Chapitre 12 - La rentrée (8)
Dimanche 30 août 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald
— Mon zizi va très bien, dit Koen à l’infirmier, ce n’est pas nécessaire de le regarder.
— On en discutera à l’infirmerie.
Celle-ci était située au rez-de-chaussée, elle avait trois pièces : la première où se déroulaient les examens ; la deuxième avec quatre lits ; et une petite salle de bain, toilettes et douche. Elle avait été rénovée pendant l’été, on sentait encore la peinture fraîche. Les fenêtres donnaient sur le parc, obstruées par des rideaux translucides.
— Voilà mon domaine, dit Seb, tu n’as pas le droit d’y entrer lorsque je ne suis pas là, mais il y a une clef au secrétariat en cas d’urgence. On verra s’il y a une fois une épidémie et que j’ai besoin de ton aide pour ne pas être debout 24 heures sur 24.
L’infirmier montra à Koen l’armoire avec les remèdes habituels contre les refroidissements, entorses et autres petits bobos, ainsi qu’une trousse pour les premiers secours. Un meuble contenait les dossiers de tous les élèves, Seb sortit celui de Koen. Il y avait aussi une table d’examen au milieu de la pièce et un bureau dans un coin. Les deux hommes s’assirent de part et d’autre. Seb lut le questionnaire médical que Koen avait envoyé à l’avance.
— Parfait, dit-il, tu me parais effectivement en bonne santé. On va répéter. Tu iras chercher le suivant dans le couloir et tu lui diras de se déshabiller.
— Ils pourraient se déshabiller dans le couloir, on gagnerait du temps.
— Oui, tu as raison, mais il faut respecter la pudeur des patients.
— Nous nous promenons tous à poil pour aller nous laver et nous doucher.
— Je ne connais pas encore les habitudes de la maison, mais pense aux nouveaux, ce sera le premier contact qu’ils auront avec l’école, il ne faudrait pas les choquer.
— Ils pourraient garder leur slip, proposa Koen.
— D’accord.
Koen posa deux chaises devant la porte, tandis que Seb rédigeait un papier indiquant aux étudiants qu’ils devaient enlever tous leurs habits, sauf le caleçon. Il le colla avec du ruban adhésif sur la porte et dit ensuite au Néerlandais :
— Tu peux te déshabiller.
— Dans le couloir ?
— Oui, il ne faut pas faire subir aux autres ce que l’on a pas expérimenté soi-même. Souvenir de ma formation.
Koen fut obligé d’obéir, encore plus gêné car Franz passait dans le couloir à ce moment-là.
— Je vois que votre assistant est très coopératif, dit-il en riant à Seb. Ne le ménagez pas, lui, il peut même enlever son slip.
— Je respecte tous mes patients de la même manière.
Koen et Seb rentrèrent dans l’infirmerie.
— Un peu bizarre ce Franz, dit l’infirmier, parfois il paraît très strict et parfois très familier. Il voulait te voir à poil ?
— Il m’a déjà vu, il ne se gêne pas pour mater les élèves, et il a même une fois participé à… comment dire…
— Tu n’as pas besoin de le dire, cela ne me regarde pas. J’ai cependant l’impression que je ferai partie d’une grande famille, autant m’intégrer le plus rapidement possible.
— Tu logeras ici ?
— Pendant la semaine. J’habite à Bâle et je rentrerai chez moi le week-end, dans la mesure du possible. Si je dois rester parce qu’il y a des malades, mon ami me rejoindra, la directrice est d’accord.
— Tu as un ami ?
— Oui, pourquoi ? Tu as l’air déçu. Tu es déjà amoureux de moi ?
— Non, pas du tout, fit Koen, je suis amoureux de Frédéric, mais nous avons une sexualité très libre, si tu vois ce que je veux dire.
— Je vois ce que tu veux dire. Revenons à l’examen.
Seb prit un formulaire comportant diverses rubriques à remplir, il le plaça sur une plaque en métal et le tendit à Koen avec un stylo.
— Tu mettras le nom, la date de naissance de l’élève et la classe. Tu noteras ce que je te dicterai. Tu peux déjà indiquer ta taille et ton poids.
Seb regarda ce que Koen avait écrit puis lui dit de monter sur la balance pour vérifier.
— Hum ! Deux kilos de plus.
— C’est parce que je tiens la plaque, s’excusa Koen. penaud.
