Charmant Quotidien

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  Je referme la porte avec une immense discrétion. Tout l'appartement est éteint, et j'ai bien l'impression que tous le monde dort à poings fermés. Je ne prends donc pas le risque d'allumer la lumière du salon. Je me défais de mon sac, mes chaussures à talons et ma veste en cuire dans une obscurité presque totale. C'est la première fois que je suis heureuse que l'éclairage des lampadaires se faufilent par la fenêtre du salon. J'avance avec beaucoup de précaution, évitant de faire tomber ou de me heurter à quoi que ce soit. Il est tard, je suis fatiguée, et je n'ai aucunement envie de réveiller les adorables êtres qui partagent ma vie. Ils doivent être aussi éreintés que moi en plus. Je fais une petite halte dans la cuisine pour un verre de jus d'orange, puis une nouvelle halte devant la chambre de notre fils, entrouvrant délicatement la porte, m'assurant de son sommeil. Et enfin, je me dirige dans la chambre, presque soulagée d'y être enfin. La porte n'est pas totalement fermée... Elle m'attendait.

 Je souris, rentrant sur la pointe des pieds. Aucune lumière, aucun bruit, si ce n'est sa petite respiration ténue et apaisée. Malgré ma fatigue, je ne peux ressentir qu'une tendresse incroyable, et un certain réconfort. La journée a été fructueuse, de nouvelles répétitions, un nouveau contrat... Mais après tout ce temps passé ensemble sans se quitter, les journées me paraissent longues, et la retrouver est toujours un soulagement plus fou. Je regarde vers le lit que l'ombre me laisse deviner, et distingue, non sans mal, sa silhouette endormie. Même pour une nuit, c'est un bonheur de la savoir près de moi. Je me défais de ma robe pour la troquer contre un large t-shirt difforme et très confortable. Toujours à tâtons, je m'approche enfin du lit, et soulève la couverture pour m'y glisser, espérant ne pas réveiller ce bout de femme incroyable qui dort à mes côtés.

 Je me tourne évidemment un peu, vers son corps alangui, et la voilà qui bouge doucement, j'entends son souffle se couper un peu.

« N'amour ? Marmonne-t-elle d'une voix encore pleine de sommeil.

-C'est moi, chuchotai-je tout doucement, rendors-toi mon ange, il est tard...

-Tu es rentée, sommeille-t-elle à nouveau en se glissant un peu mollement vers moi. »

 Et c'est une femme aussi adorable qui partage ma vie. Je n'en reviens pas chaque jour. Toute souriante, je l'aide et la garde tout auprès de moi. Sa présence m'est indispensable. Elle repose sa tête contre ma poitrine, ses cheveux chatouillant agréablement mon bras nu. Ma vie serait bien insipide sans Maeva... J'embrasse tendrement son front, et ajuste ma position délicatement pour lui permettre de se rendormir bien profondément, et plus confortablement.

« C'était bien ta journée ? Articule-t-elle difficilement, toujours attirée vers un sommeil tentant.

-Mae..., m'amusai-je tendrement, tu es toute fatiguée...

-Je demande juste...

-Et je te raconterai tout demain à ton réveil, souriais-je en embrassant encore son front avec douceur.

-Moui...

-Dors jolie mademoiselle. »

 Un petit geignement purement adorable franchit ses lèvres, et une de ses jambes se glisse entre les miennes pour adopter une position très agréable. Même épuisée, je pourrais rester éveillée pour la regarder dormir, pour la regarder entre l'éveil et le sommeil et rester la douce personne qu'elle a toujours été. Attentionnée, adorablement timide, parfois un peu malicieuse, si douce et gentille, tendre, drôle, talentueuse, déterminée... La liste dépasse parfois mes pensées. J'ai même parfois l'impression qu'elle est de ces êtres si rares, si parfait, comme ces nymphes dans les légendes. Elle est une nymphe. Elle s'accroche à moi, et moi, je veux toute ma vie à côté d'elle. Alors je l'enlace, pour la bercer avec cette douceur qu'elle provoque en moi.

 J'ai beau aimer mon métier d'intermittente de tout mon cœur, aimer me donner corps et âme pour le spectacle, le meilleur moment de ma journée reste cette sensation de plénitude lorsque je la retrouve le soir. Endormie ou non, c'est quand son petit être se loge au creux de mes bras, et que je peux sentir sa peau, son souffle, son odeur, son cœur battre près du mien. Elle est le meilleure moment de mes journées, elle est le meilleur aspect de ma vie. Elle est Maeva. Ma nymphe, ma femme, mon bonheur. Je me sens fermer les yeux, rassurée par sa simple présence si incroyable à ma vie. Je me sens glisser vers un sommeil doux, et je m'endors, son cœur battant tout contre moi. La retrouver...

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