J'ai peur de grandir, de m'oublier,
De mourir. J'ai peur du monde des adultes,
De leur contrainte, et réalité abrupte.
J'ai peur d'un jour devoir me réveiller.
J'ai peur du temps qui passe.
Peur que ce que je possède soit,
Dévoré par des nuées de rapaces,
Et que mon réveil se fasse sans toit.
J'ai peur des choses nouvelles,
Celles contre lesquelles il n'y a de bon,
Celles contre lesquelles même le ciel,
Ne donne de conseil ou de solution.
J'ai peur de la fin, celle de notre chemin,
J'ai peur de perdre d'heureux lendemains,
Mais encore plus de vivre des malheureux,
Avec ceux que je devrais aimer. Je ne peux.
J'ai peur du regard du monde,
Celui qui en ton âme te sonde.
Ce regard qui exprime le dégoût,
À chaque pensée ou mouvement fou.
J'ai peur de mes propres faiblesses,
Peur de perdre contre la tristesse,
Peur que l'univers lui-même se vexe,
Que sur terre je serai qu'une pièce annexe.
Hélas j'ai peur de moi,
Peur de mon coeur terriblement humain,
Peur qu'il ne fasse l'enfer avec ses mains.
J'ai peur de tout, or je dois avancer à grands pas.
La peur n’est pas un choix,
Mais avancer aussi ne l’est pas.