Chapitre 12 - La rentrée (2)
Samedi 29 août 1964, en train entre Amsterdam et Interlaken
Koen griffonna le schéma d’un gland dans son carnet, il ajouterait l’emplacement du grain de beauté plus tard. Il proposa ensuite :
— Je commande une deuxième bouteille de champagne ?
— Non, fit Sacha ou Vania. Nous sommes fatigués, nous étions inquiets avant de faire ce grand voyage et nous n’avons pas bien dormi la nuit dernière. C’est la première fois que nous sommes dans un wagon-lit. Vous nous direz comment ça se passe ?
— Avec plaisir, dit Koen. Je vous propose de faire d’abord un petit pipi avant de dormir, il y a un pot de chambre sous le lavabo.
Les jeunes gens se levèrent. Koen mit le plateau avec la bouteille et les verres par terre, devant la porte, il put ainsi soulever la tablette qui recouvrait le lavabo. Il ouvrit ensuite l’armoire et sortit le récipient, en expliquant qu’il se vidait ensuite automatiquement sur la voie, on n’était ainsi pas obligé de sortir dans le couloir pour aller aux toilettes.
— C’est ingénieux, fit l’un des jumeaux en se tournant vers l’autre, tu commences ?
— Non, à toi d’abord.
— Je n’ose pas. Tu penses qu’on peut montrer nos zizis au monsieur ?
— Si tu veux faire pipi il faudra sortir ton zizi. Le monsieur est médecin, il en a déjà vu beaucoup.
— Je suis seulement étudiant, fit Koen, mais vous avez raison, j’en ai déjà vu beaucoup, cependant jamais ceux de jumeaux monozygotes.
— Tu vois, ce monsieur connaît des mots savants. On peut lui faire confiance.
— Monsieur Grotelul, pourriez-vous d’abord nous faire une démonstration ?
Koen eut un doute : ou les jumeaux étaient naïfs, ou ils se moquaient de lui. Il opta pour la deuxième possibilité et ne perdit pas contenance pour autant, il répondit :
— Avec plaisir.
Il donna le pot de chambre à l’un des jumeaux et entreprit de déboutonner la braguette de l’autre qui eut l’air surpris et dit :
— Nous pensions que vous vouliez faire la démonstration avec votre zizi…
— Je sais comment m’en servir, moi.
Koen sortit le pénis du jumeau par l’ouverture du slip, c’était un organe long et fin, pâle, avec la veine dorsale bien visible, le prépuce recouvrait entièrement le gland, pas pour longtemps puisque Koen le décalotta et vit le grain de beauté juste derrière la couronne.
— Vous êtes Sacha, dit-il, je vais essayer de m’en souvenir.
Koen dirigea le membre vers le pot de chambre, en disant à Sacha qu’il pouvait pisser.
— Je vais le tenir moi-même, fit le jumeau, j’ai compris le principe.
Vania était hilare en regardant son frère uriner. Koen lui demanda ensuite :
— Je vous montre aussi comment on fait ?
— Ce ne sera pas nécessaire, dit Vania.
— Si, fit Sacha en riant, c’est toi qui a eu l’idée de demander au monsieur.
Koen ouvrit la braguette du frère et en extirpa le pénis, parfaitement identique, 10 cm environ, à part le grain de beauté. Vania se soulagea. Koen remit le pot de chambre en place pour le vider.
— Vous n’avez pas besoin, Monsieur Grotelul ? demanda Sacha.
— Je pense que le monsieur n’a pas très envie de nous montrer son zizi, fit Vania.
— Pourquoi ? Il est trop petit ?
Koen soupira. Les jumeaux avaient repris l’avantage.
— Si vous voulez, allez-y.
— Le monsieur est d’accord, dit Vania, tu peux lui tenir le zizi quand il fait pipi.
— Je n’ai jamais tenu le zizi d’un autre homme dans ma main.
— Et le mien ?
— Toi, ça ne compte pas, c’est comme si je tenais le mien. Et si le monsieur pense qu’on est des pédés ?
— L’orientation sexuelle des autres personnes ne me gêne pas du tout, fit le Néerlandais, cela m’intéresse seulement pour mes statistiques.
Au lieu d’ouvrir simplement la braguette, Sacha décrocha la ceinture et baissa le pantalon sur les cuisses.
— Tiens, dit-il, le monsieur a mis un slip bleu, en couleur comme les nôtres. C’est plutôt rare, ils sont blancs d’habitude.
— Oui, et il est déjà mouillé, le monsieur a-t-il déjà fait pipi ?
— Non, je pense que le monsieur est un peu excité car il nous a vus pisser. Regarde la bosse.
Sacha baissa le slip, le pénis de Koen se redressa.
