Règle, injustices,punitions,ego

4 minutes de lecture

Après réflexion je me rends compte qu’une des choses qui me prenait le plus de temps au début, c’était les punitions. Elles sont très liées à la domination, elles représentent même un pan entier du jeu. Camille doit respecter des règles pour ne pas être punie. Et c’était à moi de dicter des règles qu’elle ne pourra pas respecter à tout moment.

J’en ai passé du temps à chercher des punitions. Il fallait que j’évite de tomber sur des routines sinon le jeu serait devenu lassant. Les classiques : fessées, fellations, et autres « tu ne pourras te déplacer qu’à quatre pattes » , risquaient de devenir répétitif.

Plus on avançait, plus le nombre de règles augmentait. À la deuxième séance j’avais mis des règles dans un carnet, du simple « toutes tes phrases finiront par oui monsieur », au « tu devras toujours être en sous vêtements en ma présence ». D’autres presque hors contexte, « ton téléphone devra être éteint ». Il devait sonner toutes les dix minutes sinon. Un de ses objectifs était de lâcher prise.

Avec le temps il y avait de plus en plus de règles et donc plus de punitions.

Au cours de la troisième séance sans même y réfléchir, je l’ai punie différemment. Suite à un terrible accident impardonnable. Elle avait fait tomber ma tasse de café par terre, un tel gâchis de caféine ! J’avais créé une situation injuste. Elle devait me préparer une tasse de café son string au genou, tout en gardant ses chaussures à talons. Pas de chance pour elle son string était très serré. Elle ne pouvait presque pas marcher. Ce qui devait arriver, arriva.

J'avais donc rajouté une ligne dans le carnet : aucune goutte de café ne devra tomber à côté, même dans la soucoupe. Règle impossible à tenir dans le temps. Je faisais exprès de choisir des petites tasses.

Ce qui avait donné la punition de l’épilation totale de son intimité.

Quand je lui ai dit ça, on s’est regardés avec un sourire, tant elle avait toujours été maître de son corps. J’étais presque sûr qu’elle refuserait, mais elle a dit « Oui monsieur ». Deux jours plus tard, plus un poil n'était là. C’était un ordre d’un jour, mais elle a continué à le faire et c’est devenu une autre ligne du carnet. Oui, il est très vite devenu rempli au point que ça n’avait plus aucun sens et il a été abandonné plus tard.

Plus les séances avançaient plus l’injustice régnait tant les règles devenaient irréalisables. J’étais assez mal à l’aise au début. J’avais l’impression de lui dire « Hey fait ça, mais je sais que tu vas rater donc je te punirais ». Et c’est elle qui au cours des débriefings m’a rassuré dessus, elle aimait les règles totalement injustes, ça la rapprochait du lâcher prise.

J'essayais de garder un côté règles débiles sur plein de points. Si tu portes un string tu me feras un café arabica, un tanga un café colombien... Énormément de règles étaient ridicules. On avait cette volonté de garder une approche ludique et pas prise de tête pour ne pas tomber dans la domination sérieuse tout en latex.

Les punitions sortaient de plus en plus de nos rencontres. Obligation d’aller au travail sans culotte, interdiction de se masturber pendant un temps, passer une partie de ta journée avec des boules de geisha... Je ne vérifiais jamais. Je ne pouvais pas. De toute façon, je lui faisais confiance.

Elle m'a avoué que ça la détendait au boulot. Dans tout le stress et le milliard de responsabilités qu’elle avait, se retrouver en tailleur sans culotte en réunion lui rappelait que la vie était un jeu. Ça l'amusait beaucoup et lui donnait confiance. Elle s’assumait. Globalement Camille me disait se sentir moins tendue qu’avant.

Du coup, je passais mon temps à chercher des punitions plus ou moins originales. J’ai même fini par faire un tableur sur mon ordi.

La domination me prenait un temps monstre. Je la voyais deux, trois fois par semaine. Tout se passait de mieux en mieux, mais je voulais éviter les routines, donc je cherchais quoi faire. C’était la seule chose que je ne lui disais pas pendant les debriefings, le temps que je passais à tout préparer, grave erreur ! À ce moment je ne lui disais rien car je me trouvais ridicule de pas savoir comment faire pour être dominant. Ça, c’est de l’ego en carton.

Moi mâle dans société patriarcale, moi devoir savoir soumettre femme, femme jouir grâce virilité.

On avait réussi l’approche sereine détendue des séances mais là, je m’étais pris la tête pour rien. Elle a découvert le tableur, vers la quinzième séance. Premièrement elle a presque été choquée de certaines choses que j'avais mis dans les colonnes "à essayer mais pas sûr que ça passe" et "faut peut-être que j'aille voir un psy". C'est sa faute, à l’origine je suis un innocent geek.

Deuxièmement quand je lui ai dit le temps que ça me prenait, elle m’a littéralement interdit de continuer comme ça. J’avais répondu par un "oui madame" effet Calimero du plus bel effet, jamais réussi à le refaire.

Les fous rires ont disparu avec le temps, les sourire en coin sont restés, ils nous rappelaient qu’on jouait.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire L'ingenieur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0