La journée de l’emmerdement maximum, ou mes premiers pas au Portugal
Aujourd’hui on va causer de la loi de Murphy un peu. Au vue du titre de ce billet, vous vous doutez bien que je vais me pencher sur l’interprétation littérale et pessimiste de cette loi, puisqu’elle a parfaitement guidé le déroulé de mon lundi 9 juillet 2018.
Tout d’abord, une mise en contexte s’impose pour que vous saisissiez bien à quel point l’enchaînement de galère que j’ai vécu m’a paru surréaliste, mais malheureusement pour moi parfaitement logique et prévisible.
En ce début d’été 2018, j’allais sur la fin de ma première année en école d’architecture. Malgré la charge de travail conséquente, je prenais un peu de temps pour envisager comment occuper les vacances qui s’approchaient et qui me paraissaient plus qu’attrayante durant cette période de l’année. Heureusement pour moi, j’avais pu profiter d’un cadeau de mes parents : pour mes 18 ans, ils avaient consenti à m’offrir le budget pour un voyage. Normalement, j’aurais dû en bénéficier l’année précédente, été où officiellement je devenais majeur, mais étant né vers la fin des vacances d’été, c’était un peu tard pour partir et j’avais de toute façon déjà passé trois semaines en Espagne en juillet. Ainsi, je choisis de franchir le pas pour l’année de mes 19 ans.
Une fois ma décision prise, je me mis à organiser tout cela. Pour la destination, j’avais opté pour le Portugal, pays qui m’était alors totalement inconnu et que je souhaitais découvrir après l’Italie et l’Espagne les années précédentes ; j’aime les pays latins vous aurez remarqué. Bref, j’organisais tranquillement mon séjour de trois semaines, une à Porto et deux à Lisbonne, trouvant et réservant les hébergements et les déplacements à l’avance. J’avais conçu un petit programme pas spécialement compliqué, mais j’avais fait en sorte que tout s’enchaîne parfaitement sans perdre de temps. Précaution qui allait se retourner contre moi, mais je l’ignorais encore.
Autre étourderie, j’avais pris l’habitude de partir en vacances en juillet durant mes années lycée. Ainsi, je décidai de programmer mes vacances en juillet également. À la différence du lycée, où j’achevais mes cours et examens vers la mi-juin, en école d’architecture je terminais officiellement l’année la première semaine de juillet. Ainsi, je me retrouvais à décoller seulement six jours après la fin de mes cours. Outre le peu de temps que je m’accordais pour souffler un peu, je me retrouvais au Portugal durant la semaine des rattrapages des partiels du second semestre. J’avais conscience de ce risque, mais ayant toujours été un très bon élève au point de ne jamais avoir eu à devoir passer de rattrapages ou de suivre des cours supplémentaires, j’étais persuadé que cette superposition d’emploi du temps ne me poserait pas le moindre problème.
Pour le dimanche 8 juillet, veille du départ, nous avions décidé, moi et ma famille, que je dormirais chez ma grande sœur, vivant alors bien plus près de l’aéroport où je devais décoller que ma maison. Je quittai alors mon foyer et ma famille un peu plus tôt que prévu. Mon enthousiasme prit un petit coup, car malheureusement j’étais condamné à devoir me lever à trois heures du matin, me condamnant à une bien petite nuit ; je ne supportais pas le manque de sommeil pour ceux qui n’auraient pas encore percuté. Malgré cela, je m’endormais comme je pouvais, l’excitation, l’impatience et l’horaire de coucher anormalement tôt complotaient pour me maintenir éveillé.
