Sphinx.
Aucun mot ne sort plus de ta bouche. Les caprices futiles ont disparu. Des ombres rasent les murs de cités antiques, sous les constellations.
Je mêle ma vie aux grains lisses et froids. Litanie enfouie, unie aux myriades étincelantes, comme une psalmodie infinie. Le temps mutique scelle toutes les énigmes dans un sourire licite. Un vent léger, légère euphorie, presqu'une jubilation, ose une fantaisie. J'oublie le cri des créatures nocturnes. Je m'endors dans un spasme, ne livrant rien, aucune plainte.
Mon esprit s'évapore.
Reste mon corps transi. La nuit intérimaire, oraison obscure, indéchiffrable chant céleste.
Que peut-il naître ici ? Quelle oasis inouïe ? Ma langue est rêche, le tissu est rugueux sur ma peau désséchée. Souviens-toi des ovations prodigieuses, écoute les grains raboteux et futiles.
Désert oisif. Juste un peu de poussière au fond du sablier.
Les voix se sont tues depuis longtemps, le silence a disparu. J'écoute le lointain dans l'espoir d'une réconciliation. D'un avenir apaisé.
Vite !
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