Mouron
Et je suis prise de cette récurrente envie, d'être irriguée d'une sensation nouvelle de plaisir. Puis je me vois, moi, pleine de ces mots qui taminent* ce qui est déjà morcelé. Je n'arrive pas à écrire la joie. Car ma tête, restée trop longtemps dans les cieux, presque prête à baisser les armes, est cependant ensevelie, tiraillée, assaillie par un tas de "mourons". Un rappel à "l'orde" me mène à faire face à la réalité. Réalité conçue pour pousser à l'exil. Réalité pourtant montée de toute pièce. Mais j'abandonne cet ultime regain de sincérité, l'once de ce qui aurait pu naître, n'être peut-être qu'un énième échec, mais qui n'est plus qu'une réponse qui n'existe pas. Et c'est cet "ordre" miragineux qui ne devrait pas être.
*J'ai voulu reprendre l'expression "taminer" inventée et utilisée lors d'une discussion par le poète Alain Freixe que j'ai eu la chance de rencontrer. Ce verbe signifie donc plus ou moins quelque chose qui "donne de l'âme". Je vous laisse l'interpréter comme vous le souhaitez puisqu'après tout c'est aussi un peu le but de la littérarture :)
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