Chapitre 9 - Promotions (5)

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Dimanche 16 août 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald

— Tu as dit la queue de Dominique ? s’étonna Franz.

— Ma langue a fourché, dit Koen, ce n’est pas ce que je voulais dire.

— Tu ne te trompes jamais, je me demande… C’est bien égal, cela ne me regarde pas. Tu as déjà vu ma queue, il me semble.

— Ouais, mais pas quand tu bandes.

Franz demanda le silence en faisant tinter un verre avec un couteau et déclara :

— Je résume pour ceux qui n’auraient pas suivi. Koen désire organiser un concours de masturbation, seules les personnes qui veulent participer seront admises dans le dortoir. Vous pourrez y passer la nuit, mais je demanderais à ceux qui se lèvent tôt demain matin pour rentrer chez eux de retourner dans leur chambre pour ne pas réveiller ceux qui feront la grasse matinée.

— Veinards ! dit Hiroshi, je suis sûr qu’ils recommenceront le matin.

— Ils devront nettoyer le dortoir et changer les draps. Je laisse Koen vous donner les règles du jeu.

— Merci, fit le Néerlandais, ce sera de la masturbation, vous pourrez la faire seuls ou mieux à deux, je propose même de ne pas la faire avec votre partenaire habituel. Pas de fellations ou de pénétrations sous peine de disqualification, vous aurez cependant le droit de toucher d’autres zones érogènes que le pénis. Tous seront entièrement nus pour être sur un pied d’égalité. Le gagnant sera celui qui tiendra le plus longtemps avant d’éjaculer. Je serai l’arbitre unique et mes décisions seront sans appel.

— Et il gagnera quoi le vainqueur ? demanda Laertes.

— Un bon pour des massages érotiques de la prostate une fois par mois pendant toute l’année scolaire.

— Et qui les fera ?

— Moi, évidemment.

Rires dans l’assemblée.

— Pas d’autres questions ? s’enquit Franz. Non ? Rendez-vous dans un quart d’heure à l’entrée de l’école. Profitez de vider vos vessies avant. Et j’aimerais que vous portiez la vaisselle sale à la cuisine avant de quitter la salle.

Dominique se rendit aux seules toilettes pour dames de l’école, près de la salle de bal. Daniel et Yanis accompagnèrent Frédéric et Koen à l’étage pour se soulager.

— Je préfère celles-ci car les pissoirs n’ont pas de séparation, dit ce dernier.

— Tu veux en plus me voir pisser, fit le fleuriste.

— Simple curiosité, tu sais que je désire devenir urologue.

— Non, je ne savais pas.

Yanis se prêta au jeu, il en profita pour mater aussi ses voisins, d’habitude il n’osait pas et regardait droit devant lui.

Dominique et Daniel sortirent prendre l’air, d’autres élèves les rejoignirent.

— Vous restez ou vous allez dormir à l’hôtel ? demanda Frédéric.

— On reste, dit Dominique, ça m’est bien égal qu’ils découvrent que j’ai un pénis. Je ne me suis pas cachée chez les hippies.

— Et j’ai envie de branler mon cousin préféré, ajouta Daniel.

— Et toi, Dom. Tu as envie de branler qui ? Franz ?

— Je préférerais le pianiste Alexandre.

— Bon choix, fit Koen, il a une grosse queue.

— Tu l’as déjà vue ?

— Tu devrais plutôt lui demander quelles queues il n’a jamais vues, dit Frédéric.

— Tu viens aussi ? demanda Frédéric à Philippe.

— J’hésite, ce serait la première fois.

— La première fois que tu te masturbes ? s’étonna Koen.

— Non, je voulais dire la première fois avec quelqu’un d’autre.

— Même pas avec ton compagnon de chambre ?

— Kenneth n’est pas homosexuel, il ne m’a jamais proposé de le faire ensemble.

— Tu aurais dû nous le dire, fit Koen, nous t’aurions invité avec grand plaisir dans notre chambre.

— Ne t’inquiète pas, dit Yanis qui écoutait la conversation, pour moi c’est aussi un plaisir solitaire et je suis vierge. On le fait ensemble, Philippe ?

— Euh, oui, merci. Cela me rassurera.

C’était l’heure, Franz conduisit les participants au concours au dernier étage de l’école. Deux dortoirs étaient aménagés dans les combles. Ils étaient inutilisés pendant les cours d’été car il y avait assez de chambres doubles. Il avaient six lits de chaque côté.

— Si j’avais su, fit Koen, je n’aurais pas pris une chambre et je dormirais ici. Mes parents auraient fait des économies sur l’écolage.

— Et moi, alors ? Tu m’aurais abandonné ? s’étonna Frédéric. N’oublie pas que nous pouvons faire des choses plus osées que des branlettes dans notre chambrette. Il n’y a pas que des gays qui étudient, ils pourraient être gênés de voir deux hommes qui baisent.

Les deux cousins se mirent au fond, l’un en face de l’autre, près de la fenêtre qu’ils ouvrirent pour aérer. Philippe et Yanis se placèrent devant les lits suivants. Après une discussion entre eux, Hiroshi forma un couple avec Peter, Laertes avec Stefan.

Dominique demanda à Alexandre si elle pouvait le masturber. Il répondit qu’il n’avait jamais fait l’amour à une femme mais qu’il acceptait volontiers. Tous attendaient la décision de Franz qui finit par dire :

— Je m’étais promis de ne jamais avoir de relations sexuelles avec les élèves, mais, comme le cours est officiellement terminé depuis hier, je vais faire une exception. Je resterai cependant seul dans mon coin, il me semble d’ailleurs que vous avez tous trouvé un partenaire. Je banderai à part et je ne participerai pas au concours.

Plusieurs élèves applaudirent. Franz éteignit la lumière et alluma une veilleuse. Koen nota quelque chose dans son carnet et prit la parole :

— Je vois que vous êtes tous venus, en particulier Dominique, ce ne doit pas être facile pour elle. Je vous remercie et vous dit merde, comme au théâtre. Le concours débutera lorsque vous serez tous nus. Vous avez deux stratégies, soit branler énergiquement votre partenaire pour le faire juter avant vous ; soit, au contraire, une stratégie de couple où vous essayez de tenir le plus longtemps possible les deux avec des caresses très douces. J’ai du gel pour ceux qui préfèrent.

— J’ai encore une question, dit Stefan, on peut faire autrement que tu as dit ?

— Oui, n’oubliez pas que c’est pour nous amuser et ne le prenez pas trop au sérieux. Je m’adapterai et je tiendrai compte du temps pendant lequel vous avez une érection.

Koen commença à se déshabiller mais laissa son slip bleu, les autres gardèrent aussi leurs sous-vêtements.

— Vous pouvez vous mettre à poil, précisa-t-il. Moi je garde mon slip car je suis l’arbitre.

— Tu ne perds rien pour attendre, dit Laertes, on s’occupera de ta bite après, pour ceux qui ne l’auraient jamais vue.

— Je pense que tout le monde l’a vue, à part Yanis.

Yanis eut en effet beaucoup de bites et de couilles à découvrir lorsque tout le monde ôta son slip. Contrairement aux vestiaires, il n’avait pas à cacher son intérêt pour cette partie de l’anatomie masculine. Et pas de soucis s’il bandait, c'était même le but. Seule Dominique hésitait car elle avait tous les yeux fixés sur elle.

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