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Pendant plus d’une heure, les combattants loyalistes affrontèrent leurs ennemis en armure d’or sans leur concéder un pouce de terrain et les obligeant à reculer lentement. Dans ce même laps de temps, les guerriers génétiquement améliorés terrassèrent plus de deux mille cinq cents hommes, payant leur victoire dans leur chair. L’armure de Rark était maintenant dépourvu intégralement de bras droit, d’épaule gauche et de protection abdominale, et son casque n’était plus qu’un amas de métal broyé depuis bien longtemps et abandonné derrière lui. Gor avait été transpercé de part en part à cinq reprises et continuait pourtant de combattre avec fluidité, et l’œil cybernétique d’Edwin avait été fendu en deux par un tir qui manqua de peu de faire exploser sa tête, l’ogive bloquée dans son globe oculaire artificiel ayant été stoppée par tous les composants électriques. Les soldats de l’Armée Régulière n’osèrent même pas se joindre à la bataille, et trouvèrent l’excuse d’aller sécuriser les abords du palais pour échapper à la boucherie.
Quand enfin le contingent Prétorien ne fut plus qu’un amas de pulpe sanguinolente et de métal broyé, les loyalistes se retrouvèrent face à Armist et sa garde personnelle rejoints par d’autres traîtres Géno-modifiés. Dévisageant son vieil ami, le dos voûté par le poids de la rage et dans une posture plus animale qu’humaine, Rark hurla.
— Regarde ce que tu as provoqué Armist ! Regarde ces morts que tu as provoquées ! Une vie ne vaut-elle rien à tes yeux ?
Souriant à pleine dent, Armist répondit.
— Je n’ai tué personne, je n’ai même pas combattu. Et quand j’aurai atteint ce balcon, tout sera bel et bien de ta faute…
Dans un rugissement de haine, Rark se rua sur son adversaire.
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