Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (24)
Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Pendant qu’Adso et Hyacinthe se connaissaient au sens biblique du terme dans la chambre, Peter et Stefan étaient restés dans le Temple de la Volupté avec Krishna qui s’était assis en tailleur sur le matelas noir. Il leur demanda :
— Qui est actif dans votre couple ?
Les deux jeunes gens se regardèrent, ils n’avaient jamais réfléchi à cette question. Krishna remarqua leur hésitation et précisa :
— Ou qui désire d’abord être actif ? Vous pourrez changer en cours de route.
— Je pourrais commencer, fit Stefan.
— Je vous laisse choisir la position qui vous convient.
Stefan et Peter examinèrent attentivement les dessins contre le mur, se concertèrent et se décidèrent pour « la fusion ». Krishma leur dit :
— Voici du lubrifiant pour assouplir la rosette de Peter. Puisque tu ne veux pas de gode, ce sera avec tes doigts.
— Euh, je crois que je préférerais un gode.
Krisha n’avait pas rangé la boîte, il la présenta à Stefan.
— Quel est le plus ressemblant ? demanda-t-il.
— Le numéro 4, je pense.
— Vantard, fit Peter, le 3 est largement suffisant.
— Alors le 3.
Peter, qui se rappelait le massage matinal, se mit spontanément à quatre pattes. Stefan s’appliqua à assouplir l’anus de son ami en enfonçant très prudemment le jouet sexuel copieusement enduit de lubrifiant. Il le fit coulisser plusieurs fois jusqu’a la garde.
— Ça va ? s’enquit Stefan, je ne te fais pas mal ?
— On dirait que tu as fait ça toute ta vie, je pensais que les cuisiniers s’occupaient de l’entrée plutôt que de la sortie du tube digestif.
Après quelques minutes, Krishna les interrompit :
— On va continuer, pose le gode dans le lavabo. Ensuite chauffez-vous, prenez votre temps.
Les deux amis s’assirent l’un en face de l’autre, ils hésitaient, se tournèrent du côté de Krishna, mais celui-ci avait les yeux fermés et méditait. Ils se rapprochèrent, échangèrent des timides baisers, des légères caresses sur tout le corps. Peter prit le pénis circoncis de Stefan dans sa main, il léchouilla le gland, caressa les couilles. L’engin se dressa rapidement. Krisha sortit de sa transe.
— Très bien, fit-il, je vois que le lingam de Stefan est prêt. Couche-toi sur le dos. As-tu déjà essayé de mettre une capote anglaise ?
— Koen m’en a mis une lors de sa conférence, c’était la première fois.
— Tu sais que c’est obligatoire ici.
— Moi, je n’oserais pas en acheter, dit Peter, la pharmacienne se demanderait pourquoi je les utilise alors que je suis seul avec un homme sur l’alpage et tout le village sera au courant. Il doit déjà y avoir assez de ragots sur les mœurs dissolues des armaillis. (NDA Chef d’une exploitation fromagère sur l’alpage et maître fromager. Définition tirée du Dico romand, Éditions Favre, 2020)
— Je pourrais m’en procurer à Grindelwald, dit Stefan, personne ne me connaît.
— Tenez, fit Krishna, en voici une.
Peter la déroula sur le pénis dressé de Stefan, puis la lubrifia et regarda sur le dessin comment se placer. Il tourna le dos à Stefan qui l’aida à s’empaler sur son pénis dressé. Peter réalisa que ce serait à lui de donner le rythme à sa convenance. Le membre s’enfonça sans problème, il n’était pas plus gros que le gode. Peter débuta ses mouvements d’abord lentement, puis plus rapidement. Il se tourna vers Krishna, l’air interrogatif.
— Tu pourrais te tourner pour regarder ton partenaire, dit celui-ci.
Peter suivit les instructions du guru qui l’aida à faire face à Stefan et à remettre le membre dans ses entrailles. Les deux amis pouvaient maintenant se voir et c’était plus agréable.
— Je vais jouir ! cria soudain Stefan.
Son corps fut secoué de spasmes. Il se retira ensuite, sa bite se ramollit, il enleva le préservatif. Krishna le prit, regarda son contenu et fit la moue :
— Tu as déjà éjaculé, tu as encore du chemin à parcourir. Il n’est pas bon que l’homme disperse sa semence trop souvent.
