Oh, une fille
Claque.
Il y a des fermetures de porte plus impressionnantes et plus stressantes que d'autres. Comme vos parents qui rentrent dans votre chambre, car potentiellement, vous avez hypothétiquement cassé quelque chose de cher.
Mais là, c'était Camille qui venait de fermer la porte de sa chambre, alors que l'on était seul dans la maison depuis la fin de sa soirée. Refermer le cocon de sécurité. Les chambres d'ado, petits espaces de sécurité absolue quand on rentre dans l'âge adulte. Revenir dans ce lieu d'insouciance le temps d'un week-end et éviter d'affronter notre arrivée dans le monde adulte et des responsabilités pas forcément bienvenues.
Elle n'avait pas dû évoluer depuis longtemps cette chambre. Vraiment cocooning avec des posters de groupes de musique un peu honteux et moi, là, au milieu, regardant Camille qui avait en somme toutes, des idées très précises de la suite des événements. Moi, beaucoup moins.
— Les timides ont tendance à m'exciter un peu, je dois avouer, dit-elle en se rapprochant.
Elle s'accola dangereusement sans que j'aie la moindre idée de repartie à dire. Passa ses bras autour de moi et son visage vint se coller à mon oreille. Oh mince, ça sent bon une fille.
— J'ai besoin d'un coup de main pour détacher ma robe.
Pour le moment, j'étais surtout très enivré de son parfum et de cette promiscuité avec une fille jamais atteinte.
— Pourtant tu as réussi à la mettre toute seule, beaucoup mieux que répondre oui, c'est sûr...
— Qui te dit que je l'ai mise toute seule.
Elle se retourna pour montrer son dos où se trouvait une fermeture éclair. La fermeture éclair. Petite, malicieuse, et tout à fait non fonctionnelle. De mes mains pas super assurées, j'attrapai le petit bout métallique et essayai de le faire glisser vers le bas. Ce qui ne marcha pas, même pas un petit peu. Le tissu était bloqué dans la fermeture, là, le stress monte, puis le bruit de déchirement de tissus se fit entendre.
— Tu ne viendrais pas de déchirer ma robe ?
— Si t'as entendu un bruit de déchirement et senti un déchirement, c'est possible que j'aie un peu déchiré le tissu. Étrangement, cette blague peu assurée la fit rire.
Elle s'avança d'un pas, se tortilla un peu dans tous les sens, fit craquer encore plus le tissu et finit par enlever sa robe. Oh une fille en sous-vêtements. C'est extrêmement excitant. Surtout quand l'ensemble est assorti et ne cache pas tant de choses que cela.
— Problème de la robe résolu, dit-elle en souriant.
Elle se dirigea sur son lit avec un regard sans équivoque, s'assit tout doucement avec un sourire quelque peu carnassier. Camille enleva sa culotte sans aucune gêne, et écarta les jambes.
— Viens te faire pardonner. Dit-elle en passant sa main sur son sexe.
Oh le sexe d'une fille. Je me dirigeai devant elle, me mis à genoux et avant de pouvoir faire quoi que ce soit, elle attrapa ma tête et l'enfonça sur son sexe. Nez le premier sur sa vulve et mes lèvres en contact des siennes.
Un mélange de sensations totalement contradictoires se bouscula dans ma tête. Du trop bien j'y suis, je fais quoi là maintenant, oh, c'est humide ici, cours de SVT, on fait comment déjà, pas désagréable cette odeur intime, ah oui la langue au travail, oh elle a la peau toute douce, si j'aspire ça va faire quoi, langue à gauche, peut-être à droite, pourquoi elle bouge, c'est vrai que c'est vraiment humide ici. Bref un bordel existant sans aucun sens et aucune logique ! Je savais juste que j'étais là entre ses jambes, son sexe sur mes lèvres avec comme seule certitude, ça m'excitait d'être là.
Quand elle me tira sur les cheveux pour sortir ma tête de ses jambes, elle avait un regard un peu dubitatif.
— Allez viens.
Me relevant d'un mouvement fluide et dynamique, j'enlevai mes vêtements d'un mouvement tout aussi fluide et dynamique sauf pour les chaussettes, on a toujours l'air un peu con quand on enlève ses chaussettes. Puis mon boxer dans une action moins fluide et moins dynamique, laissant paraître mon sexe en érection extrêmement excité. Même beaucoup, beaucoup trop excité de la situation toute nouvelle.
Elle enleva son soutien-gorge, oh une fille toute nue, c'est joli, dis donc. Elle se pencha et attrapa mon sexe avec sa main. C'est très agréable, dis donc.
— Je vais…
Et, ce qui arriva, arriva. Une éjaculation tout aussi frustrante que plaisante dans une situation extrêmement excitante et nouvelle. Le tout suivi d'un sentiment de honte masculine tout à fait singulier.
— Désolé, dis-je d'une voix extrêmement honteuse en regardant sa poitrine recouverte de mes exploits expéditifs.
— C'est pas grave, tu sais, je prends ça pour un compliment, je suis canon, je sais, dit-elle en riant avec beaucoup de sincérité. Par contre, je vais me laver si ça t'embête pas, dit-elle en se levant et sortant de la pièce.
Là, seul, debout dans cette chambre, je me sentais très con. Je me suis rhabillé et je suis descendu chercher une bière tiède qui traînait en bas, trophée de la soirée passée. J'ai regardé mon téléphone, plus de bus pour rentrer, plus de chauffeur, bordel ça va être très gênant comme situation. Ce ne fut pas le cas, Camille était souriante et me proposa son lit pour la nuit et non le canapé. On ne parla presque pas, enfin normal pour moi, je voulais éviter toute forme de débriefing honteux. Oh c'est cool de dormir avec une fille.
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