Comme attendu, le réveil fut bien pénible. Mais bon, je supportais la mauvaise humeur et l’étourdissement qui m’assaillaient pour me préparer. Rapidement, je fus en état d’alerte, ce qui avait le mérite de bien m’affuter l’esprit et de quitter mon état de somnolence. La première mauvaise nouvelle du jour provint de la conversation Messenger de mon groupe d’atelier ; apparemment hier soir les notes d’histoires furent publiées et si je me fiai aux messages désespéré et passionnés de mes camarades, ce fut une hécatombe. Autant dire que ma confiance concernant mes résultats se brisa très facilement et c’était avec beaucoup d’appréhension que je me précipitai pour vérifier ma note. Soulagement, j’obtins un dix, certes décevant, mais qui ne mettait pas en péril mon voyage.
Après cette fausse alerte, je n’eus pas vraiment le temps de penser, devant partir au pas de course avec ma grande sœur vers l’aéroport. Le trajet en voiture se déroula sans accrocs et je commençai alors mon véritable périple, seul et livré à moi-même. Pour le moment, tout se passait bien, j’étais dans les temps, il n’eut pas de retard ou d’incident et je ne me sentais pas perdu le moins du monde. Je décollai alors un peu après l’heure prévu, le cœur allègre et l’esprit alerte. Cela dépendait certainement des tempéraments, mais voilà comment je pouvais me sentir quand je me lance à corps perdu dans un nouveau défi.
Le vol se déroula sans accrocs et j’atterris à l’aéroport de Lisbonne. Mon avion ayant eu quelques minutes de retard, je n’eus pas trop le temps de tergiverser et je me ruai vers le carrousel de bagages de mon vol, impatient de récupérer mes affaires pour poursuivre mon périple. Malheureusement, vu ma chance légendaire pour ce genre de chose, je dus attendre longtemps, bien longtemps, très longtemps. Les autres passagers de mon vol quittaient un à un le secteur tandis que je désespérais de retrouver mon unique bagage rouge vif. Commençant à craindre le pire, j’aperçu avec soulagement un carrousel de bagage accueillant les bagages non-récupérés. Plein d’espoir, j’espérai que mes affaires furent transmises ici par erreur. Bien évidemment, ce ne fut pas le cas. Je restais alors un instant debout, un peu hagard, réalisant que je venais de vivre ce qui normalement n’arrivaient qu’aux autres, un peu comme les amendes ou les accidents de voiture : mes bagages avaient été perdus, quelque part dans le monde.
Regardant un peu autour de moi, cherchant de quoi me sortir de ce pétrin, je trouvai rapidement ce qu’il me fallait. Je me dirigeai vers le service de l’aéroport s’occupant des bagages perdus. Petite confession, je ne fus pas le seul à me retrouver sans rien à mon arrivé, ce qui au fond de moi me réconfortait un peu, étant de ceux qui pensent qu’un malheur est plus léger lorsqu’il est partagé. Vint ensuite mon tour d’expliquer mon cas, l’affaire fut vite réglée et à priori je devrais récupérer mon bagage d’ici quelques jours.
Ce problème en partie réglé, je dus à la fois me dépêcher d’aller à la gare routière pour emprunter un car pour aller à Porto ; sachant que cette histoire de bagage me fit rater celui que je devais prendre. Il fallait également prévenir la famille que le voyage ne se déroulait pas comme prévu. Vous pourriez croire que je me plains gratuitement, mais non ; mon entourage est d’une nature très anxieuse, qui prévoit tout à l’avance et qui a horreur des imprévus. Autant vous dire que c’était la panique chez moi et ça ne me plaisait pas du tout d’être le responsable de ce désordre. Mais ce fut un mal nécessaire, puisque je reçu un soutien financier précieux pour survivre ces premiers jours au Portugal.