— Je ne savais pas, fit Stefan, penaud.
— Allons, ne t’en fais pas, je plaisantais, je sais bien que ce n’est pas si facile et qu’il faut faire des années d’exercices tantriques pour y arriver. Vous voulez aller dormir maintenant ?
— Non, dit Peter en souriant, j’ai bien envie de pénétrer mon ami, position « la possession ».
— Parfait, sinon j’aurais été déçu, un petit assouplissement avant ?
— Oui, le gode numéro 5.
— Le 4 suffira, fit Stefan, tu es aussi vantard que moi.
— Vous semblez bien connaître vos mensurations, il y a longtemps que vous vous connaissez ?
— Non, depuis hier après-midi seulement.
— Eh bien, vous n’avez pas perdu votre temps.
— C’est l’endroit idéal, ici.
Suivant les instructions de Krishna, Stefan se positionna au bord du matelas, les jambes écartées et relevées. Peter enduisit la rondelle et le gode de lubrifiant, il évalua la souplesse de l’anus avec le doigt puis enfonça le jouet dans le rectum, assez brusquement. Stefan poussa un gémissement :
— C’est bon, j’aime, continue !
Il ferma les yeux, savourant les mouvements du gode. Krishna se rapprocha sans faire de bruit, prit la queue de Peter dans sa main, la décalotta et le caressa pendant que le pâtre continuait à goder son ami. Une fois le membre bien durci, il déroula un préservatif. Peter n’eut plus qu’à remplacer le jouet par sa bite. Stefan le remarqua, il ouvrit les yeux, sourit, puis les referma.
Suivant les conseils du guru, Peter releva Stefan et le prit dans ses bras, celui-ci fit de même et mit ses jambes derrière les fesses. Ils étaient ainsi serrés l’un contre l’autre. Peter sentait le membre se Stefan qui était de nouveau bandé, il essaya de tenir le plus longtemps possible. Il se fatiguait et se laissa aller après avoir chuchoté à son ami qu’il allait jouir. Stefan eut plusieurs orgasmes au même moment, sans éjaculer.
— Bravo ! fit Krishna, pas mal pour des débutants. Encore 20 ans de travail et ce sera encore mieux.
— Tu penses qu’on sera toujours ensemble dans 20 ans ? demanda Stefan en riant.
— Je sépare l’Amour avec un A majuscule et la sexualité. L’Amour est dans la tête et le sexe dans la bite. Bien sûr, on peut combler l’être aimé, mais on peut se perfectionner et apprendre avec d’autres. Enfin, ce n’est que mon avis, vous ferez ce qu’il vous plaira, ce n’est pas à moi de vous donner des conseils.
— Mais tu le fais quand même. Merci de nous avoir accueillis dans le Temple.
— Tout le plaisir était pour moi. J’ai aussi eu des orgasmes en vous regardant baiser.
— Sans te toucher ?
— Le métier…
Peter et Stefan retournèrent au Sensorium sans se rhabiller, leurs habits sur le bras, ils les déposèrent au vestiaire, pissèrent et se couchèrent à côté de Frédéric et Koen qui ne dormaient pas encore. Koen leur demanda en chuchotant :
— Vous ne dormez pas dans la chambre ?
— Nous l’avons laissée à Adso et Hyacinthe, répondit Stefan, en fait ils sont plus timides que nous.
— Normal pour un Bénédictin, fit Frédéric, il doit respecter la règle de modestie, surtout s’il a une grosse bite.
— Vous glandiez où depuis que vous avez quitté la plage ? demanda Koen.
Stefan parla du Temple de la Volupté et de Krishna, du Kāmasūtra et des positions qu’ils avaient essayées.
— Est-il encore en bas ? On y va ? fit Koen en se tournant vers Frédéric.
— Tu n’as pas assez baisé sur la plage ? Tu t’es dopé ? Il y aura un contrôle anti-dopage demain matin, tu devras pisser dans une éprouvette devant tout le monde.
— Krishna décide lui-même qui il invite, expliqua Stefan, je ne sais pas s’il te trouvera ta queue assez belle.
— Il est magnifique mon Koen, dit Frédéric, si Krishna n’en veut pas je le garderai pour moi, mais je suis vraiment épuisé et vidé, bonne nuit !
— Bonne nuit ! firent les autres avant de sombrer rapidement dans un sommeil sain et profond.
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