On a tous un meilleur ami, le mien pour une raison tout à fait improbable et étrange, je dirais que c'est le fameux Jonathan. On n'a pas vraiment de point en commun. On s'est connu à l'école d'ingénieur. C'était le branleur par excellence, dans les projets de groupes y foutait rien et au contrôle, il avait toujours des supers notes sans jamais bosser et lui-même ne comprenait rien à rien. Le parfait imposteur qui a fini cinquième de la promotion. Moi, avant-dernier, je ne foutais rien, mais ça se voyait.

C'est l'ingénieur informatique le moins ingénieur informatique du monde. L'info, ça ne l'intéresse pas, mais c'était le champion de la promo. On était quatre-vingt-douze dont deux filles. Une armée de geek, on jouait à l'ordi et lui passait plus de temps dans les chambres de l'école d'infirmière à côté. Il était beau gosse, la tchat, le charisme, en soiré, il ne repartait jamais seul, c'était le champion qu'on jalousait tous un peu. Un peu beaucoup beauf sur les bords avec son téléphone et ses sept contact plan cul appelé par un jour de la semaine chacune.

Mais il y a un truc qu'on ne peut pas lui enlever, il a toujours été là pour moi, déménagement, voiture en rade à trois heures de route, en déprime, il était toujours là. Même aux soirées jeux alors qu'il n'est pas spécialement fan, mais il vient, car il veut juste passer des moments sympa. Il a une sincérité déconcertante, mais qu'il est con des fois, mais a des niveaux stratosphériques !

Récapitulons, lui vivant de plan cul et d'eaux fraiches jusqu'à il y a quatre mois où il rencontre Alycia. Un mois après leur rencontre, ils emménagent ensemble. Oui, je n'ai pas compris. Le parfait amour qu'il me dit et ça se voit. Jusqu'à un message simple

- Dispo pour une bière ?

Là, c'est qu'il ne va pas bien, coup chance, Camille prend un café avec Mathilde, je suis disponible, direction le repère à bière et face à moi un Jonathan tout déprimer.

– C'est fini avec Alycia?

– Ah non, on s'est juste engueulé.

– Ah ça va alors ?

– Je ne sais pas, on s'est bien engueulé.
– Sur quoi si je ne suis pas indiscret

– On n'a pas fait l'amour depuis une semaine

Tout ça pour ça, il se fout de moi, j'espère !

– Quatre mois et on ne fait plus l'amour, ce n'est pas normal, on est jeune, on devrait le faire souvent.

– Eu, tu sais qu'on est plus proche du quatre que du trois maintenant. Tentative de blague, échec cuisant

– Avec Camille, ça, c'est vite arrêt" ?

Comment te dire là, elle se fait sûrement bouffer la chatte par Mathilde, je ne vais pas dire cette information, non définitivement non.

– Vous avez parlé de vos attentes sexuelles au moins ?

– Pas vraiment.

Va falloir du contexte là, Jonathan vient d'une famille qui pratique beaucoup la passion d'être à genoux devant une personne plantée sur une croix. Du coup, il vient d'une bonne fratrie de sept ou le sexe est un sujet inexistant, le sexe n'existe pas. D'où sa compensation à l'âge adulte.

— T'es le gonze qui s'est tapé le plus de fille que je connaisse et tu ne parles pas de sexe avec Alycia?

— Non, pas besoin pour les plans cul avant.

– Genre fellation, cuni, levrette, dodo

– Oui le sexe quoi.

Mince, le champion de la promo était descendu bien bas.

Sa connerie sur certain point m'impressionnera toujours. Je me suis lancé dans un monologue et de vingt minutes, ou j'avais l'impression de donnée un cours d'éducation sexuelle a un enfant. Jonathan buvant par petite gorger son élixir irlandais les yeux baissés. En fait, je lui résumais ma vie avec Camille, je me suis rendu compte, il faut parler, bordel, parler, discuter. Et je finis sur une phrase qui me fit beaucoup rire et lui aussi

– En gros si tu veux un doigt dans le cul, tu lui dis et vous en parler.

Après cela nous prime un deuxième verre à l'atmosphère plus détendu, mais Jonathan n'aime pas qu'on lui fasse la leçon, il veut avoir raison alors, il était un peu bougon.

Une semaine après, c'est le temps pour qu'il déboude en général, j'ai reçu ce message

– Merci pour les conseils

Je peux vous dire que ça dut lui en couter d'écrire ce message ! C'est mon meilleur pote, il a toujours été là pour moi et même s'il est stupide des fois, je ne le lâcherais pas !