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Le dimanche est passé en plusieurs à-coups. Quelques cahots m’ont fait traverser la journée, sans qu’il ne se passe rien qui vaille vraiment la peine d’être raconté. Je suis resté emmuré tout le long du jour, me gavant de fictions. Par moment, j’ai passé la tête à travers la fenêtre de mon ordinateur pour voir comment allait le monde. En Belgique comme en France, le monde politique ne semble pas encore avoir pris la mesure de la situation que nous nous apprêtons à vivre pendant les prochaines semaines. Les pratiques politiciennes, stratégiques et marketing sont toujours d’actualité. Il est plus que probable que, lorsque cette société se sera écroulée depuis longtemps, nos représentants politiques soient les derniers mis au courant du nouveau monde qui aura été construit sans eux.
En attendant, je vois aussi des actes de solidarité s’organiser un peu partout. Je vois qu’il y a de la bonté dans l’humain. Sans que personne n’ait à hurler des ordres, des hommes et des femmes de tous horizons se regroupent pour apporter leur aide à ceux qui en ont besoin. Cela me remplit de joie.
Et cela me fait oublier qu’il y a aussi des gens qui cèdent à la panique. Mais après tout, que leur a-t-on appris d’autre, comme moyens de réagir à de pareilles circonstances ? La société n’a cessé d’infantiliser ses citoyens et citoyennes. Il n’est dès lors pas étonnant que certains réagissent en enfants lorsque les événements paraissent hors de contrôle. Ils ont des comportements absurdes, risibles. Mais c’est la peur qui les guide. Je ne doute pas un instant que cela ne durera pas. L’égoïsme et l’individualisme laissera place d’ici peu à l’entraide.
Je verrai demain si je peux être utile autrement qu’en écrivant quelques mots pour dire ma solitude habillée de réflexions et de douceur. Pour l’instant, l’ennui ne me nuit pas. Mais j’imagine que pour d’autres, cela doit être un poison. J’espère que je pourrai, d’une façon ou d’une autre, atténuer l’amertume de leur condition.
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