Pour aller à la gare routière, je devais prendre un bus pour y aller. Rien de plus simple me disais-je, mais je me pris un nouveau mur en pleine poire, celui de la langue. Étant donné qu’au Portugal ça parlait portugais, je m’étais chauffé pour apprendre les bases de la langue de Camões. Vu que ça ressemblait beaucoup à l’espagnol que je maitrisais bien à l’époque et qu’il s’agissait d’une langue de la même famille que le français, je me disais que je pouvais avec un peu de travail atteindre un niveau suffisant pour me débrouiller. Je compris ce jour-là que ce n’était pas si simple, oh non. Je m’étais retrouvé à n’absolument rien comprendre à ce que les locaux pouvaient me raconter et je dus me réfugier honteusement derrière l’anglais. Rien de grave en soi, du moins pour ma survie, mais cela représentait un sacré échec personnel pour moi.
J’arrivais ensuite à la gare routière, pu obtenir un billet à moitié prix à la suite de mes explications concernant mon retard et je pus prendre la route vers le nord du pays. Le trajet représentait à ce moment-là un énorme bol d’air frais. J’oubliais pour un temps mes nombreux tracas et je me perdais à découvrir des paysages vallonées, secs mais verdoyant à la fois. Après environ quatre heure, j’arrivai à la gare routière de Porto. L’auberge sur laquelle j’avais jeté mon dévolu ne se trouvait qu’à quelques centaines de mètre de là ; je me bénissais alors de ma prévoyance et sagesse sur le coup. Une fois arrivé, je fus accueilli par une dame âgée très chaleureuse qui m’avait parfaitement reçu. L’établissement était très modeste, mais terriblement charmant ; on se sentait vraiment chez soi ici et encore aujourd’hui il fait partie de mes lieux d’hébergement préféré parmi tous ceux que j’ai connu.
Je m’installais très rapidement, compte tenu de la faible quantité d’effet personnels sur moi, et me posai un peu. Je trainais un peu sur internet grâce au wifi et j’appris que les note de théories avaient été publiés. Tranquille et confiant, je vérifiai mes résultats avant de tomber de très haut, car je vis un petit sept sur vingt particulièrement rageant, puisque dans mon école un rattrapage est obligatoire si l’on obtient une note inférieure à huit sur vingt. Autant dire que j’étais particulièrement dégouté, surtout que ça me rajoutait encore des problèmes à régler. Heureusement pour moi, le rattrapage consistait en des travaux à produire chez soi et à rendre, donc pas de présence obligatoire à l’école. Mais quand même, je me retrouvais à devoir travailler durant ma première semaine de vacances alors que j’étais déjà dans la galère.
Malgré mon abattement, je ne pouvais trainer trop longtemps sur mon lit. Je devais d’urgence sortir pour m’acheter quelques vêtements, produits d’hygiène, de quoi dessiner et manger, car avec toutes ces histoires je n’avais pas pris le temps de manger de la journée. Heureusement, financièrement ça allait, je pouvais m’offrir le nécessaire pour survivre quelques jours en attendant mon bagage égaré. Las et morne, j’entamais ma découverte de la ville de Porto. Bien loin d’une balade pleine d’entrain et d’envie de découverte dans une ville qui m’était totalement inconnue, seule la nécessité me donnait l’énergie d’arpenter cette ville pleine de hauts et de bas. Le charme évident de certains quartiers et rues pleines d’histoire, de vie, d’ombres et de reflets ne parvenaient pas ce jour-là à apaiser mon esprit préoccupé par mon rattrapage et ma situation précaire. D’autant plus qu’un sentiment de malaise commençait à me gagner peu à peu, grossissant jusqu’à devenir extrêmement lourd. Il ne s’agissait pas d’un sentiment de solitude comme je pouvais le penser en première analyse. Quand bien même la situation de solitude absolu, sans pouvoir compter sur qui que ce soit à des centaines de kilomètres à la ronde, m’était inédite, je m’y étais fait assez aisément, étant d’un tempérament plutôt solitaire. En réalité, je me prenais un autre mur, pourtant visible à de très loin ; je réalisais que j’étais un étranger.
