il avait aussi découvert les agréables sensations lorsqu’il caressait son pénis dressé. L’évocation de ces souvenirs le fit bander.
Le masseur distribua des gants jetables, il trouvait que c’était plus hygiénique et cela évitait d’interrompre la séance pour se laver les mains. Il écarta un peu les jambes de Peter, toujours couché sur le ventre et passa une lavette humide entre les fesses. Koen regarda sous la table dans quel était la queue.
— Peter bande, dit-il, et il mouille.
— Tu ne touches pas, fit Martin, il doit se concentrer sur les sensations que lui procure sa prostate.
Le masseur fit couler de l’huile dans la raie et le répartit sur toute la longueur, ses doigts se rapprochèrent ensuite de la rondelle pour l’assouplir. Frédéric banda, imaginant que c’était son pénis qui allait déflorer le pâtre. Ce fut le doigt de Martin qui s’enfonça lentement, explorant toute la cavité. Peter mit quelques instants avant de s’habituer à cette sensation nouvelle. Le masseur n’insista pas trop longuement, ses élèves devaient aussi s’exercer.
— Ça va ? demanda-t-il à Peter. Je laisse tes amis officier ?
— Ça va, j’ai bien aimé.
— Qui continue ?
— Je veux bien continuer, dit Koen. Peter pourrait-il se mettre à quatre pattes ? J’aimerais bien voir sa queue et ses couilles pendant que je le masse.
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