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            Dans son véhicule, Armist perdait patience. Toujours accroché à son communicateur, il aboyait après le Commissaire.

— Pourquoi je n’entends pas de coup de feu ?

— Je suis désolé, Monseigneur… Les gardes se sont interposés entre les armes lourdes et les détenus… Je n’entends pas ce qu’ils disent, mais ils parlent, ça, c’est certain…

            Le Saint des Saints grogna.

— Très bien, vous l’aurez voulu !

            Armist bascula un interrupteur de son communicateur avant de reprendre.

— Gardiens de la Prison Royal, ici le Saint de Jade.

            Dans la prison, tous levèrent la tête en entendant la voix s’élever dans les haut-parleurs.

— Je vous ordonne d’abattre les fugitifs. Toute personne s’interposant ou refusant d’obéir à cet ordre sera considérée comme traîtresse et subira le même traitement !

            Gregor décala le garde qui s’était interposé devant lui bras écartés, vite suivis de ses compagnons. En passant, il adressa un sourire chaleureux à son protecteur avant de lui parler.

— Ne risquez pas vos vies bêtement, elles sont précieuses.

            Une fois devant le garde, il se mit au garde-à-vous, droit et fier, et les autres guerriers firent de même. Inspirant un grand coup, il parla haut et fort.

— Gardes de la Prison Royale, faites feu si cet homme vous l’ordonne ! Quant à toi, Armist, ta traîtrise s’ébruite. La vérité est un être vivant, et immortel ! Elle s’est faufilée hors du trou dans laquelle tu l’avais enfouie ! Même si tu nous abats lâchement en utilisant des intermédiaires, elle nous survivra et viendra te renverser ! Messieurs les gardes ! En joue !

            Les servants d’arme lourde échangèrent de nombreux regards tandis que les gardes sauvés essayaient vainement de pousser les Géno-modifiés à l’abri quand Gregor ordonna.

— Feu !

            Seul un silence de mort répondit au guerrier. Dans son véhicule, Armist hurla de rage avant de reprendre son communicateur.

— Très bien, vous l’aurez voulu ! Je décrète l’Extrême Urgence !

            Éteignant son communicateur, il pressa un bouton rouge aux côtés de celui-ci, et immédiatement une alarme se mit à retentir dans la prison. Edwin tourna immédiatement la tête vers l’immense porte blindée de la cour du bâtiment qui commença lentement à se refermer avant de murmurer.

— Oh non !

            Gregor vint se mettre à ses côtés

— Qu’il y a-t-il ?

            Le vieux Géno à l’œil protéique lança un regard désespéré à son chef.

— Il va faire exploser le réacteur nucléaire de la prison.

— Quoi ?

— Oui, vite, il n’y a pas une minute à perdre !

            Suivi de près par ses frères, Edwin couru jusqu’au mur droit de la porte avant d’appuyer sur un interrupteur qui déploya une immense manivelle. S’en saisissant, il cria.

— Aidez-moi, on va l’ouvrir manuellement ! Et dépêchez-vous, dans cinq minutes une fusion froide aura rasé ces lieux de la carte ! Ce qui veut dire que dans quatre minutes un bouclier protecteur nous privera de toute sortie pour empêcher l’explosion et les radiations de se propager !

            Alors que des guerriers venaient en aide au vétéran, Gregor apostropha un garde.

— Toi, là, fais évacuer autant de monde que possible, allez !

            Le garde marqua un temps d’hésitation avant de se reprendre.

— Oui Monseigneur, tout de suite !

            Depuis son bureau, le Commissaire était perdu dans sa contemplation et ses réflexions, se demandant dans quel monde les traîtres sauvaient les justes et les Saints condamnaient les innocents ?

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