Il y a toujours une différence entre savoir une chose et la comprendre, parfois il existe un monde entre les deux. Je venais d’assimiler cette leçon. Je savais que partir seul dans un pays étranger serait une aventure particulièrement ardue, mais je n’avais pas imaginé un seul instant que je me sentirais aussi mal sur place. Dit comme ça, ça peut paraître un peu étrange, mais j’ai toujours été un garçon un peu « différent », au point que ce qualificatif a défini durant une grande partie de ma vie mon rôle social. Je me pensais donc « habitué » à être à part et pas tout à fait intégré. Ainsi, par naïveté, et un peu par arrogance sûrement, je crus que débouler dans un pays étranger tout seul était certes une initiative hardie, mais pas spécialement ardu. Eh bien je m’étais rarement autant trompé qu’à ce moment-là. A l’école, privée catholique, ainsi qu’au catéchisme je me souviens qu’on nous parlait souvent de l’autre et de l’importance de le respecter et de l’accueillir. Toutes ces leçons un peu abstraites pour le petit garçon que j’étais devenait réalité ce jour-là, ce jour où pour la première fois j’étais devenu « l’autre », « l’étranger ». Je ne parlais pas la langue locale, je ne connaissais absolument personne, les lieux me paraissaient exotiques, je n’avais presque pas d’affaires sur moi ; je vais un peu exagérer, mais je n’étais pas loin de vivre une vie de bohème, heureusement que j’avais un toit, un peu de sous et que ce n’était que mon premier jour là-bas.
Après un après-midi et un début de soirée moins plaisant que prévu, je retournai à l’auberge pour vite aller dormir, être au lendemain et fuir au plus vite cette maudite journée. Un plan sans prétention mis à mal par un destin décidé à être farceur, pour ne pas dire sadique. La porte de l’auberge où je me logeais était particulièrement dure à ouvrir. Je ne savais pas exactement pourquoi, mais la gérante m’avait prévenue que j’aurai beaucoup de difficulté avec l’ouverture de cette maudite porte les premiers jours. Et en effet, elle n’avait pas menti. Je m’étais donc retrouvé coincé dehors à me battre avec une porte d’entrée qui ne semblait pas vouloir s’ouvrir, anéantissant le peu de patience qu’il me restait. Je m’efforçais de rester calme, mais j’avais envie de tout casser. Ma bonne humeur semblait particulièrement communicative, puisque qu’une jeune femme résidant juste à côté de l’auberge m’interpella alors qu’elle rentrait chez elle ; cette dernière me proposa de venir chez elle et fumer un bon pétard pour me détendre un peu parce que j’avais l’air tendu.
Je refusai la proposition poliment en me retenant de rire. Outre le fait de me détendre un peu, je ris jaune intérieurement, parce que cette scène me parut tellement surréaliste ; pour moi ce genre de chose n’arrivait que dans des films, ou dans des sketchs. Surtout que la jeune femme arborait tous les clichés de la bobo urbaine adepte de la fumette, comme quoi les clichés c’est comme les légendes, ils ont toujours un fond de vérité.
Je m’attarde un peu sur cet échange puisqu’il m’a pas mal travaillé mine de rien. Il m’arrive parfois d’y repenser et d’imaginer tous les scenarii possibles si j’avais accepté la proposition de cette jeune femme. Je me dis que je suis peut-être passé à côté d’une soirée sympa qui aurait adoucit le goût aigre de cette journée ; j’aurais pu me faire une pote, briser le sentiment de malaise qui me gagnait alors et avoir une guide dans ce pays dont j’ignorais tout ; voire plus si affinité. Mais mon côté pessimiste, ou bien résigné diront les mauvaises langues, me confortait dans ma décision prudente. Vu le déroulé calamiteux de cette journée, il aurait mieux valu que je ne m’approche pas de cette personne. Après tout j’aurais pu mal réagir au cannabis ; ou bien tomber nez à nez avec la police à la seconde même ou je poserai un pied dehors ; ou bien me faire droguer et me retrouver avec une cicatrice au niveau du rein ; ou bien me faire racketter ; ou bien choper une IST bien sale, voire létale ; bref, ça aurait pu aussi bien se passer que mal finir cette histoire. Finalement, je me dis que la nature est bien faite et que les choses se sont produites ainsi parce qu’elles devaient se produire ainsi et pas autrement. Écrire autant pour aboutir à une conclusion aussi consensuelle, je dois admettre que j’aime un peu trop enc.ler des mouches parfois.
