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Andreìs avait pris son temps, analysant tout ce qui se déroulait de par le monde, ralliant lentement mais sûrement chaque nation à sa cause. Certaines s’étaient montrées plus réticentes que d’autres mais il avait toujours su trouver les mots justes. Une fois seulement, il avait dû se débrouiller pour évincer un Seigneur et le faire remplacer par quelqu’un de plus collaboratif. Il ne lui restait plus qu’un État à visiter, celui qui avait toujours été le plus ouvertement hostile au Haut Conseil Mondial, même avant la Grande Trahison.
Rejoindre le continent Magrafricain n’avait pas été aisé, la Purge n’ayant jamais vraiment cessé, mais Andreìs s’était faufilé. Il maîtrisait maintenant parfaitement l’état Diurge et y faisait appel à chaque fois qu’il avait besoin d’aptitudes physiques supérieures aux siennes pour s’infiltrer quelque part ou franchir des murs hauts de plusieurs mètres, mais vint un jour, lors d’une tempête sable et alors qu’il n’a pas dormi depuis trois mois et n’a pas fait de vrai repas depuis plus d’un mois, où cette faculté ne pouvait lui servir à rien et où il commença à perdre la foi et ses repères.
Titubant sous les rafales, tachant de maintenir un linge devant son visage, peinant sous le poids de son barda malgré sa carrure d’athlète, il écarta délicatement le voile couvrant sa bouche pour porter une paille à ses lèvres et aspirer quelques courtes gorgées avant de ranger sa gourde et de reprendre sa marche sans se rendre compte qu’il tournait en rond. Il s’écoula encore trois heures avant qu’il trébuche et s’effondre, le visage enfoui dans le sable qui le recouvrit lentement. Presque trois semaines plus tard, une caravane méharée dirigée par le Seigneur Malguareg Morad Bent et sa fille Assya passera à ses côtés pour le découvrir.
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