— Je dirais plutôt que tu as trop mangé pendant les vacances.
— Ma mère cuisine très bien. Je ferai plus d’exercice ici.
Seb prit un abaisse-langue et inspecta la gorge de Koen.
— Pas d’irritations, c’est bon. Je ne vois pas non plus de blessures sur ton corps, pose le formulaire et tourne-toi, puis penche-toi en avant, je vais regarder ta colonne vertébrale.
Seb la suivit avec son doigt, du haut en bas. Il s’assit sur un tabouret puis baissa le slip de Koen jusqu’au milieu des fesses pour examiner le coccyx.
— Pas de scoliose, dit l’infirmier, parfait.
— Je suis allé chez un ostéo pendant les vacances, il aurait vu si j’avais un souci. Il m’a aussi examiné le coccyx et ls prostate de l’intérieur, pourrions-nous le faire aux élèves ?
— Cela dépasserait mes compétences, du moins dans un cadre professionnel, et ce serait salissant, dit Seb en continuant à baisser le slip jusqu’aux genoux et en écartant les fesses pour regarder l’anus. Tourne-toi, que je voie ton zizi. C’est toi qui l’a proposé, après tout.
Koen fut à nouveau obligé d’obéir. Seb regarda longuement le pénis et les bourses.
— Décalotte-toi, le plus loin possible, et écarte les bords du méat, ordonna l’infirmier, cela dépasserait aussi mes compétences de le faire moi-même. On dira aux élèves de se tâter les couilles eux-mêmes, c’est le but recherché, non ?
Koen acquiesça, il dégagea son gland.
— Pas de chaude-pisse, fit Seb, c’est bon. Je ne pense pas qu’on aura assez de temps pour que chaque élève se branle devant nous. Tu peux remonter ton slip pour cacher cette érection que je ne saurais voir.
— Tu ne veux pas voir comment je me tâte les testicules ?
— Je te fais confiance.
Koen remit son slip et alla chercher ses autres habits dans le couloir. Il se rhabilla pendant que l’infirmier prenait des notes dans son dossier.
— Tu mets quoi ? demanda Koen. La longueur de ma bite ?
— Non, juste une appréciation générale sur l’état de santé et ce qu’il faudrait observer si un élève tombait malade. Il y a une blouse blanche dans l’armoire de l’autre chambre. Elle est pour toi.
C’était la première fois que Koen mettait une blouse blanche, il regretta qu’il n’y eût pas de miroir plus grand que celui au-dessus du lavabo.
— Tu es fier comme Artaban, dit Seb, ton premier contact avec ta future profession.
— Oui, je pensais que… que je pourrais aussi t’examiner, tu serais mon premier patient.
— M’examiner ? Moi ? Pourquoi ?
— N’as-tu pas dit qu’il ne faut pas faire subir aux autres ce que l’on a pas expérimenté soi-même ?
— On n’est pas sorti de l’auberge avec toi, fit l’infirmier en soupirant.
— Tu comprends, expliqua Koen, je fais des statistiques sur la longueur des pénis. Tu pourrais aussi me dire combien il fait en érection si tu ne bandes pas.
— Je ne l’ai jamais mesuré, fit Seb en riant.
— Ça m’étonnerait. Tous les hommes l’ont fait.
— Bon, tu mettras 9 cm au repos et 15 en érection dans tes statistiques. Tu es content ?
Koen hésita avant de dire :
— J’aimerais quand même le voir.
— Mais rappelle-toi ce qu’a dit la directrice, tu ne dois pas toucher à l’intérieur de l’infirmerie. Cela fera un test, je verrai si tu peux te retenir. On n’a pas le temps de faire l’examen complet, je vais juste baisser mon slip.
Koen regarda le pénis avec intérêt, il demanda à Seb de libérer le gland de son long prépuce.
— Tu as une couronne perlée, fit Koen.
— Tu sais ce que c’est ? Je pensais que tu me demanderais de courir voir un dermatologue.
— Je sais tout sur le zizi.
— J’ai aussi eu une cryptorchidie. Tu sais aussi ce que c’est ?
— Bien sûr, un testicule pas descendu.
— Tu as passé l’examen avec succès, je n’ai jamais eu d’assistant aussi doué que toi. À vrai dire, c’est la première fois que j’ai un assistant. Va voir si quelqu’un attend derrière la porte pendant que je me rhabille.
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