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Morad eut beaucoup de mal à accepter la nouvelle situation qui se présentait à lui, mais le Géno ne lui laissa pas réellement le choix, ses arguments étant malheureusement irréfutables, aussi fut-il placé en geôle mobile tandis que la caravane parcourait les deux jours de traversée qu’il lui restait à parcourir. Une fois arrivés, les Méhariés furent accueillis par les Malguaregs avec des plats raffinés et des cadeaux, tandis que la garde prétorienne de la cité emmenait Andreìs au cachot.
Les festivités durèrent trois jours pendant lesquels Andreìs resta assit dans sa cellule sans bouger, à réfléchir et méditer sous les regards curieux des gardes qui l’observaient comme une bête curieuse, ne lui adressant jamais la parole même quand ils lui apportaient une gamelle. Au soir du troisième jour, une silhouette encapuchonnée entra dans le couloir avant de murmurer à l’oreille du garde qui se mit au garde-à-vous pour ensuite quitter les lieux. Sortant de sa transe, Andreìs se focalisa sur la personne face à lui avant de se relever.
— Assya !
La jeune femme rabattit sa capuche avant de venir rejoindre son amant contre les barreaux.
— Tu ne m’appelles plus Héritière ? On progresse.
— Disons que la situation est moins formelle… Que fais-tu ici ?
— Je viens te prévenir. Le Haut Commandement Militaire a été alerté. Ils n’ont pas voulu nous croire au début, ils ont refusé de croire que tu t’étais livré, mais ils ont décidé de venir vérifier. Ils seront là demain, après-demain au plus tard…
— Bien… je peux te demander un service ?
— Un service contre un autre, n’importe lequel. D’accord ?
Andreìs hésita quelques secondes avant de donner son accord.
— Tu me diras la vérité sur ton histoire ?
Le guerrier soupira avant d’opiner du chef.
— Bien. Tu voudrais quoi ?
— Savent-ils si j’ai mes affaires ?
— Non.
— Alors, cache-les, s’il te plaît. Je viendrais les chercher plus tard.
— Et quand ?
— Sous quinzaine, le temps de m’échapper.
Assya sourit.
— Tu as l’air bien sûr de toi.
— Ce ne serait pas la première fois.
La jeune femme opina.
— Bien… Ton histoire ?
Andreìs retourna s’asseoir sur le lit en béton avant de dévisager la jeune femme.
— Assieds-toi. Tu vas être la première à l’entendre depuis que ça s’est produit. Tout a commencé il y a neuf cent quarante ans, quand j’ai rencontré mon meilleur ami Armist, à l’école.
Pendant sept heures, Andreìs raconta sa version de l’Histoire, pleurant parfois, faisant souvent pleurer son interlocutrice, jusqu’à en arriver à leur rencontre dans le désert.
— Et bien… Quand tu parlais de mensonge, tu n’exagérais pas…
— Je ne suis pas un menteur.
— Dans ce cas-là, dis-moi ce que tu ressens pour moi.
Andreìs fronça les sourcils de mécontentement, mais répondit malgré tout.
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