Confortablement assit sur le toit en pente d’une tourelle, Mistigri regarda les trois silhouettes qui descendaient l’escalier menant au Château des Reines, louvoyant entre la foule éparse qui rejoignait les allées bondées du port pour assister aux feux d’artifices.

— Pfff, et voilà. Une fois de plus vous avez joué avec le destin des mortels…

— Ce n’est pas un jeu, chaton. Le prince Ace fera un bon roi et il aura besoin de Kuro pour y arriver. Quant à Elia, elle se languissait tellement de trouver l’amour…

— Ce Kuro ne tombera jamais amoureux d’une simple humaine.

— Seul le temps nous le dira.

Le chat-garou leva la tête vers la pleine lune, une moue boudeuse sur le visage :

— Vous pourriez vous montrer un peu plus reconnaissante quand même ! C’est moi qui ai fait presque tout le travail ! Jusqu’à jouer cette chanson !

— Ce dernier point n’était que pour me divertir… Si tu avais vu la tête de Kuro, à ce moment !

— Désolé, moi je ne suis pas omniscient.

Comme il n’obtenait aucune réponse, Mistigri soupira. Artémis avait beau être une déesse, elle était aussi relativement enquiquinante.

Et, de tous, c’est moi qu’elle a choisi pour lui servir d’entremetteur. Dire que j’ai encore huit vies à passer ainsi !

Le jeune violoniste haussa les épaules et se releva. Il contempla brièvement la cité de Capcorn qui scintillait en contrebas puis s’en fut.

Dans les cieux d’encre, Artémis sembla briller d’un éclat plus intense tandis que, détrônant les étoiles, les feux d’artifices explosaient et paraient la noirceur nocturne de mille couleurs.