Un mardi en ville

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J'avançais entre les grands bâtiments de la ville, tentant de trouver le point le plus haut pour l'observer de là, ce paysage d'acier et de verre que j'avais tant l'habitude de voir de bas. Je traverse les rues, bousculée parfois par des passants trop pressés ou encore distraits par leur discussion avec un ami, collègue de travail, mari, femme, enfants et j'en passe, ou par ceux qui sont obnubilés par leur téléphone, que ça soit en appel ou en ne regardant que leur écran. C'est avec ça qu'on se rend compte que soit nous avons cette impression d'être seul, ou hors du monde. Pourtant, je sais, je ne suis pas seule. Je suis avec le monde qui m'entoure, je suis attentive à l'homme mendiant avec son chien pour quelques pièces ou même juste un petit en-cas à manger, lui offrant justement un sandwich avec une boisson, il en avait les larmes aux yeux. Je suis attentive à la femme qui se fait voler son sac devant des centaines de regards qui n'y prêtaient absolument pas attention. Je suis trop loin pour aider, mais j'arrive à interpeller un policier qui verbalisait une voiture mal garée. Je suis attentive à cet enfant qui crie après que son ballon bleu s'envole dans les airs alors que sa mère le tire par le bras pour entrer dans un énième magasin sans entendre la plainte de son enfant. Attentive au vent qui pousse certains déchets plus loin sur les rues ou les trottoirs, attentive aux pigeons qui tentent de picorer des restants de miettes sous les tables des terrasses de cafés et restaurations. Et attentive à mon objectif auquel j'arrive lentement, grimpant des marches vers le plus haut point de vue de la ville, m'éloignant du côté étouffant de celle-ci, l'air frais venant remplir doucement mes poumons sans ajouter les échappements des véhicules, la douce odeur des plantes qui commence à chatouiller mes narines. Je monte encore cette haute collinne verdoyante contrastant avec l'enchevêtrement de bâtiments dans des nuances de gris. D'autres chants d'oiseaux sonnent dans mes oreilles et enfin en haut, mes cheveux s'envolant à la brise plus fraîche, je regarde enfin cette ville sous un ciel rosé et orangé du coucher de soleil d'un mardi début de soirée. Elle paraissait si belle vu d'en haut. Et pourtant de l'intérieur, quand nous sommes attentifs, elle ne l'est guère...

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