La cavalcade
Telle une cavalcade sauvage de chevaux Lipizzan, Andalou, Castilian, Cartujano ou Genet d’Espagne dont les robes claires vont du blanc au gris clair, galopent à travers le ciel démonté. Ces nuages déchiquetés, poussés par le vent éperdu, doublent les imposants éléphants anthracite qui plus haut, avancent lourdement, mais sûrement vers nous.
Les furieuses rafales effrénées agitent la cime des feuillus dénudés et des grands et frêles pins parasols.
Des nuées de goélands se mettent à l’abri en s’abattant sur les champs détempés et se mélangent aux corbeaux freux et autres choucas des tours déjà là.
Au loin, j’entends l’océan gronder, rouler et éroder les galets qui dégringolent l’estran, puis refluent et remontent poussés par de puissantes déferlantes.
Oubliant son instinct grégaire, l’encolure basse, elle va l’amble, le mors aux dents, la bride au cou, les crins au vent, la croupe fière, la cavale bai silver qui s’échappe, se libère du troupeau et se déchire sur l’éolienne immobile.
Parce qu’il arrive. Tu rentres du bois. Tu fermes les contrevents. Tu me prends et me serres dans tes bras.
Le coup de tabac.
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