Vampires

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VAMPIRES

La douleur est constante.

Tout commence dans la souffrance et dans la peur. La fuite désespérée, la douleur dans ses jambes et dans ses poumons. Le bruit de sa course sur les pavés, et celui de sa respiration sifflante. L’issue inévitable de la poursuite qui mettra fin à sa vie telle qu’il la connait.

Il heurte les pavés, la tête la première quand un vampire lui saute sur le dos. Sans perdre un instant, son agresseur sort ses canines et le mord à l’aine. Il boit, les yeux fixé sur sa proie tandis qu’il hurle de douleur. Personne ne viendra à son secours. Pas ce soir, jamais. Tout le monde à peur des vampires.

Le vampire boit, puis il s’assoit à côté de lui et observe le sang qui coule à flot, un air curieux et exalté sur son visage décharné et sans âme. Peut être que le monstre avait été beau dans son autre vie, mais maintenant il n’était pas beaucoup plus qu’un fantôme, aussi pâle que la mort, les traits tombant et les joues creuses. Des traces de terre et de sang séché sur les mains, et les guenilles qu’il porte. L’odeur de chair en décomposition le suit. Il ne remarque pas. Il ne remarque rien d’autre que le sang qui coule à flot et sa faim insatiable et dévastatrice.

Le soleil se lève et la bête s’enfuie, pour aller ramper dans les ténèbres des souterrains de la ville, attendant que la lune apparaisse pour chasser de nouveau. Il ne dort pas. Il ne pense pas. Il ne ressent rien d’autre que la faim. D’autre vampires à ses côtés font les cent pas en attendant le moment de sortir. Il ne les voit pas. Il ne les sent pas. Tous ses sens sont dirigés vers le monde. Les odeurs d’humains et d’animaux se mélangeant. Sueur, urine, parfums divers. Sang. Il attend.

Chaque jour et chaque nuit est une répétition de la précédente. Créature d’habitude. Il ne craint ni l’eau bénite, ne les crucifix.

Les jours passent et deviennent des mois et des années. Un centenaires, un millénaire. Il ne voit pas le temps qui passe. Il ne sent que cette faim incessante qui le taraude et qui le hante.

Un jour, il ne trouvera pas de nourriture, alors il passera la journée affaibli, allongé dans la boue et les déchets. Il ne priera pas, il ne réfléchira pas. Il aura juste faim. Si la chance lui sourit, il trouvera un humain faible et déjà blessé la nuit suivante.

Sinon, il mourra de faim, seul. Son dernier soupir sera un râle que personne n’entendra. Il ne pensera pas. Mais il saura qu’il disparait alors que son corps se transformera lentement en cendres alors que le temps le rattrapera.

Il ‘y a pas de paradis pour les vampires. Pas d’enfer non plus.

Il y a juste le néant après la souffrance.

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