Tourmente
Au milieu des bruits saccadés, des odeurs de renfermé et de cette bougie qui brûle puis qui crève, le mal a semé ses graines. Inerte sur le vieux matela, son ventre s'embrase de douleur. Et plus les minutes passent, plus la cire de la bougie goutte sur le vieux matela. Autour, rien ne s'est arrêté. Tout continue de bouger dans la dysharmonie. Ça tourne, dans sa tête, tous enchaînent: ça n'est qu'une déchirure parmis tant d'autres. Et puis, tout s'arrête. Brusquement. Il n'y a plus que cette odeur de foutre, infernale, imprégnée dans les murs. Ce qui perle sur son visage efface d'un trait le masque qu'elle avait construit soigneusement. Maintenant, hors de sa crysalide, le visage maculé de traces, vivante mais morte, elle croise celle qui, insouciante, trainera bientôt derrière elle les ombres de ceux qui crèvent.
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