Chapitre 14 - Voyage en Allemagne (3)
Dimanche 4 octobre 1964, Baden-Baden
Frédéric dit à Koen :
— En tant que futur médecin, tu devrais connaître l’importance de l’hygiène. Tu mets des capotes pour baiser même si tu te laves la bite tous les matins.
Ils se rendirent dans la salle suivante, accompagnés de Denis. C’était un bain de vapeur. Ils posèrent les alèses sur des gradins de marbre avant de s’asseoir. Ils restèrent un quart d’heure, puis encore cinq minutes à côté où la température était plus élevée.
— Tu as déjà couché avec un garçon ? demanda soudain Koen à Denis.
— Non, pourquoi me poses-tu cette question ?
— Je pensais que… nous pourrions te dépuceler.
— Je te rappelle que nous sommes à l’auberge de jeunesse et que Denis est avec ses collègues, fit Frédéric. Ce sera difficile de s’isoler. Et Denis peut avoir une autre conception de l’amour que toi et préférer faire sa première fois avec un petit ami plutôt qu’avec des inconnus.
— Ce n’était qu’une proposition, dit Koen, je pensais ainsi faire une bonne action, comme lorsque j’étais scout autrefois.
— Je vais y réfléchir, dit Denis. Vous m’êtes sympathiques et vous devez être très expérimentés.
— Tu pourrais aussi venir nous trouver en Suisse un week-end avec tes billets de train gratuits, ajouta Koen. Les wagons-lits sont très confortables et je fais toujours des rencontres intéressantes.
— Je n’ai droit qu’aux couchettes… J’ai très mal dormi la nuit passée.
— Vous vous êtes branlés dans le compartiment ?
— Je me suis branlé, je ne sais pas pour les autres.
— Ne leur demande pas, s’il te plaît, fit Frédéric, ils n’apprécieraient peut-être pas ta curiosité.
Dans les salles suivantes, il y avait des bassins d’eau thermale. La plus grande, au centre des bains et accessible par les deux côtés, était surmontée d’une coupole.
— On se croirait dans des thermes romains, dit Frédéric, on pourrait y croiser Alix et Enak à poil.
— Je me souviens, tu m’en avais parlé, dit Koen. Tu as oublié de me montrer les albums. Ils sont gays ?
— Officiellement non, c’est une BD pour les enfants.
— Je pense que dans les thermes romains il y avait des statues d’hommes nus, dit Denis, ici ce ne sont que des femmes.
Un des bassins était peu profond et avait des remous.
— Dis, Koen, demanda Frédéric, on peut s’asseoir sur la buse ? C’est bon pour les couilles ?
— Essaie, cela m’intéresse de voir si ça te fait bander.
Frédéric s’assit sur la buse, il n’aima pas la sensation sur ses testicules et ne resta pas longtemps. Koen essaya à son tour et trouva que cela stimulait agréablement l’anus. Ils retournèrent vers l’entrée, ne se plongèrent pas dans le bassin d’eau froide et prirent une douche. À ce moment-là, les deux jumeaux entrèrent, accompagnés de leur tante. Elle ne parut pas surprise de les voir.
— C’est un lieu incontournable à Baden-Baden, dit-elle. Je viens chaque fois avec mes neveux depuis qu’ils ont l’âge d’entrer.
— Cela doit être intéressant pour vous, dit Koen, vous avez pu suivre ainsi leur développement d’une année à l’autre. Savez-vous que leur pénis est aussi de la même longueur en érection ?
— Non, je ne le savais pas, mais cela ne m’étonne pas. Et vous, comment le savez-vous ? Ils vous l’ont dit ?
— Il veut devenir médecin, docteur es pénis, fit Frédéric, c’est pour cela qu’il s’y intéresse.
— Je comprends que vous n’ayez pas de secrets entre vous. Sacha et Vania m’ont dit qu’ils vous accompagnaient à Heidelberg chez un célèbre professeur. Il va certainement les examiner partout.
— Certainement, dit Koen.
— Nous devons continuer notre visite, dit Frédéric, il y a encore un massage et je vois qu’on nous attend.
— Je vous laisse, dit la tante, je vous reverrai demain à la gare.
Elle s’éloigna avec ses neveux hilares. Frédéric renonça à faire une remarque à son ami, c’était inutile.
Le deuxième massage se déroulait dans des petites pièces à l’étage supérieur. Koen se retrouva seul avec le masseur, un homme d’une trentaine d’années, blond et musclé. Il se présenta, il s’appelait Helmut. Il demanda à Koen de lui donner le linge qui lui couvrait ses parties honteuses et de se coucher ensuite sur la table de massage, sur le dos. Le Néerlandais hésita et dit :
— Je crois que je vais renoncer au massage.
— Pourquoi ? Vous n’avez pas aimé le premier avec les brosses et le savon ? Celui-ci est plus agréable, avec une crème hydratante.
— Justement, je crains que ce soit trop agréable.
Koen sentait son membre à moitié dressé sous le linge. Helmut vit la bosse et rit :
— Pour ça ? J’ai vu plus de bites bandées que vous n’en verrez dans toute votre vie, une de plus ou de moins ne fera pas grande différence.
— Je ne suis pas sûr au sujet du nombre de bites que je verrai dans ma vie.
— Et cela ne durera que cinq minutes, pas le temps de juter.
Koen finit par donner le linge, le masseur le posa sur la table et Koen se coucha dessus. Il bandait. Helmut ne fit aucun commentaire et se garda de trop approcher ses mains du membre érigé. C’est presque à regret que Koen se tourna ensuite sur le ventre pour se faire enduire les fesses de crème.
— C’est fini, dit Helmut, vous pourrez vous soulager à la station suivante, mais soyez discret.
Cette station était un local de repos. Une employée fit entrer Koen, lui demanda de se coucher sur un lit, sourit en voyant sa bite toujours turgescente et le borda avec un drap et une couverture. Koen regarda les autres lits, occupés par les Belges. La plupart s’étaient endormis, fatigués par le voyage en wagons-couchettes.
Une demi-heure plus tard, il sortit de la salle, retrouva Frédéric et lui dit :
— Ça va mieux ! La tension devenait trop forte.
— Tu t’es branlé ?
— Bien sûr, pas toi ?
— Non, je me suis endormi. C’était agréable ?
— Très agréable. C’est ennuyeux, j’ai laissé du sperme sur le drap. J’espère qu’ils ne le verront pas, je l’ai plié pour cacher l’endroit souillé. C’est de leur faute, c’est le masseur qui m’a dit de me branler.
— Tu bandais ?
— Bien sûr, pas toi ?
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