#45
Une semaine sans écrire, en me tenant loin du clavier. Durant cette semaine, chaque fois que je regardais l’écran, j’éprouvais une grande bouffée d’angoisse. Prendre des décisions me pèse. Parler de ma réalité me fait prendre conscience de la dureté de celle-ci, de l’épaisseur de mes barreaux. Je suis prisonnier de l’incapacité des hommes et femmes politiques qui nous gouvernent. Je paie leur incompétence de ma liberté.
Cette semaine qui vient de passer, je me suis plongé dans des mondes fictifs, à travers des jeux vidéos, des séries, des films, des livres ; j’ai cuisiné, également, beaucoup ; j’ai été voir le monde, que ce soient les jacinthes du bois de Hal (demain, nous serons le neuf Floréal, selon le calendrier républicain : jour de la jacinthe) ou les Lyrides (mais je n’ai vu aucune de ces étoiles qui étaient censées défier le confinement) ; je me suis promené avec des amis, évitant si possible de parler de la réalité qui m’oppresse ; j’ai regardé les fleurs de mon cerisier pousser puis faner ; j’ai flâner dans mon jardin, retirant quelques mauvaises herbes sans beaucoup de conviction.
Bref, j’ai fui partout où j’ai pu.
Je n’ai trouvé ni réponse, ni repos.
Tout ce que j’en retire, c’est une intense fatigue.
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