— On dirait que le monsieur bande, c’est gênant.
— Oui, fit Koen, je vais attendre un moment pour pisser.
— On fait quoi, alors ?
— Vous pourriez vous laver les dents, il y a des bouteilles d’eau minérale derrière le miroir. Et faire votre toilette intime.
— Bonne idée, fit Vania. On dort tout nus dans un wagon-lit ?
— Je crois que nous avons oublié de prendre nos pyjamas, dit Sacha, ils sont dans la valise qui est dans le fourgon.
— Et le monsieur a déjà vu nos zizis. Et nous avons vu le sien. C’est un moyen de transport très convivial le train.
Les jumeaux se déshabillèrent, ils étaient maigres et avaient la peau très claire. Leurs slips n’étaient pas de la même couleur, l’un était noir et l’autre rouge. Ils avaient des pendentifs en or autour du cou, l’un avec la lettre В pour Ваня, Vania et l’autre avec la lettre С pour Са́ша, Sacha. Les jumeaux expliquèrent à Koen quelle était la signification de ces lettres cyrilliques et qu’ils échangeaient aussi leurs pendentifs, ainsi que leurs slips. Ce soir-là, ils promirent de ne pas le faire. Koen, qui était incrédule, contrôla une nouvelle fois où était le grain de beauté en leur baissant le slip et compara avec le pendentif. Il ne saurait de toute façon jamais, ils pouvaient avoir menti, ce pouvait être Vania qui avait le grain de beauté. Il se déshabilla aussi, il avait débandé, il urina.
Les voyageurs se lavèrent les mains, les dents, puis les aisselles, les organes génitaux-urinaires et le sillon interfessier avec un gant de toilette.
— Je me pose encore d’autres questions à votre sujet, fit Koen, par exemple votre taille, avez-vous la même ?
— Oui, 1 m 75.
— Je pense que le monsieur parlait d’une autre taille.
— Tu m’étonnes… La taille de quoi ?
— De nos zizis.
— C’est vrai, Monsieur Grotelul ? La taille de nos zizis vous intéresse ? Vous les voyez, ils sont identiques.
— Aussi lorsqu’ils sont en érection ?
— Tu crois qu’on peut faire ça pour le monsieur ? Lui montrer nos zizis en érection ?
— Puisqu’il n’y pas de Madone des sleepings, ça remplacera, ce sera l’Adonis des sleepings.
Le jumeaux prirent leurs bites dans la main, quelques rapides caresses suffirent à les faire bander. Koen constata sans surprise que leurs longueurs étaient identiques, 15 cm environ, moins que la sienne, cela lui éviterait une humiliation de plus. Il observa aussi leurs couilles, plutôt petites et pendant assez bas.
— On pourrait aussi montrer au monsieur qu’on est télépathes, proposa Sacha.
— Télépathes ? fit Koen, étonné. Je ne vous crois pas, les jumeaux ont certainement un lien particulier, mais la télépathie n’existe pas, aucune étude scientifique ne l’a prouvé.
— Et pourtant, nous le sommes.
— Et nous pouvons le prouver.
— Comment ?
— On ose le dire au monsieur ? demanda Sacha. On va être obligés de lui dire qu’on se…
— Pardonnez-nous de le dire aussi vulgairement, nous nous branlons…
— Entre frères… Cela pourrait vous choquer.
— Pas du tout, dit le Néerlandais, je le fais aussi.
— Avec votre frère ? Un jumeau ?
— Oui. Non.
Sacha et Vania expliquèrent :
— Lorsque nous nous branlons, nous pouvons éjaculer exactement en même temps, même s’il fait nuit et que nous ne nous voyons pas.
— Cette expérience a-t-elle était faite devant un témoin ?
— Oui, nous avions les yeux bandés.
— C’était qui ce témoin ? Un huissier de justice ?
— Non, c’était notre… Vous êtes bien curieux, Monsieur Grotelul.
— Je suis seulement septique, vous pouviez avoir convenu à l’avance du nombre de mouvements.
— C’est vrai.
— Je vous propose de refaire l’expérience, nous éteindrons la lumière et c’est moi qui vous branlerai, d’une manière différente pour que vous ne soyez pas excités en même temps. Et sans vos montres aux aiguilles phosphorescentes. Vous êtes d’accord ?
— Pourquoi pas ? Qu’en penses-tu, Vania ?
— D’accord, Sacha, mais on branlera ensuite le monsieur.
— Cela me paraît évident, je pense que le monsieur est un pédé, il aimera.
— C’est seulement pour faire progresser la science, objecta Koen.
— Mais pourquoi vous bandez tout le temps depuis qu’on est dans votre compartiment, Monsieur Grotelul ?
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