Sur les rails
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Le jour gris se dissipe où commence le soir ;
Un train silencieux trace un tranquille retour.
Les taiseux passagers traversent l'écumoire
D'une gare calmée où personne ne court.
La ville aux hautes tours, scrutatrices et noires
S'évanouit lentement, accompagnant le jour.
Les traverses usées, pellicule illusoire
D'un vieux film oublié ne parlent pas d'amour ;
Passager projeté d'un jour frôlé à l'autre
Qui ne sent qu'à grand peine à tous les aiguillages
Crisser, ployer, tourner les bogies chronophages
Sur ce chemin de fer ainsi que des apôtres,
Le voyageur, acteur d'un drame ferroviaire,
S'ébahit de la nuit sur les champs en jachère.
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