#4
Ce n’est que le quatrième jour.
Et pourtant, je suis fatigué comme si cela faisait quatre mois. Je me suis permis de sortir de chez moi, le temps de quelques heures afin de voir un bout de ciel bleu et des gens. Quand je suis rentré, le gouvernement avait renforcé les mesures de confinement. On ne m’y reprendra plus, promis.
Dorénavant, chaque jour apporte ses nouvelles. Pour l’instant, peu d’entre elles ont été bonnes, malheureusement. Difficile de se raccrocher à quoi que ce soit dans un tel contexte. Et dès demain, les mesures se feront encore plus strictes. Si notre pays ne fait pas le choix de l’autoritarisme brut comme c’est le cas en France, il fait peser la responsabilité civique sur chaque citoyen et chaque citoyenne. À nous de rationner les déplacements, comme on rationnerait les aliments en temps de famine.
Mais même pour moi, qui suis loin de me noyer dans les interactions sociales, je sens que cette diète sera douloureuse à vivre. Pourtant, loin de moi le désespoir. Les réseaux sociaux, s’ils alimentent mes angoisses de tout type, me permettent aussi de rester en contact, même ténu avec celles et ceux que j’aime.
J’ai la chance d’avoir une personne à aimer chez moi, qui, je l’espère, me fournira le minimum d’interactions sociales pour ma survie mentale. Et en échange, je serai là pour la soutenir dans ses moments de doute. Pour l’instant, c’est tout ce que nous pourrons faire : se serrer l’un contre l’autre en attendant que l’orage passe.
Car une chose est certaine : il passera. Je ferai de cette idée un mantra.
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