Aliénation
La lumière me parut plus blafarde qu'à l'habitude.
Depuis quand me trouvai-je là, à penser à toi?
Combien de minutes, d'heures, de jours, de semaines, d'années?
L'attente d'un signe de toi était la seule preuve tangible que le temps passait.
La lumière était plus diffuse qu'à l'habitude.
Étions-nous le jour? Ou la nuit?
Le jour évidemment, sinon la lumière n'aurait pas été aussi intense.
Des rumeurs me parvenaient, il me semblait reconnaître le souffle du vent qui s'engouffrait dans des stores aux jointures usées, et peut-être la voix d'une femme qui parlait seule ou à son chien.
Mais ces rumeurs s'éloignèrent, à moins que ce fût mon esprit qui refusait de les admettre dans sa réalité intérieure et intrinsèque?
Le silence.
Ton silence.
Le silence de ton attente.
Je crois que je m'endormis.
J'ouvris les yeux, me levai puis regardai vaguement par la fenêtre.
Où était le monde?
Ce monde qui nous avait unies, puis séparées.
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