Finalement, avec de la patience et un meilleur état d’esprit, je pus enfin ouvrir la porte et gagner mon lit. Malheureusement, le confort était minimum compte tenu de l’absence de la plupart de mes affaires. Je dormis confortablement, le cœur et l’esprit lourd, espérant de tout cœur que les prochains jours fussent meilleurs que celui-ci.
Heureusement, mon souhait fut exaucé. Je me fis assez rapidement à cette ville à taille humaine. Mon travail de rattrapage me poussait d’observer mon environnement d’un œil nouveau, me permettant de le réussir et d’éviter un redoublement bien bête ; j’ai récupéré ma valise au bout de quatre jours, me rendant heureux au point où j’avais dû me retenir de sauter sur le brave homme qui m’avait apporté mes affaires ; la France remporta sa deuxième étoile dans la foulée et je n’eus plus vraiment de soucis d’envergure jusqu’à la fin de mon séjours. De quoi me laisser de la disponibilité émotionnelle pour tomber amoureux de ce pays où la vie était bien douce.
Finalement, ce premier jour n’est en soi rien de plus qu’un « accident », un faux départ à mon premier séjour seul à l’étranger dont je conserve un souvenir plus que tendre. Malgré cela, je ne regrette pas d’avoir vécu une telle journée. Il est certain que j’ai passé un très mauvais moment ce lundi 9 juillet 2018 ; mais ce genre de moment, ça vous forge en tant qu’individu. Ce jour-là, je me suis rendu compte que, malgré mon âge et ce que je pouvais penser, j’étais encore un gamin prenant les choses à la légère. Comme vous l’avez lu, la plupart des problèmes qui me sont tombés dessus étaient évitables avec un peu de prévoyance et de bon sens. J’ai compris que le monde était vaste, emplis de lieux et de gens ayant chacun leur vécu et leur réalité, qu’il est impossible d’en cerner entièrement les contours, et que ce n’est pas grave. J’ai commencé à un peu mieux comprendre qui je suis, face à des individus bien différents de moi mais avec qui il est possible d’échanger de multiples façons, et non pas seulement avec la classique mais néanmoins complexe conversation, et en éprouvant un sentiment très doux et rassurant quand je croise parfois quelques personnes partageant ma langue et ma nationalité. J’ai compris que l’on profitait bien plus de ce qu’une ville peut nous offrir en déployant tous nos sens qu’en simplement balayant mon environnement immédiat d’un regard distrait et l’esprit et les oreilles pris par de la musique et un casque. J’ai réalisé aussi que malgré mon immaturité certaine, j’ai la capacité de me débrouiller seul, même en territoire inconnu et loin de tout soutient ; ainsi que tout problème possède sa solution, tout finit par s’arranger un moment donné.
Je pourrais continuer encore longtemps, mais je pense que vous avez saisi le propos. Ce voyage mouvementé constitue un moment charnière dans courte vie ; dès mon retour en France fin juillet, j’avais senti un avant et un après, que désormais je n’étais plus tout à fait le même jeune homme, pour le mieux.
Voilà pour cette journée qui est parmi l’une des pires de ma vie. Je ne pensais pas autant écrire et méditer là-dessus, mais à force de me remémorer les événements, je ne pouvais passer à côté de l’occasion de partager une petite leçon de vie que je reçu ce jour-là ; je suis d’avis que ce témoignage aurait été sans grand intérêt sans cela. Des journées de merde ce n’est pas ce qui manque dans notre monde.
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