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            Les Géno-modifiés, militaires et prétoriens loyalistes survivants et retranchés accueillirent leur chef avec un déferlement de joie, et très vite tous se mirent au travail pour panser les blessures, réparer le matériel et préparer la contre-offensive. Accompagné du Maître Da Yo, Andreìs regardait un tableau d’affichage sur lequel apparaissait la carte du monde et les lieux de résidence des Seigneurs Étatiques. Penché sur la mappemonde, le vieux Géno-modifié prit la parole.

             — Tu te doutes que nous ne pourrons pas envoyer des délégations. Ce ne sera jamais assez discret…

— Je le sais…

— Tu te doutes aussi qu’il est important que nous fassions profil bas…

            Andreìs regarda le vétéran, une lueur malicieuse dans les yeux.

— Je ne partage pas votre point de vue. Il est important de donner le change. Rark doit donner signe de vie.

            Le vieil homme sembla réfléchir quelques instants.

— Peux-tu étayer ton idée ?

— Armist doit savoir que je suis toujours en vie. Au fil des siècles, il baissera sa garde quoi qu’il advienne, d’avoir trop attendu que Rark le Rouge, vagabondant à travers le monde, visiblement seul et abandonné de tous, se décide à contre-attaquer.

— Tu veux qu’il te croie seul et affaibli ?

 Andreìs acquiesça.

— Oui. Alors qu’en fait, dans chaque État-nation visité, j’aurais montré, par les actes s’il le faut, ce que je suis vraiment. Les Seigneurs actuels sont fidèles au Roi, j’en suis sûr, à l’inverse du Haut Conseil Militaire qui n’est intéressé que par son seul profit et par le pouvoir. Je pense pouvoir les rallier secrètement à notre cause tandis que vous resterez ici à vous entraîner et former de nouvelles recrues.

            Le vieux maître fronça les sourcils.

— Tu penses que nous pourrons trouver de nouveaux candidats Géno-modifiables ?

 Le combattant opina du chef.

— Les Seigneurs nous en proposeront sûrement. Mais sinon, ils nous donneront des soldats et des candidats prétoriens. Nos rangs ont été décimés, nous ne pouvons pas nous permettre de faire la fine bouche…

— Je vois… Tu sais par quel État commencer ?

            Andreìs répondit innocement.

— la Bavarie ?

            Le Maître Yo fixa le Capitaine, sceptique.

— Tu n’y vas pas pour boire, j’espère ?

            Andreìs soupira, rêveur.

— Une bonne bière Bavarienne… Mais non. Vous m’avez dit qu’ils avaient tenté de se désolidariser du Haut Conseil Militaire, et qu’ils étaient donc maintenant sous son contrôle suite à l’intervention des Guerriers de Jade. Je pense qu’ils seront les plus à même de nous rallier et de transmettre discrètement le mot aux autres.

 Maître Da fronça de nouveau les sourcils.

— Et tu vas t’y rendre comment ? Le continent Europrussasien se situe de l’autre côté de l’océan Atlancifique…

— J’infiltrerais un cargo, je me cacherais dans un contenaire. Je trouverais bien… Et en me mettant en méditation, le mois de trajet sans nourriture passera comme quelques heures de repos.

— Bien… Mais au lieu de méditer, je vais te donner des exercices. Il faut que tu apprennes à maîtriser l’État Diurge, car Armist essaiera sûrement d’en faire autant. Viens avec moi.

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